Porsche monopolise la première ligne provisoire ; Audi souffre !

Une chose est sûre, avec des menaces de pluie sérieuses régnant au-dessus du circuit manceau pour les hostilités de jeudi soir, les teams n'ont pas perdu de temps ce mercredi en se mettant très vite en action ce jeudi entre 22h00 et minuit.

Attaque totale d'entrée !

Il fait 15°C en piste et 20°C dans l'air lorsque les autos prennent la piste et se lancent à l'assaut du chrono, alors que la nuit prend le pouvoir par 85% d'humidité. Une des nombreuses averses ayant humidifié le tracé une heure auparavant n'est plus qu'un souvenir et la piste asséchée promet possiblement les meilleures conditions pour signer la pole.

Preuve de la détermination des équipages à immédiatement installer de grosses références pouvant déjà se montrer déterminantes pour l'ordre de départ sur la grille, le premier tour lancé de Stéphane Sarrazin, dans la Toyota #6, installe d'emblée une référence plus rapide que le meilleur chrono réalisé durant la Journée Test du 5 juin, en 3'20''737 !

Ce sont seulement quelques instants qui passent pour voir un Neel Jani déterminé dans les deux ultimes chicanes prendre le commandement d'une seconde pleine, en 3'19''733 à bord de la Porsche #2. Un poil plus conservatrice dans les portions lentes, la Porsche #1 se place en seconde position (+0"685) mais devance elle aussi la Toyota #6 passée entre les mains de Mike Conway.

Il faut attendre 30 minutes pour voir Audi dérouler une paire de tours lancés ; la #7 de Fässler rencontre cependant un important trafic l'empêchant de s'approcher de la référence et pointe derrière la LMP1 privée du team Rebellion, dirigée par Piquet Jr, avant de monter en 5e position, à 3''682 du meilleur temps.

Fisichella provoque le drapeau rouge et le chaos

La séance qualificative est interrompue par un drapeau jaune devenu rouge consécutivement à une sortie de piste à haute vitesse de Giancarlo Fisichella dans les virages Porsche. Une sortie qui aura des conséquences sur toute la suite de la séance pour les LMP1 et LMP2. Le relevé enchaînement dispose d'un tout nouveau dégagement cette année, qui a clairement sauvé l'Italien et le team Risi : il y a un an, l'embardée consécutive à sa brutale perte de l'arrière de la #82 se serait finie à coup sûr avec une grande rudesse contre le rail, mettant un terme à sa séance et peut-être même plus.

Dégagé du bac à sable par un tracteur d'intervention, le pilote de la Ferrari 488 GTE rejoint au ralenti la pitlane et permet aux organisateurs de relancer la séance après 15 minutes d'interruption. Piaffant d'impatience, Loïc Duval se lance pour la première fois en piste avec l'Audi #8. Mais la piste est des plus agitées.

Une nouvelle sortie de piste vient vite animer la séance : manquant son point de freinage à Mulsanne, Ricky Taylor fait échouer sa Corvette #63 contre le mur et provoque à son tour l'activation du drapeau jaune et de plusieurs slow zones, empêchant toute amélioration. 

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Audi complètement neutralisé avant la seconde heure

Avec tant d'agitation en piste, heureux sont ceux qui, comme Porsche, sont parvenus à réaliser des tours compétitifs dans les 15 premières minutes de la séance : aucune amélioration n'est en effet venue égayer les moniteurs depuis l'accident de Fisichella. De son côté, Audi souffre et ne parvient même pas à placer ses deux protos devant les Rebellion privées !

Il reste par ailleurs beaucoup de graviers sur le tarmac de la zone de l'accident, réduisant encore la ligne optimale : difficile pour les protos de sortir de la trajectoire pour dépasser le trafic. Avec 37 pilotes découvrant Le Mans de nuit, les erreurs sont très nombreuses et l'on voit un grand nombre d'autos déclencher des safe zones ou neutraliser l'action avec des drapeaux jaunes : très difficile, dès lors, pour les expérimentés, de se frayer un chemin et améliorer !

Cinquième, Tréluyer essaie tant bien que mal de placer son Audi #7 plus haut que la P5, mais l'accumulation de concurrents lents devant lui fait avorter toute tentative sérieuse. Quant à la #8, elle pointe même au 7e rang... Seule la Porsche #1 parvient à légèrement améliorer, se rapprochant de la pole provisoire à 0''470 de sa consœur. 

En LMP2, ce sont seulement 0''007 qui séparent la référence de la G-Drive #26 de l'Alpine #35 jusqu'à ce que René Rast ne fasse le break en trouvant une demi-seconde pour G-Drive. La seconde nommée est par ailleurs sous investigation des commissaires pour avoir enregistré une amélioration sous régime de drapeau jaune.

Les slow zone et drapeaux jaunes se succèdent jusqu'au terme de la séance comme une succession de funestes barrages à tout espoir de voir Audi se mêler à la lutte ce mercredi soir. Même Neel Jani, auteur de la pole provisoire, regrette les conditions de piste : "Il était très difficile d'obtenir un tour clair ; tellement de trafic, des autos très lentes... Je crois que personne n'est parvenu à réaliser un vraiment bon tour jusqu'à présent".

Les 15 dernières minutes voient 50 des 60 machines en piste et Di Grassi enfin améliorer de peu pour sauver l'honneur et passer devant les Rebellion. 

C'est sans que l'on ait pu constater le réel potentiel des deux machines d'Ingolstadt que se conclut cependant la séance plaçant Porsche dans une situation idéale en cas de pluie demain...

24 Heures du Mans - Classement provisoire après les Qualifications 1