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Courses sprint : les enseignements après la première course de la saison

Le premier Grand Prix MotoGP de la saison 2023, au Portugal, a offert une grande nouveauté avec l'introduction de la course sprint. Quels en sont les enseignements ?

Francesco Bagnaia, Ducati Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

La MotoGP est de retour pour une nouvelle saison depuis le week-end dernier pour notre plus grand plaisir. Chaque nouvelle saison est passionnante avec de nouveaux pilotes et de nouvelles motos, mais ce début de saison est encore plus intéressant pour une raison en particulier. C’est en effet le début d’un nouveau format, avec l’arrivée des courses sprint dont la première de l’histoire a eu lieu à Portimão le 25 mars. Alors que retenir de cette première course sprint ? Est-ce que cette idée fonctionne dans la réalité et comment risque-t-elle d'impacter la saison et les pilotes ? Nos réponses dans cet article.

Un nouveau format pour la saison 2023 de MotoGP

La MotoGP est entrée dans une nouvelle ère à Portimão avec l’introduction cette saison des courses sprint. C'est un changement qui peut sembler petit car au final ce sont les mêmes pilotes, les mêmes courses, et donc a priori les mêmes vainqueurs. De l’autre il faut réaliser que c'est une refonte complète du format et du rythme de weekend auxquels nous sommes habitués mais surtout auxquels les pilotes sont habitués.

Une course sprint est une course supplémentaire qui a lieu le samedi. On prend les mêmes pilotes, sauf que la distance n’est pas la même. On divise tout par deux : le nombre de tours, le nombre de points et le plein d’essence aussi évidemment. Seuls les neuf premiers marquent des points au sprint, sur une échelle de 12-9-7-6-5-4-3-2-1, et contrairement à la F1, les résultats n'ont aucune incidence sur la grille du dimanche.

Comment s’est déroulée la première course sprint de l’histoire ?

Le champion du monde sortant “Pecco” Bagnaia s’est imposé dans une course assez intéressante. Il a terminé devant Jorge Martín et devant Marc Márquez qui ont complété le podium. Le rythme de cette première course sprint a été assez élevé et agressif avec entre autres une dure chute pour Enea Bastianini qui s’est fracturé l’omoplate. Bagnaia a d’ailleurs dit : "C’est une course sprint mais j’ai trouvé qu'elle a duré assez longtemps."

Une leçon à retirer de ce sprint : pas sûr qu’on puisse gagner le championnat du monde avec ces courses sprint mais on peut perdre beaucoup comme Quartararo. Même si un coureur gagne une course du dimanche sans performer au sprint, un coureur qui gagne un sprint et gère une place correcte lors du dimanche peut obtenir plus de points au total.

Quartararo a en effet connu une course sprint difficile, terminant 10ème et donc hors des points. Est-ce un accident de parcours ou est-ce déjà un signe plus problématique pour la saison ? Malheureusement cela semble la réalité technique, Yamaha était déjà loin derrière en performance l'an dernier et ça ne semble pas vraiment corrigé en ce début de saison. Yamaha a travaillé sur le moteur, gagné un petit peu en puissance pendant l’hiver, et la perte en vitesse absolue est un petit peu moindre que l’an dernier par rapport aux Ducati. Mais en revanche les Ducati ont encore progressé en agilité au niveau passage en courbes, donc l’écart est toujours bien présent. La preuve, Quartararo commence déjà à être abandonné par les bookmakers, même francophones, avec par exemple le site de paris sportifs Bet365 Suisse le faisant passer de 4ème favori au titre avec une cote à +500 avant la course à désormais 6ème avec un côte à +1200.

Comme à chaque fois qu'une nouveauté est introduite, on est en droit de se demander si c’est une bonne ou mauvaise idée. Après avoir vu cette première course, la réponse se doit d’être nuancée.

