2019, l'année où Ducati va mettre sa crédibilité en jeu
Depuis le départ de Jorge Lorenzo, le constructeur italien va aborder sa saison la plus importante de ces dernières années. La prochaine campagne pourrait en effet faire office d'épreuve de vérité, autant pour le chemin technique pris que pour la philosophie de l'équipe.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Bien que cela puisse être perçu comme une aberration sur le plan économique, le risque qu'a décidé d'assumer Ducati cette année est pour ainsi dire plus important que celui encouru en signant Jorge Lorenzo pour 25 millions d'euros il y a deux ans.
Avec cette opération étonnante et audacieuse, la marque de Bologne souhaitait éliminer de l'équation le paramètre du pilote, ce afin d'obtenir une radiographie parfaite du niveau et du potentiel de la Desmosedici et, dans la mesure du possible, améliorer ceux-ci.
C'est pourquoi Ducati est parti à la recherche d'un pilote de pointe sur la grille. En ce sens, Lorenzo correspondait parfaitement au profil, lui qui présentait (et présente toujours) trois titres acquis en 2010, 2012 et 2015.
Lorsque l'Espagnol a revêtu la combinaison rouge, les attentes étaient donc très élevées. Mais les trois succès obtenus lors de ses deux années passées chez les Rouges (tous en 2018, au Mugello, à Montmeló ainsi qu'au Red Bull Ring) n'ont pas suffi à satisfaire aux exigences.
L'énorme pression qu'a dû gérer le Majorquin en qualité de pilote de pointe va désormais se répartir entre Andrea Dovizioso et le constructeur italien. Mais aussi sur Danilo Petrucci, à qui il sera néanmoins difficile de demander les mêmes choses que son coéquipier alors qu'il est sur le point d'effectuer ses débuts au sein de l'équipe officielle.
Restriction de budget chez Audi
Les responsables de Ducati ont changé leurs plans, une démarche rendue nécessaire par les restrictions de budget imposées par Audi, propriétaire de la marque depuis 2012. Dans tous les cas, ils sont les principaux responsables du départ de Lorenzo, et ils doivent désormais accepter d'être jugés avec la même sévérité qu'appliquée en son temps à l'Espagnol.
Surtout si on prend en compte le fait que ce ne sera pas seulement la compétitivité de la moto qui sera évaluée, mais aussi la philosophie de l'équipe. Sur ce dernier point, le défi lancé à Ducati pourrait bien lui permettre de se transcender, ou à l'inverse de perdre plusieurs années.
Si la marque italienne parvient de nouveau à se battre pour le titre – on ne parle donc pas de le remporter – la nouvelle direction suivie sera dès lors plus que justifiée. Plus encore, l'image de l'écurie en sortirait grandement renforcée si les objectifs étaient atteints avec une structure pour la grande majorité italienne.
Par contre, si l'équipe ne parvient pas à progresser – en dépassant notamment les sept succès acquis en 2018, un chiffre qui n'avait plus été atteint depuis le sacre de Casey Stoner en 2007 – Ducati serait alors dans une position des plus inconfortables, avec une remise en cause du modèle mis en place.
Un échec serait ainsi un coup terrible porté à l'identité d'une marque qui repose sur son image peut-être plus que d'autres, car cela impliquerait de trouver de nouveaux pilotes sur le marché et de sortir le chéquier en conséquence. Une telle manœuvre serait inévitablement perçue comme une sorte de renoncement, voire la preuve d'un fiasco.
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