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Opinion - Un verre à moitié vide ou à moitié plein ?

Quelques jours après la 86e édition des 24 Heures du Mans, retour sur les enseignements à tirer de ce cru 2018 !

Départ : #8 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima, Fernando Alonso en tête

Départ : #8 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima, Fernando Alonso en tête

Sam Bloxham / Motorsport Images

Bon, soyons francs, si on a attendu quelques jours avant d'écrire cet édito en forme de bilan des 24 Heures du Mans 2018, ce n'était pas tant pour nous reposer un peu après un week-end éprouvant où nous avons essayé de vous fournir le maximum de vidéos en accompagnement de notre live texte intégral des 24 Heures du Mans (et on sait que vous avez apprécié ce bonus !). Non, il s'agissait avant tout de laisser un peu retomber la pression de l'événement et essayer d'analyser ce qu'on y a vu et entendu avec du recul. 

Six jours après la fin de cette 86e édition, nous sommes toujours en droit de nous poser quelques questions et nous allons tenter d'y répondre maintenant. 

Avons-nous assisté à un grand cru ? La réponse ne peut être que négative. On a même le sentiment que tout était écrit d'avance dès les premiers essais : Toyota allait gagner, les Rebellion allaient être derrière, les autres P1 privés allaient souffrir, le G-Drive allait dominer en P2 (on y reviendra plus bas), et Porsche allait être devant en GTE Pro… On le disait déjà dès mercredi et c'est bien ça qu'on a constaté le dimanche à 15h ! Donc, côté surprise, rebondissements, coups de théâtre, on repassera !

La différence tient dans le degré de passion que nous éprouvons par rapport au Mans et la capacité des observateurs/commentateurs/spectateurs à rester fascinés par une ronde mythique à défaut d'être emballante.

#8 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima, Fernando Alonso

La victoire de Toyota est-elle une grande victoire ? Oui et non. Oui, parce que c'est la première, parce qu'on l'attend depuis quatre décennies, parce qu'elle vient briser une malédiction, parce qu'elle a la forme d'une revanche et parce qu'elle a été impeccable, les voitures ayant été performantes et fiables. De ce point de vue global, et même si on n'a pas une "fibre" Toyota, personne ne peut contester un succès légitime, attendu et mérité.

Non, malgré tout, parce qu'il faut bien admettre qu'il n'y a pas eu d'opposition, ni de vraie bataille, ni de suspense. Toyota n'est pas responsable du retrait d'Audi et de Porsche ou des cycles parfois décevants que traverse l'Endurance, mais le contexte, qu'on le veuille ou non, n'est actuellement pas optimal. Donc, on peut craindre qu'il y aura toujours une impression mitigée lorsqu'on évoquera le palmarès 2018 du Mans.

Questions autour d'Alonso

Alonso a-t-il sauvé Le Mans ? La question se veut volontairement forte, mais on n'est pas loin de le penser. Ce n'est pas faire injure à MM. Buemi, Conway, Nakajima, Kobayashi et López que de dire que l'Espagnol "pèse" plus à lui tout seul que tous ses petits camarades réunis et que l'impact de cette victoire a justement bénéficié de l'aura d'Alonso.

De plus, force est de constater qu'il a fait le boulot et que son relais de nuit, notamment, lorsque la #8 avait environ deux minutes de retard sur la #7 et qu'il fallait tout donner si elle voulait revenir dans la danse, a été tout bonnement somptueux et sans doute même que cela a été la clé de la course. On a pu se demander à un moment si Toyota n'aurait pas préféré une victoire de la #7, car cela aurait vraiment signifié la victoire de la marque – alors qu'une victoire de la #8 signifiait plus une victoire d'Alonso. En fin de compte, on peut estimer qu'il était préférable pour le constructeur japonais que le "mieux-disant" médiatique et sportif l'emporte, donc tout est bien qui finit bien…

Alonso va-t-il désormais s'ennuyer ? (question subsidiaire) On rigole à peine – maintenant que le but suprême est atteint, va-t-il trouver une nouvelle motivation à continuer la saison régulière du WEC ? On peut faire confiance à son professionnalisme et à la perspective de devenir Champion du monde FIA WEC. Un premier titre mondial douze ans après le dernier, ça ne se refuse pas, n'est-ce pas ? (cela étant, on ne sait pas trop pourquoi, mais on serait prêt à parier que c'est la #7 qui va gagner à Silverstone à la mi-août…). 

