La concurrence entre Rins et Iannone a aidé Suzuki
Le team manager de Suzuki estime que la concurrence interne a aidé son équipe à progresser et à obtenir de bons résultats cette année. Une situation qu'il faudra tenter de reproduire avec l'arrivée de Joan Mir.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Alors que Yamaha a marqué le pas et que Ducati a poursuivi son ascension vers le sommet du championnat, Suzuki a pris une place nouvelle sur l'échiquier MotoGP cette année. Désormais cité comme une rivale de taille pour Iwata, la marque d'Hamamatsu peut s'enorgueillir de son bilan, avec un total de 233 points marqués contre 208 en 2016 et 100 l'an dernier.
"Notre bilan est très différent de l'an dernier", se félicite Davide Brivio, heureux notamment que les neuf podiums de Suzuki cette année aient été répartis entre ses deux pilotes, à raison de cinq pour Rins et quatre pour Iannone. "C'est très important, nous sommes très heureux que nos deux pilotes aient pu se battre pour le podium. Peut-être que certains d'entre eux ont un peu été dus à la chance, mais globalement tous les podiums ont été acquis d'une bonne manière. Sur la plupart des courses, nous avons réussi à nous classer dans le top 6 ou 7, ce qui était notre objectif. Alors je dirais que cela correspond à nos plans."
"La concurrence interne nous a aidés", juge le team manager, "car Andrea et Álex ont commencé à se battre l'un contre l'autre, à essayer d'obtenir des résultats similaires, alors ça a été un tout : le fait que la moto a évolué, les progrès des pilotes, une concurrence interne."
Malgré le départ d'Andrea Iannone et l'arrivée d'un rookie en la personne de Joan Mir, Brivio espère désormais que cette concurrence interne pourra perdurer, car c'est à ses yeux un bénéfice réel pour l'équipe.
"J'espère qu'Álex et Joan commenceront à se battre aussi vite que possible dans l'équipe, parce que cela fera progresser les résultats des deux pilotes. C'est ce qu'on voit dans d'autres équipes : quand on a deux pilotes au même niveau, qui essayent de se battre l'un l'autre, on en termine avec un bénéfice pour le team et de meilleurs résultats", pointe-t-il.
Il faut pour cela que Mir parvienne à transférer au MotoGP le talent qu'il a déjà exprimé en Moto3, où il a été sacré à sa deuxième saison, et en Moto2, où il n'aura fait qu'un an mais déjà obtenu quatre podiums. S'il lui faut encore prendre ses marques avec la GSX-RR, l'Espagnol est très attendu par son nouveau patron.
"Je sais que ce ne sera que sa première année, mais nous avons vu un pilote très talentueux, alors on ne sait jamais !" s'impatiente Brivio. "On a vu avec Maverick [Viñales] et Álex que quand un pilote a du talent, il faut travailler. J'espère qu'avec Joan il en sera plus ou moins de même, alors si nous arrivons à travailler dans la bonne direction avec lui pour lui permettre de grandir et l'aider à tout comprendre en MotoGP, il utilisera son talent, et je crois qu'il sera vraiment l'un des top pilotes."
Álex Rins devient quant à lui le leader de l'équipe, avec pour objectif de poursuivre sa croissance alors qu'il a déjà atteint le top 5 du championnat à sa deuxième saison en catégorie reine.
"Álex arrive dans sa troisième saison et pourrait avoir de la pression, mais c'est le sport, c'est comme ça que ça marche !" prévient Brivio. "L'an prochain, surtout au début, il sera la référence dans le team, le pilote 'expert'. Mais de mon point de vue, il montre qu'il est prêt pour cela. Cela ne devrait pas être une pression supplémentaire, mais une motivation pour atteindre un step de plus qui sera, on le sait, difficile. Nous savons qu'il est très difficile de faire mieux, et peut-être que la saison prochaine ce sera moins bien, mais notre objectif maintenant est d'essayer de faire un peu mieux."
Rins a gagné le respect du MotoGP
Pour Rins, travailler aux côtés de Mir sera une nouvelle expérience, n'ayant connu pour l'instant qu'un seul coéquipier depuis son arrivée dans la catégorie. Et si Andrea Iannone a parfois pu être critiqué pour son attitude, l'Espagnol ne retient que le bénéfice qu'il a tiré de cette cohabitation.
"Avec lui dans l'équipe, c'était bien. Ces deux années ont été très bonnes, car il est très compétitif, comme moi, et il est rapide. Grâce à lui, j'ai pu m'améliorer, être plus rapide", estime-t-il, bien décidé à ne pas faire de sentiment quel que soit le changement opéré à ses côtés. "Le premier gars que vous voulez battre, c'est votre équipier, c'est clair pour tout le monde. En piste, c'est comme avec tout le monde, on n'a pas d'ami et on va à fond. S'il faut dépasser, on le fait."
"L'année prochaine, je vais me battre à fond", assure Rins. "J'ai désormais beaucoup d'expérience. Depuis les Pays-Bas, quand Suzuki a apporté un moteur plus puissant, j'ai commencé à mieux me sentir."
"On a accompli de petits pas en avant. Je ne m'attendais pas du tout à obtenir autant de podiums", admet l'Espagnol, qui sait toutefois qu'il a marqué les esprits cette année : "Je pense que j'ai gagné plus de respect de la part des autres."
Avec Guillaume Navarro, Michaël Duforest et Valentin Khorounzhiy
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