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Interview

Entre acharnement et discrétion, l'éclosion de Dovizioso vue par son manager

Pour évoquer la certaine renaissance que connaît aujourd'hui Andrea Dovizioso, Motorsport.com a donné la parole à l'un de ses soutiens de l'ombre les plus fidèles, son manager.

Andrea Dovizioso, Ducati Team

Andrea Dovizioso, Ducati Team

Ducati Corse

Les projecteurs du MotoGP sont à présent braqués sur lui avec l'intensité réservée aux plus grands, de sorte que le nom d'Andrea Dovizioso a dépassé les frontières du MotoGP. Le sport propose parfois des histoires où gagnent ceux qui ont eu raison de tenir bon, même lorsque cela n'avait rien d'évident. De pilote officiel à privé, de privé à officiel, Dovizioso a passé sept ans sans gagner. Il aurait eu des raisons de douter, mais jamais ses certitudes n'ont vacillé. Et le voici aujourd'hui, classé deuxième du championnat, à sept points du leader, après une double victoire de rêve.

Manager d'Andrea Dovizioso depuis 2003, Simone Battistella est le témoin direct de ce parcours fait de hauts et de bas, qui a cimenté le rapport professionnel et humain entre eux. Toujours dans l'ombre du pilote, il savoure lui aussi une période qui récompense tant d'efforts fournis à des moments moins exaltants.

Podium : le vainqueur Andrea Dovizioso, Ducati Team

Beaucoup de fans se posent une question : Dovizioso a-t-il changé ou bien toutes les pièces du puzzle se sont-elles enfin réunies pour qu'il gagne ?

Les deux. Quelque chose a assurément changé chez Andrea, mais je crois que tout remonte à 2016. La saison passée, Andrea est arrivé à un point de son parcours de maturation qui lui a permis de commencer à s'exprimer à un niveau plus élevé. Durant la première partie du championnat, il a perdu beaucoup de points en cours de route, à cause de problèmes techniques et d'accidents dans lesquels il n'avait aucune responsabilité. Sans ces imprévus, il aurait été parmi les trois premiers du championnat.

Il récolte donc à présent les fruits d'une année 2016 peu chanceuse ?

Il a continué à mûrir pendant l'hiver, à la fois physiquement et mentalement, et l'arrivée de Lorenzo dans l'équipe l'a aussi aidé. Pouvoir se confronter à un coéquipier de grande valeur, sur la même moto, c'est extrêmement motivant pour Andrea. Je crois également que le fait d'avoir évolué en même temps que la moto a fortement amélioré son feeling et il parvient aujourd'hui à exploiter le maximum du potentiel technique dont il dispose.

Par rapport à la majeure partie de ses adversaires, Andrea a toujours été vu comme un pilote très réfléchi et attentif aux détails.

Oui, c'est un pilote doté d'une incroyable capacité d'analyse et, si l'on regarde sa carrière, il a toujours émergé lorsque les conditions se sont révélées plus complexes que prévu. Cette approche a parfois été une limite, quand il y a eu des situations où il aurait été nécessaire de faire "le tour de fou" ou de se lancer en course sans penser à aucune stratégie. Comme cela arrive souvent en sport, les qualités deviennent une limite dans certaines circonstances, parce qu'on fait trop confiance. Mais avec le temps, on comprend et on grandit, et la course du Mugello, gagnée sans stratégie, en est la preuve.

Andrea Dovizioso, Ducati Team

Certains ont associé la croissance d'Andrea à sa capacité à interpréter les pneus Michelin.

Le passage de Bridgestone à Michelin a été traumatisant. Tous les pilotes étaient habitués à manier une moto possédant un avant très stable et, tout à coup, ils ont dû s'adapter à un comportement différent. De plus, Michelin a apporté un produit très performant mais offrant une fenêtre d'utilisation qui est, pour l'instant, réduite, et en sortir signifie perdre son chemin. L'attention apportée aux détails et l'approche méthodique qui l'a toujours caractérisé aident Andrea à très bien interpréter les situations. Mais il faut aussi la moto… Si l'on observe ce qui se passe chez Yamaha, on le voit clairement.

Andrea semble beaucoup protéger sa vie privée. On ne parle pas beaucoup de lui entre une course et l'autre.

En ce moment, les choses ont un peu changé, au sens positif, parce que les sollicitations ont un peu augmenté. Il y a de nombreuses années, je me souviens que nous nous étions un peu opposés sur la façon de se présenter au public. Nous savions qu'à la base Andrea avait un caractère introverti, il ne crève pas l'écran comme peuvent le faire d'autres sportifs. Mais la décision a été de respecter sa nature et de miser sur la spontanéité. Et avec le temps, même si on ne plaît jamais à tout le monde, cette approche s'est révélée positive. Dovi était et est toujours une personne spontanée, qui a trouvé son équilibre personnel. Saison après saison, ils sont toujours plus nombreux à apprécier ce côté "normal" en opposition au sensationnalisme déplacé.

Quels sont les points positifs et négatifs de la cohabitation avec Lorenzo ?

Il n'y a que des aspects positifs, en tout cas pour le moment il n'y a pas vraiment de contre-indications. Avoir une saine rivalité au sein de l'équipe, entre deux pilotes qui se respectent, signifie aller dans la même direction. Jusqu'à présent, il n'y a pas eu de moments de tension en piste. Peut-être avons-nous eu de la chance, mais nous devons aussi nous souvenir que ces deux garçons se connaissent depuis des années, depuis qu'ils étaient en 125cc. Même s'ils ont suivi des programmes différents, la route parcourue a été la même, ils se connaissent très bien et se respectent. Jusqu'à présent, zéro tension, et pour Andrea ce n'est pas une nouveauté.

Jorge Lorenzo, Andrea Dovizioso, Ducati Team

Avez-vous toujours cru que ce moment arriverait, ou bien y a-t-il eu des périodes pendant lesquelles vous avez pensé qu'Andrea aurait eu une carrière un peu inachevée ?

Des doutes, il y en a eu, et je crois qu'il y en aura aussi à l'avenir, parce que sans problématiques on ne grandit plus. Les doutes sont une part essentielle d'un processus de maturation. Il y a eu des moments de grande frustration, mais j'ai toujours été convaincu qu'il possédait un talent de base exceptionnel, comme dans le cas de beaucoup d'autres pilotes qui ont été capables de gagner en MotoGP et en dehors. C'est le talent qui fait la différence, c'est-à-dire la capacité à ne pas s'imposer de limites, ou bien quand cela arrive, la capacité à dépasser les obstacles. Il est clair qu'il y a eu des moments moins heureux que d'autres, mais comme je l'ai dit, tout cela fait partie d'un processus de maturation et les résultats actuels confirment qu'Andrea a progressé dans la bonne direction.

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