Webber - Peut-être que Le Mans et moi, on ne s'aimait pas
Après trois années passées en Endurance, le pilote australien a récemment annoncé qu’il mettrait un terme à sa carrière au terme de la saison.
Photo de: LAT Images
Mark Webber, qui a incarné en partie le retour de Porsche en LMP1, a déjà longuement expliqué sa décision lors de l’officialisation de la nouvelle. Néanmoins, il a précisé ce week-end que les risques pris au volant et les accidents qu’il a connus par le passé ont clairement pesé dans sa décision.
Interlagos dans un coin de la tête
La dernière grosse frayeur qui a fait réfléchir Webber remonte aux 6 Heures de Silverstone, en avril dernier, quand Brendon Hartley est violemment sorti de la piste après un contact avec une GTE. Mais l’Australien lui-même a eu son lot, un an et demi plus tôt, lors des 6 Heures d’Interlagos. Dans un accrochage avec une Ferrari là aussi, le pilote Porsche avait subi un crash impressionnant, le contraignant à être hospitalisé pour observer un temps de repos.
"Le crash au Brésil était horrible pour Ann, ma femme ; c’était vraiment un moment difficile pour elle", raconte Webber. "J’ai été très chanceux au Brésil, c’était un énorme impact. Et c’est la fois où j’ai mis le plus de temps à me remettre d’un accident. C’était une leçon, au moins ça."
"Et puis on voit Brendon à Silverstone… Ça fait partie de la course. Ce sera toujours présent. En fait, parfois, j’étais dans la voiture ces derniers temps et je me disais : ‘Pourquoi suis-je dans la voiture ?’. Et quand on se pose une telle question, il est temps d’arrêter. Lors des week-ends de course, un peu plus souvent, je me dis : ‘Je devrais être ailleurs’. Ce n’est pas bien."
Un désamour réciproque ?
C’est avec un titre de champion du monde l’an passé que Webber va quitter le WEC, mais sans avoir réussi à s’imposer aux 24 Heures du Mans. En juin 2015, pour la première fois en quatre participations, il en a vu l’arrivée, au deuxième rang.
Mais ce ne sont pas les regrets qui résonnent dans sa voix, un brin fataliste au sujet d’une course qui ne lui a jamais apporté beaucoup de bonheur, et qu’il considère avec un certain recul. Il faut dire que l’histoire avait mal débuté en 1999, avec l’envol des Mercedes CLR…
"[L’édition 1999] a été l’un des moments les plus durs à surmonter dans ma carrière", estime Webber. "Je n’ai pas aimé cette expérience de deux semaines, pour être honnête. Chaque année, aller là-bas dix jours avant que la course ne commence… On se dit : ’Allez, laissez juste la course débuter’. Peut-être que la course et moi on ne s’aimait pas."
"Cette année, Le Mans était exceptionnel pour moi en termes de performance. C’était une clarification de ce que je pouvais faire. J’étais à peu près le plus rapide chez Porsche. On peut faire ça cinq ans de plus, avoir une défaillance mécanique, un coéquipier qui a un accident… C’est la course. Si je n’avais pas mes résultats en F1, ça pourrait être différent."
"Mais je suis serein avec ce que j’ai fait avec Porsche, et une part de moi a gagné Le Mans, car j’ai aidé à développer la voiture."
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