Sign up for free

  • Get quick access to your favorite articles

  • Manage alerts on breaking news and favorite drivers

  • Make your voice heard with article commenting.

Motorsport prime

Discover premium content
S'abonner

Edition

Suisse

Bagnaia - Du rêve de MotoGP au sacre, un fleuve pas si tranquille

Pecco Bagnaia est loin d’avoir décroché son titre MotoGP dans la facilité et a d’abord dû passer par plusieurs déconvenues avant d'y parvenir.

Le champion du monde MotoGP Francesco Bagnaia, Ducati Team

Le champion du monde MotoGP Francesco Bagnaia, Ducati Team

Ducati Corse

D'un côté Pecco Bagnaia, revenu plus fort de ses erreurs du début de saison, de l'autre Ducati, constructeur ayant la machine la plus performante du plateau MotoGP cette année, et ensemble une symbiose qui est apparue comme une évidence jusqu'au sacre, au terme du Grand Prix de Valence. Leur domination quasi-totale de la seconde partie de la saison aurait presque pu faire oublier les difficultés de la première, sans compter celles des années précédentes, en MotoGP mais également dans les autres catégories pour l'Italien.

Ce dernier était en effet loin d'avoir un avenir tout tracé à son arrivée en Championnat du monde, en 2013. Coéquipier d'un Romano Fenati placé sous le feu des projecteurs grâce à ses performances en Moto3 depuis l'année précédente, celui qui arborait alors le numéro #21 sur sa moto effectuait de timides débuts, loin de convaincre le paddock et ses propres attentes. Après deux saisons sans aucun podium, il parvenait à obtenir un guidon chez Aspar, aidé par l'académie de Valentino Rossi, nouvellement créée et dont il était l'un des premiers membres. Un pari risqué à l'époque, les Mahindra dont le team était équipé n'étant alors pas les plus performantes du plateau.

Néanmoins, la première vraie symbiose de sa carrière prenait, et il commençait à se révéler au guidon de la moto indienne, avec un premier podium. Il a fallu attendre la saison suivante pour que la machine Bagnaia soit véritablement lancée, jusqu'à la consécration d'un premier succès tant espéré depuis plus de trois ans, lors du Grand Prix des Pays-Bas. Un moment clé de sa carrière qui a opéré alors un véritable déclic.

"Je dois dire que gagner avec la Mahindra a été l'un des plus beaux moments, un moment fantastique dans ma carrière. La première victoire de Mahindra mais aussi la mienne, surtout dans un moment où, même si la saison se passait bien, personne n'aurait parié sur la victoire de cette moto-là ou de moi", s'est remémoré Bagnaia lors de la conférence organisée en l’honneur de son titre MotoGP.

"Ça a donc été un moment très important dans ma carrière, il m'a apporté une vraie conscience de pouvoir dire que je suis un pilote qui gagne. La première victoire dans une catégorie apporte une grande motivation et fait comprendre qu'on peut y arriver. En Moto2 ça a été pareil quand j'ai gagné la première course de 2018 au Qatar, et j'ai senti que je pouvais être candidat au titre. Et pareil l'année dernière. Ensuite j'en ai gagné plusieurs tout de suite et ça a été fantastique."

Assen 2016 : Une première victoire en Moto3 comme un déclic pour le jeune Bagnaia.

Assen 2016 : Une première victoire en Moto3 comme un déclic pour le jeune Bagnaia.

En effet, le jeune Italien remporte alors son ticket d'entrée en Moto2, grâce à une seconde victoire et quatre podiums au total, et se transforme. Finie l'irrégularité qui lui a valu entre quatre et cinq abandons par saison jusque-là, il ne tombe plus et arrive directement aux avant-postes. Au terme d'une première saison de rookie conclue au cinquième rang, il joue logiquement le titre la saison suivante et s'impose comme l'homme fort de la catégorie en étant sacré Champion du monde, avec tout de même un Miguel Oliveira redoutable dans son sillage.

Le "conte de fées" du Moto2 balayé en MotoGP

Il arrive alors naturellement en MotoGP, au sein de l'équipe Pramac, et cette promotion s'inscrit dans le véritable "conte de fées" qu'il vit depuis fin 2018 avec son titre Moto2, mais le retour à la réalité est brutal. Les deux années de stabilité de la catégorie intermédiaire laissent place à deux saisons particulièrement éprouvantes, où il enchaîne les chutes et ne semble pas trouver de solutions sur sa Desmosedici. Pire, il se fait largement battre au championnat rookie par Fabio Quartararo et Joan Mir, qu'il dominait pourtant l'année précédente.

"2019 et 2020 ont été vraiment difficiles", a-t-il reconnu. "À la première course [de 2019], je n'étais pas performant, j'étais derrière, j'avais beaucoup de mal, je tombais beaucoup. J'ai enchaîné quatre ou cinq courses avec des zéro pointés, des chutes. À cette époque, j'étais très frustré, très en colère, très démoralisé. J'ai essayé de progresser. On a eu une grosse réunion chez Ducati, pour comprendre mes erreurs, pourquoi j'étais lent. Cette approche a commencé à me permettre de m'améliorer. Dans les dernières courses de la saison […] j’ai progressé dans mes performances."