Courses sprint : une idée pensée pour le public

Il est indéniable que la course sprint donne de la valeur à la journée du samedi. C’est d’ailleurs ce que recherchent les promoteurs car depuis quelques années, au vu de la baisse d'intérêt général des spectateurs notamment avec le départ à la retraite de Valentino Rossi. Exception faite dans certains GP traditionnels en Europe et une belle exception en France ou cela marche mieux que jamais grâce aux récents succès de Fabio Quartararo. On a vu par exemple l’année dernière un Grand Prix d’Italie au Mugello a peu près vide. Il faut donner plus pour les spectateurs et téléspectateurs et c'est l'idée de ces courses sprint.

Et il faut admettre que cette course sprint a répondu aux attentes à ce niveau avec un beau spectacle et quelques moments spectaculaires. En revanche, c'est très exigeant pour les pilotes. On ne leur a pas vraiment posé la question, ils se sont un peu retrouvés devant le fait accompli. Toutefois aujourd’hui ce premier résultat peut être jugé positivement en termes de spectacle pour le public.

Courses sprint : un format exigeant pour les pilotes

Bien que les instances aient souligné que le kilométrage moyen du pilote pour le week-end ne change pas de façon spectaculaire, les pilotes eux-mêmes ont tenu à faire comprendre que les courses sont plus éprouvantes que les séances d'entraînement. Et donc l’ajout d’une deuxième course rend ce format plus exigeant pour eux.

Miguel Oliveira, RNF MotoGP Racing

Les pilotes sont allés à la rencontre des fans

En effet, le samedi était plus “cool” avant. Bien sûr, il y avait quand même les qualifications mais pas le sprint. Donc maintenant c’est pression le dimanche mais pression le samedi également. Et ça peut expliquer une certaine nervosité dès le vendredi. On l’a d’ailleurs vu au Portugal avec beaucoup de chutes alors qu’on en a pas vu en Moto2 et Moto3, alors que les conditions n'étaient pas particulièrement dangereuses (pas de pluie, de vent ou de sable etc) donc c’est clairement la tension qui entre en jeu.

Aujourd’hui le vendredi il y a deux séances d’essai en MotoGP et après la seconde on connaît déjà les dix qualifiés pour la phase finale des qualifications le samedi donc la séance du vendredi devient déjà comme une séance qualificative. Le samedi matin, c’est la séance d’essais libres avant les qualifications donc les pilotes ont moins de temps pour se préparer. Et en particulier pour espérer quelque chose au sprint, ils sont presque obligés d'être sur une des deux premières lignes donc parmi les six premiers des essais donc vendredi devient pesant et le samedi aussi.

Ce nouveau format double les possibilités de points certes, mais peut aussi infliger des "doubles peines". Prenons l’exemple de Quartararo, qui n’est pas capable d’utiliser à 100% le pneu neuf. Cela devient très compliqué pour lui sur les time attack donc sur les tours les plus rapides donc pour la qualification. Par conséquent, il y perd deux fois parce que la qualification compte pour la course sprint et la course du dimanche. Double peine aussi pour les blessés avec par exemple Bastianini, blessé lors de la course sprint et qui n’a pas pu participé au GP le dimanche, et qui se retrouve avec 0 point en 2 courses déjà.

Comment le sprint va influencer le reste de la saison

On l’aura compris, les sprints auront un impact sur les pilotes et la saison, mais la question est aussi de savoir si ce nouveau format sera suffisamment divertissant pour justifier l'effort supplémentaire et stimuler l'engagement. La MotoGP a pris le risque de ne pas tester ce changement de format avant de l’implémenter, contrairement à la F1. Donc les courses sprint se doivent de réussir.

Portimão ne nous donne pas de réponse définitive, mais nous voyons déjà les nouveaux enjeux clés et qui peuvent être les gagnants et les perdants suite à ce changement. L’importance des vendredis et des samedis, plus d'action en course, mais également plus de risques créés par le fait d’avoir deux départs au lieu d’un seul.

Soyons réalistes, seule la saison complète nous dira vraiment à quel point le nouveau format change et de quelle manière. En tout cas, nous ne sommes vraisemblablement pas à l'abri de nouvelles surprises vu le nombre de courses qui nous attendent.

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