Triumph, une course et déjà des records qui en appellent d'autres
Il n'aura fallu qu'un Grand Prix au motoriste anglais pour faire oublier Honda, avec déjà de premiers records battus dans la catégorie intermédiaire.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Pour sa première en tant que motoriste du Moto2, Triumph aura été au rendez-vous ! Tous les voyants étaient en effet au vert pour le constructeur anglais à l'issue du Grand Prix du Qatar, où ses blocs propulseurs ont su allier fiabilité et performances de haut niveau.
Il ne lui a en effet fallu qu'un coup d'essai pour effacer le précédent record de la piste dans la discipline, qui durait depuis trois ans avec la pole de Jonas Folger en 2016. Un chrono battu de près d'une demi-seconde par Marcel Schrötter cette année en qualifications, mais aussi par sept autres pilotes sur la grille, preuve de la compétitivité déjà atteinte par Triumph, qui s'est confirmée le lendemain avec le record du meilleur tour en course signé par Thomas Lüthi.
Vers des records en cascade ?
Un fait d'armes qui vient confirmer des essais hivernaux déjà plus qu'impressionnants, alors que les chronos respectifs de Brad Binder et de Sam Lowes, les deux hommes les plus rapides à Jerez fin février, leur auraient permis de figurer sur la première ligne de l'édition 2004 de la course... MotoGP !
De premiers records donc, et ce n'est pas prêt de s'arrêter selon le responsable produit de Triumph, Steve Sargent : "Si les conditions sont bonnes je ne vois aucune raison qui puisse empêcher ces motos de battre le record du tour sur d'autres circuits", a-t-il assuré auprès du site officiel du MotoGP. "Et je pense que l'an prochain ce sera la même chose car cette fois-ci ils [les pilotes] sauront ce qui fonctionne, ils construiront là-dessus et essayeront de progresser. Il n'y a vraiment aucune raison pour qu'ils ne soient pas capables de faire tomber de nouveaux records."
Un paramètre qui augmentera à coup sûr l'intérêt d'une catégorie déjà très spectaculaire, comme l'arrivée en peloton du top 5 l'a encore prouvé à Losail. "Le fait d'avoir eu une course aussi serrée a fixé une référence pour le début de la nouvelle ère", reprend Sargent. "Le premier et le deuxième ont été très proches, tout comme le troisième et le quatrième. C'est bien pour nous, bien pour les fans, et bien pour le championnat."
Soulagement sur la fiabilité
Pourtant, à l'heure d'aborder le premier week-end de Grand Prix après huit saisons de motorisation Honda, c'est la peur du manque de fiabilité qui avait envahi les dirigeants de chez Triumph, à commencer par Steve Sargent, le responsable produit de la marque.
Mais à l'issue de ces trois premiers jours de compétition, ce dernier pouvait être soulagé : "Le fait de voir toutes les motos prendre la piste et ne pas rencontrer de problèmes, c'était l'une des choses majeures que nous avons essayé de réaliser", a-t-il souligné. "Nous avons beaucoup testé la moto, nous avons fait beaucoup d'essais sur le banc chez Triumph, et accumulé beaucoup de kilomètres en piste avec des pilotes de grande qualité."
Bien sûr, l'introduction d'un nouveau moteur en Moto2 n'est pas sans mettre à l'épreuve les capacités d'adaptation des pilotes. D'autant plus que ces derniers doivent composer avec pas moins de 165ch supplémentaires par rapport à l'ancien bloc Honda.
Un surplus de puissance qui requiert dextérité et douceur de la part des concurrents. "Ce que nous pouvons voir, ce sont les données des pilotes. Et les pilotes qui sont allés vite au Qatar font partie des plus doux", souligne Sargent. "Vous pouvez voir la différence avec certains autres qui ont tendance à surpiloter un peu en ce moment."
Un nouveau dispositif issu du MotoGP : l'ECU
Mais que les pilotes qui rencontreraient des difficultés à dompter le moteur Triumph se rassurent : l'introduction d'un ECU [Unité de contrôle électronique], une première dans la discipline, pourrait atténuer leurs affres et leur permettre d'ajuster la puissance brute délivrée par le bloc propulseur.
"Ce que nous recherchons avec ce nouveau moteur, c'est aussi de faire un pas en avant en termes de contenu technique proposé par le Moto2", ajoute ainsi Corrado Cecchinelli, le directeur de la technologie en MotoGP. "La poignée de gaz électronique [ride-by-wire, la connexion entre la poignée des gaz et les papillons d'admission s'effectue électroniquement] est ce qui nous aide vraiment à faire ce pas en avant car cela introduit des concepts différents en matière de gestion du couple, et pour la première fois en Moto2 les équipes et les pilotes vont avoir la chance de faire agir le moteur comme ils l'entendent."
Alors, les performances observées au Qatar ne sont-elles liées qu'à la chance des débutants, ou bien faudra-t-il s'habituer à ce nouveau niveau de performance toute la saison ? Réponse dans une semaine, à l'occasion du Grand Prix d'Argentin...
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