Webber - "Dans les 18 premières heures, il faut attaquer !"

Le double tour d'horloge sarthois est le joyau de la couronne du Championnat du Monde d'Endurance, autrement composé de courses de six heures seulement. Inutile de dire que les 24 Heures représentent par conséquent un défi particulier pour les 60 voitures et équipages engagés.

"C'est un long sprint, selon moi", déclare Webber pour Motorsport.com. "Au sein de l'équipe, nous ne parlons vraiment pas de surveiller la voiture ou quoi que ce soit. Il s'agit vraiment de faire monter le pilote, de mettre les pneus et d'attaquer, attaquer, attaquer et attaquer. Jusqu'à ce que l'horloge s'épuise."

"Nous n'avons pas de réserve à l'esprit. Ce n'est qu'en fin de course, si ça se présente bien, qu'évidemment on peut y penser, mais pas dans les 18 premières heures. Il faut vraiment attaquer."

Bien entendu, il s'agira également d'éviter les embûches. Au Mans, être le plus rapide ne porte pas ses fruits si l'on rencontre des problèmes mécaniques ou si l'on part à la faute... d'autant que la course pourrait être perturbée par la pluie.

"Le chemin sera long, bien sûr", reconnaît Webber. "Je pense que si on y arrive, ça se présentera bien. Mais rester en piste, surtout avec le temps qu'il fait, on dirait qu'une partie de la course va se faire sous la pluie, donc il y a beaucoup de défis. Sans oublier le trafic et les retardataires, il y a beaucoup de pilotes amateurs, c'est un nouveau défi."

Pas de vrai favori

La course s'annonce en tout cas passionnante après deux premières épreuves WEC particulièrement animées à Silverstone et à Spa-Francorchamps. Webber s'avère incapable de faire un pronostic à l'aube des essais des 24 Heures.

"Il n'y a honnêtement pas de vrai favori, je dirais", estime le pilote Porsche. "Je pense que si l'un de ces trois constructeurs [Porsche, Audi, Toyota, ndlr] est sur la plus haute marche du podium, ce ne sera pas une surprise. Ce sera une victoire bien méritée."

"On pourrait dire que nous pourrions être un peu plus stables parce que le concept est bien compris. Donc nous pourrions avoir un peu plus de résistance. Mais ce ne sont que des mots. Je pense qu'en général, Audi et Toyota ont deux voitures très nouvelles, mais ils les ont maîtrisées très vite et les deux ont montré être extrêmement rapides. Donc nous savons qu'ils peuvent nous donner beaucoup de maux de tête."

Des points doublés bienvenus

C'est à la quatorzième place du championnat, avec un point et demi au compteur seulement, que la Porsche n°1 aborde les 24 Heures du Mans. Une victoire pourrait toutefois lui permettre de prendre la tête du classement général, notamment si l'autre Porsche connaît des soucis.

"Les points doublés sont agréables pour nous", reconnaît Webber. "Parce qu'avoir été les plus rapides lors des deux premières courses mais ne pas avoir marqué de points... Mener de 40 secondes à Silverstone et ne pas finir, c'était... On sait que ça peut arriver. C'était génial que Brendon sorte de cet accident indemne. Puis les crevaisons à Spa nous ont également coûté beaucoup de points."

"L'an dernier, à Bahreïn, nous avons eu des problèmes, donc ça fait trois courses d'affilée. Jamais deux sans trois. Donc nous espérons une journée sans accroc au Mans pour obtenir 50 points et la victoire. Mais comme je le dis, nous avons du pain sur la planche avant d'y arriver. Cela va être une course sensationnelle et un grand défi."

Propos recueillis par Oleg Karpov