Coup d'envoi de la saison 2015 du MotoGP au Qatar !

Après plus de quatre mois et demi de pause, l'action du MotoGP s'apprête à reprendre pour une soixante-septième saison de Grand Prix motos. Dix-huit épreuves, plus de 2 100 km de course et treize pays différents attendent les concurrents, avec une première confrontation au Qatar.

Les protagonistes ont tous convergé cette semaine vers le Losail International Circuit, théâtre de la manche d'ouverture depuis maintenant huit ans. Une scène imposant une préparation tout particulière, du fait de la proximité du désert et du statut exclusif de manche nocturne acquis en 2008.

Le Qatar, un défi à part

Organisée à Losail une dizaine de jours à peine avant le coup d'envoi de la saison, la dernière séance d'essais hivernaux revêtait une importance toute particulière puisqu'elle permettait une préparation déjà orientée vers le Grand Prix. Et compte tenu de l'originalité de l'épreuve, cela pourrait s'avérer particulièrement utile.

Car le Qatar, ce sont d'abord des conditions de piste complexes à appréhender, avec un bitume souvent très sale en début de week-end et du vent ramenant du sable sur la piste. Il faut ajouter à cela le fait que les motos n'entrent en scène que tard dans la soirée, à l'heure où la rosée fait son apparition et où le sol se rafraîchit. Il est par conséquent nécessaire de pouvoir compter sur des pneus assurant un bon niveau de grip, une rapide montée en température, ainsi qu'une bonne durée de vie car la gomme peut facilement être usée par les grains de sable.

Les 5,380 km du Losail International Circuit sont rythmés par 10 virages à droite et 6 à gauche, ce qui sollicite tout particulièrement le flanc droit des gommes au point de nécessiter un pneu asymétrique à l'arrière. Il s'agit d'une piste à la nature rapide et fluide, avec des virages à vitesses moyennes à élevées ainsi qu'une longue ligne droite (1 068m), suivie d'un gros freinage pour entrer dans le premier virage. Vitesse de pointe et rapidité de passage dans les courbes sont deux qualités déterminantes pour les machines.

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Les forces en présence

Parmi les vingt-cinq pilotes engagés en MotoGP (deux de plus qu'en 2014), douze ont déjà décroché au moins un titre en Grand Prix, toutes catégories confondues, ce qui constitue un record. Ils cumulent pas moins de vingt-huit couronnes ! Pour quatre d'entre eux, l'aventure est nouvelle et ils pourront se disputer le statut de meilleur rookie.

Seize de ces pilotes sont engagés au guidon de motos Factory, répondant au règlement technique le plus pointu, et c'est en toute logique dans ce groupe que se jouera le titre 2015. Les neuf autres concurrents piloteront des machines de la catégorie Open.

Double Champion du Monde en titre et auteur l'an dernier de dix victoires consécutives à commencer par celle qu'il a décrochée ici-même, au Qatar, Marc Márquez (Repsol Honda) conserve le statut de favori en cette entame de Championnat. La Honda RC213V officielle étant l'une des machines les plus affûtées du plateau, son coéquipier Dani Pedrosa fait également partie des prétendants à la victoire. Mais ce dernier entame déjà sa dixième saison en catégorie reine, sans jamais être parvenu à concrétiser avec un titre alors qu'il est monté à six reprises sur le podium du Championnat.

Marc Márquez considère les pilotes officiels Yamaha comme faisant partie de ses plus féroces adversaires. Pourtant, les résultats des essais hivernaux ont laissé un goût d'inachevé. Dotée d'une nouvelle boîte de vitesses full seamless, la YZR-M1 doit encore confirmer son niveau face à ses concurrentes directes et prouver à Valentino Rossi et Jorge Lorenzo qu'ils auront leurs chances.

C'est vers Ducati que tous les regards convergent depuis la dernière séance hivernale, disputée précisément à Losail. Après seulement cinq jours de piste aux mains des titulaires, la toute nouvelle GP15 semble en effet avoir résolu un problème de sous-virage récurrent, propulsant Andrea Dovizioso et Andrea Iannone au sommet du classement. La compétitivité de Ducati est véritablement LE sujet de discussion favori du paddock à Losail, mais aussi peut-être l'inquiétude la plus importante des pilotes Yamaha.

Les rangs du MotoGP s'enrichissent cette année de deux nouveaux constructeurs, Aprilia et Suzuki. Si la GSX-RR manque encore un peu de puissance, elle a déjà obtenu des résultats encourageants lors des essais d'intersaison, alors que la situation du constructeur italien est plus complexe. En anticipant son retour d'un an par rapport à son programme initial, Aprilia a annoncé dédier cette saison au développement, avant de lancer un prototype Full Factory en 2016. "Même si elle risque d'être difficile pour nous à l'heure actuelle, la confrontation avec nos adversaires nous permettra d'accélérer notre processus de croissance dans la catégorie, comme ce fut déjà le cas durant les essais hivernaux," estime Romano Albesiano, responsable Aprilia Racing.

Deux Français parmi les inscrits

Parmi les neuf concurrents engagés en catégorie Open, le public français pourra suivre l'évolution de Mike di Meglio et Loris Baz. Le Toulousain dispute ici sa deuxième campagne en MotoGP, toujours au sein de l'équipe espagnole Avintia où il devra batailler contre un coéquipier comptant parmi les favoris de la catégorie, Hector Barbera. Quant à Loris Baz, il fait ses grands débuts en MotoGP, après avoir disputé toute sa carrière en dérivées de série. Il intègre l'équipe Forward Racing, aux côtés de Stefan Bradl.

Le règlement technique de la catégorie Open se veut plus souple, à la fois sur le nombre de moteurs utilisables et la quantité de carburant pouvant être embarquée, mais aussi en permettant l'utilisation de gommes plus tendres. Cette faveur est par ailleurs consentie à Aprilia, Suzuki et Ducati - justifiée par un palmarès récent plus faible que celui de Honda et Yamaha - ce qui ne manquera pas de faire grincer des dents si cet apport se révèle déterminant...

Rendez-vous jeudi soir pour les premiers essais de cette toute nouvelle saison MotoGP !