#8 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima, Fernando Alonso

Alonso doit-il quitter la F1 ? (deuxième question subsidiaire) Maintenant que la fameuse Triple (et même quadruple) couronne est plus que jouable, il faut donc qu'il retourne à Indianapolis. Et si ça doit passer par un investissement un peu plus conséquent en IndyCar et un programme F1 en veilleuse ou carrément terminé, eh bien on a tendance à dire qu'il doit le faire !

Alonso va-t-il avoir la grosse tête ? (troisième et dernière question subsidiaire) On refait un peu de provoc', c'est clair, mais on peut sentir par quelques déclarations ici et là que l'Espagnol est assez fier de lui-même, de son défi, de sa stature… Il peut sans doute se le permettre et globalement les spectateurs et observateurs sont derrière lui et l'admirent en effet beaucoup pour ce qu'il est en train de tenter. Mais il n'est pas seul au monde pour autant !

Polémique en LMP2

Y a-t-il eu triche en LMP2 ? Il semble bien que oui et c'est clair que la disqualification globale du TDS Racing et notamment de l'équipe G-Drive, victorieuse, a jeté un froid sur l'après Le Mans. C'est vrai que ça semble un peu énorme de gagner des poignées de seconde à chaque ravitaillement par rapport à la concurrence et qu'on pouvait se douter que ça ne passerait pas inaperçu. C'est une situation très délicate et il ne nous appartient sans doute pas de juger.

D'un point de vue franco-français, nous préférons retenir de cette course P2 l'important contingent tricolore qui a crevé l'écran et qui s'est rappelé au bon souvenir de tout le monde : Jean-Éric Vergne, Andrea Pizzitola, Nicolas Lapierre, digne symbole d'Alpine, mais aussi Paul-Loup Chatin, exceptionnel poleman, Tristan Gommendy, toujours aussi performant, Loïc Duval, Timothé Buret… Bravo à eux !

Podium LMP2 : Roman Rusinov, Andrea Pizzitola, Jean-Eric Vergne, G-Drive Racing, deuxième place Nicolas Lapierre, Andre Negrao, Pierre Thiriet, Signatech Alpine, troisième place Vincent Capillaire, Jonathan Hirschi, Tristan Gommendy, Graff Racing

Y a-t-il eu vraie bataille en GTE Pro ? Oui, mais pas pour la victoire ! Étonnant quand même de voir à quel point le match était presque déjà plié dès lors que Porsche avait annoncé qu'il y aurait deux de ses voitures avec une livrée rétro spéciale. On n'a vu qu'elles et pratiquement pas les autres, et le chrono de Bruni le mercredi avait déjà tout annoncé !

Heureusement que les Ford sont venues un peu concurrencer le train allemand, sinon on se serait presque ennuyés – un comble pour la catégorie censée être la plus disputée ! Les Corvette ont été transparentes, les Aston Martin inexistantes, les Ferrari décevantes, on attendait mieux ! 

Mako-Bourdais, le duel !

Que penser du duel Bourdais-Makowiecki ? Ils se sont au moins serré la main sur le podium, mais on a bien compris que l'ambiance était pour le moins glaciale. La faute à ce duel du dimanche matin et à quelques manœuvres de défense du pilote Porsche sur le pilote Ford. Les déclarations à chaud de Bourdais ont fait le tour du net et ont alimenté la polémique.

Nous connaissons et apprécions ces deux personnalités, avouons-le, nous ne nous sentons pas capables de prendre parti ! Mais on peut sans doute dire que cette bataille a été LA bataille de la course et que tout le monde l'a appréciée ! Et que même si certaines "limites" ont été franchies, eh bien il faut parfois penser aux spectateurs prêts à s'enflammer pour des dépassements "virils" !

#68 Ford Chip Ganassi Racing Ford GT: Joey Hand, Dirk Müller, Sébastien Bourdais

Quid du Mans 2019 ? Disons-le tout cru, on ne voudrait pas avoir la même chose. Toyota a gagné, Alonso a gagné, ok, c'est bien, mais maintenant on veut revenir à une lutte plus équilibrée, à de la bagarre, à du suspense ! On ne voit pas comment les législateurs du Mans et de l'ACO vont pouvoir éviter une EoT plus favorable aux P1 non hybrides et privés pour l'année prochaine, il faut absolument lâcher du lest à ce niveau-là pour éviter les 11 tours d'écart à la régulière entre une Toyota et une Rebellion !

On savait que ces deux années 2018-2019 de la Super Saison seraient paradoxalement presque des années de transition dans l'Endurance mondiale, mais il ne faudrait pas qu'elles deviennent deux années de stagnation.

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