Toyota, une "machine de guerre" pour les LMP1 privés
Le combat de David contre Goliath fait l'objet de nombreuses métaphores dans le domaine du sport. C'est encore le cas au Mans en 2019.
#8 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima, Fernando Alonso
JEP / Motorsport Images
B.V., Le Mans - Seul grand constructeur présent au Mans avec des prototypes hybrides, Toyota dispose d'un avantage notable par rapport à la concurrence en matière de performance et a franchi la ligne d'arrivée en vainqueur de toutes les courses en cette Super Saison, même si les TS050 Hybrid ont été disqualifiées à Silverstone en raison d'une carrosserie trop flexible suite aux chocs avec les vibreurs.
S'il est une opportunité de renverser la hiérarchie établie, c'est toutefois bien Le Mans, et son double tour d'horloge qui réserve bien des surprises. Pour les teams LMP1 privés que sont Rebellion et SMP Racing, dont Motorsport.com a interrogé les pilotes avant les qualifications, il faudra compter sur les faits de course afin d'avoir la moindre chance de jouer la victoire. La fiabilité n'est jamais assurée à 100%, même si Stoffel Vandoorne est prompt à rappeler que l'avantage dont jouit Toyota en matière de rythme lui permettra de lever un peu le pied si la mécanique donne le moindre signe de faiblesse.
"Tout est possible au Mans, la course est très longue", souligne le rookie Vandoorne, pilote de la SMP #11. "On l'a vu à Spa, il y a une Toyota qui a rencontré des problèmes, qui a perdu quelques tours et le podium. Ça peut arriver ici aussi. Il faut attendre de voir la course. L'avantage qu'ils ont, c'est un écart de performance qui est quand même assez important sur nous. Ils ne sont pas toujours obligés de rouler à 100%, ils peuvent économiser un peu plus la voiture, la soumettre à moins de stress. Ça les aide un peu."
#11 SMP Racing BR Engineering BR1: Mikhail Aleshin, Vitaly Petrov, Stoffel Vandoorne
Photo de: Rainier Ehrhardt
#1 Rebellion Racing Rebellion R-13: Andre Lotterer, Neel Jani, Bruno Senna
Photo de: Rainier Ehrhardt
Vainqueur au Mans en 2016, Neel Jani n'est pas franchement optimiste, pronostiquant un écart de "moins de dix tours" avec les Toyota à l'arrivée (à comparer aux 12 de l'an passé) et ajoutant que "moins de cinq, ce serait sûrement rêver". L'équipage Jani-Lotterer-Senna de la Rebellion #1 n'est monté sur le podium qu'à deux reprises cette saison et espère donc davantage de réussite.
"On n'a aucune chance contre les deux devant, c'est clair", reconnaît Jani au sujet des Toyota. "Notre seule chance, c'est la fiabilité pendant la course. Pour nous, c'est important d'être là quand on peut bénéficier. C'est ça qu'on doit jouer. On doit être prêts. Malheureusement, cette saison, avec la #1, nous avons toujours eu des problèmes et n'étions jamais prêts pour bénéficier. J'espère que ce week-end, ce sera différent."
Nathanaël Berthon, quant à lui, dispute pour la première fois les 24 Heures du Mans dans la catégorie LMP1 après cinq participations en LMP2. L'Auvergnat sort d'un podium à Spa-Francorchamps, plus précisément une deuxième place, avec ses coéquipiers Thomas Laurent et Gustavo Menezes. Ce sera sa troisième course chez Rebellion, et il adopte une approche prudente : pas question de prendre des risques inutiles, car l'infime espoir d'une victoire est bel et bien présent.
"S'il n'y a pas de fait de course, ce sera difficile d'aller chercher les Toyota", admet Berthon. "Le championnat du monde est joué et les deux voitures veulent gagner, donc je pense qu'elles vont se battre entre elles, et il y a moyen qu'il y ait des erreurs de la part de Toyota. C'est pour ça que nous devons ne pas faire d'erreur et absolument être là pour sauter sur une grosse occasion."
#3 Rebellion Racing Rebellion R-13: Nathanael Berthon, Gustavo Menezes, Thomas Laurent
Photo de: Rainier Ehrhardt
#17 SMP Racing BR Engineering BR1: Stéphane Sarrazin, Egor Orudzhev, Sergey Sirotkin
Photo de: JEP / LAT Images
Bien que peu probable, un scénario où les deux Toyota se retrouvent hors course pour une raison ou pour une autre ne peut effectivement pas être exclu. "Ça changerait tout !" s'exclame Stéphane Sarrazin, auteur de cinq podiums au général lors d'une riche carrière en Endurance, dont deux avec Toyota en 2013 et 2016. Il partage désormais la SMP #17 avec Egor Orudzhev et Sergey Sirotkin. "On se devrait de gagner. Quand tu sais que tu peux aller chercher la première place, automatiquement, que ce soit le mécano ou le gars qui prépare les pneus, tout le monde se mettrait plus la pression, c'est évident. Il faudra faire au mieux, et puis que le meilleur gagne. C'est celui qui aura le mieux géré ces éléments-là qui gagnera, si ça arrive."
Le Français de 43 ans ressent néanmoins le besoin de nuancer ses propos : "Je vois quand même Toyota quasi imbattable. Il faut être réaliste. Ils font des séances de 30 heures toutes les deux semaines, c'est une machine de guerre. Pour y être resté six ans, c'est énorme." En plaçant l'une de ses BR1-AER à une demi-seconde de la pole lors de la première séance qualificative, SMP a en tout cas déjà démontré son potentiel pour la suite des événements.
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