Conspiration anti-Rossi? Agostini n'y croit plus du tout

Voilà qui prouve à nouveau que le fameux "biscotto" mettra bien longtemps à être digéré. Par les conspirateurs présumés - Jorge Lorenzo et Marc Márquez - autant que par celui qui a porté l'accusation - Valentino Rossi - en résumant son idée par ce terme culinaire qui restera dans les annales de la discipline.

Rarement un terme aussi abscons aura fait couler autant d'encre, sans même pouvoir être traduit. Cependant le concept est clair : le biscuit qui sert d'expression idiomatique à Rossi trouve son origine dans les systèmes de triche autrefois utilisés en hippisme pour doper ou affaiblir les chevaux…

Alors, Márquez était-il un cheval bridé à Valence? Sur le moment, Giacomo Agostini admettait que le fait de voir l'Espagnol ne pas attaquer Lorenzo pour la victoire pouvait prêter à confusion. "J'ai moi aussi un doute : je ne sais pas si Márquez n'avait plus de réserve ou bien s'il pouvait effectivement dépasser Lorenzo - qui, de toute façon, était très rapide. C'est dommage, mais c'est très difficile à savoir. Márquez est le seul à savoir s'il a fait quelque chose. Nous, on ne peut qu'avoir des doutes", indiquait-il à l'époque sur la Rai.

Le recul l'aurait-il aidé à éclaircir ses idées? Toujours est-il que l'ancien pilote assure aujourd'hui, dans les colonnes du journal As, qu'il ne croit pas une seconde à une quelconque conspiration contre Rossi… "Il n'y a pas eu de "biscotto" contre Rossi", assure-t-il. "Márquez ne veut pas que Lorenzo gagne et Lorenzo ne veut pas non plus que Márquez gagne, tout comme Pedrosa ne veut que personne d'autre que lui gagne."

"Quand vous êtes sur la moto, vous n'avez pas le temps de réfléchir comme lorsque vous travaillez dans un bureau", poursuit Giacomo Agostini. "Sur la moto, vous allez à trois cents à l'heure et l'adrénaline est à son maximum. Vous n'êtes pas là en train de réfléchir, vous prenez des décisions en quelques millièmes. Vous n'avez pas le temps de réfléchir à des stratégies."

Quoi qu'il en soit, Valentino Rossi et ses soutiens parviendront-ils à passer l'éponge? Pas si sûr... "Quiconque pense qu'il y a eu un "biscotto" continuera à le penser pour le restant de ses jours, parce que beaucoup de personnes pensent avec leur cœur et non avec leur tête. Il est difficile de faire changer d'opinion à ces personnes", juge Agostini.

Les protagonistes de l'affaire s'apprêtent à reprendre la piste (la semaine prochaine) et à entrer dans le rythme de la nouvelle saison. L'occasion de mettre un terme au différend?