"2020 était une année à oublier pour tout le monde, ce n'était pas la meilleure entre les quarantaines et tout ce qu'il s'est passé. J'ai décroché mon premier podium mais je me suis aussi cassé le tibia et j'avais beaucoup de mal à m'entraîner. Dans la deuxième moitié de la saison, j'avais beaucoup de mal parce que je n'avais pas de force, je n'étais pas prêt pour les courses et j'avais beaucoup de mal à être performant, en pneus froids notamment. J'avais peur de tomber à cause de ma jambe, parce que je pense que les problèmes n'ont été réglés que l'an dernier. Ce n'était pas la meilleure [année] pour moi."

Nouvel abandon pour Pecco Bagnaia, lors du GP d'Italie 2019.

Nouvel abandon pour Pecco Bagnaia, lors du GP d'Italie 2019.

Fort de son expérience, Bagnaia passe un cap l’année suivante en devenant pilote Ducati officiel, et démarre sa campagne 2021 sur les chapeaux de roue avec trois podiums lors des quatre premières courses. Le milieu de saison est plus irrégulier, bien qu'il ne tombe presque plus, et il finit par enfoncer le clou lors de la dernière partie. Vainqueur de son tout premier Grand Prix en Aragón, il réalise un doublé à Misano, sur ses terres, et complète par un podium aux États-Unis. Seul pilote encore capable d’empêcher Fabio Quartararo d’être titré, il part finalement à la faute et balaye ses espoirs de titre.

Deux autres victoires et son titre de vice-Champion du monde viennent le placer en favori de la saison suivante. "En 2021, je ne suis pas devenu un pilote complet mais j'ai commencé à comprendre que j'étais capable de gagner", a-t-il expliqué. Mais une fois encore, Bagnaia doit ronger son frein. La GP22 n’est pas totalement au point et il repart dans ses travers en début de saison avec quatre chutes et des résultats irréguliers.

Une ambition jamais perdue

Son retard de 91 points au soir du GP d'Allemagne fera date dans l'Histoire du championnat. Jamais aucun pilote n'avait été en mesure d'effectuer une telle remontée, et pourtant Bagnaia l'a fait. Se transformant en véritable machine de guerre, il a tout raflé sur son passage entre Assen et Aragón avec cinq podiums sur cinq, dont quatre victoires.

La suite, on la connaît. Malgré une nouvelle chute au Japon, l'Italien a décroché deux podiums avant de s'imposer en Malaisie, sous la pression d'Enea Bastianini, et d'arriver en confortable leader au dernier Grand Prix, à Valence, quand Quartararo a enchaîné les déconvenues. Sacré Champion du monde au terme de la course, Bagnaia a mis plusieurs jours à réaliser que son vœu le plus cher s'était exaucé, malgré toutes les difficultés rencontrées au fil des années.

Pecco Bagnaia a inscrit son nom à la longue liste des Champions du monde de la catégorie reine.

Pecco Bagnaia a inscrit son nom à la longue liste des Champions du monde de la catégorie reine.

"J'en avais toujours rêvé et j'ai eu beaucoup de hauts et de bas, de problèmes, de difficultés... mais je n'ai jamais perdu l'ambition, je n'ai jamais perdu ce besoin, parce que j'avais besoin de le faire, de réussir ça [décrocher le titre en MotoGP]. Maintenant, je sens qu'on a réalisé quelque chose d'incroyable. Je suis très fier de moi et c'est très bien. Ça n'a pas la même saveur que tout le reste et si on pouvait mesurer le bonheur chez un être humain, je pense que je serai au niveau maximum."

"Sincèrement, il y a six ans j'en rêvais, mais entre en rêver et le faire, c'est assez différent", a-t-il ajouté. "Je dois dire que j'ai également eu la chance d'avoir la possibilité de le faire. J'ai fait de mon mieux pour y parvenir mais j'ai aussi eu la chance d'être entouré par les meilleures personnes, chez VR46 et Aspar, qui m'ont permis de redevenir performant. J'ai pu arriver en MotoGP avec une très bonne équipe, j'ai pu intégrer une équipe d'usine et découvrir une ambiance incroyable. J'ai vraiment eu de la chance et j'ai beaucoup travaillé pour y arriver."

Avec Vincent Lalanne-Sicaud et Léna Buffa

Lire aussi :

Be part of Motorsport community

Join the conversation

Related video

Article précédent Oliveira a eu des "sentiments partagés" en quittant KTM
Article suivant Pour Márquez, ses trois successeurs "méritent" leurs titres

Top Comments

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Sign up for free

  • Get quick access to your favorite articles

  • Manage alerts on breaking news and favorite drivers

  • Make your voice heard with article commenting.

Motorsport prime

Discover premium content
S'abonner

Edition

Suisse