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Avec la crise, les constructeurs ont "recommencé à se parler"

Davide Brivio témoigne d'une coopération retrouvée entre les six constructeurs MotoGP, qui œuvrent actuellement dans l’intérêt commun afin d'aider le championnat à sortir de la crise.

Alex Rins, Team Suzuki MotoGP

Gold and Goose / Motorsport Images

Il y a un peu plus d'un an, le monde était à des années-lumière d'envisager la crise sanitaire qui allait le frapper, et les sujets sportifs et politiques habituels d'un paddock occupaient pleinement le MotoGP. La saison 2019 avait débuté par une polémique technique, celle portant sur le nouveau déflecteur de la Ducati, positionné sur son bras oscillant : la victoire des Rouges à Losail avait immédiatement été placée en suspens, alors que quatre des cinq concurrents de Borgo Panigale avaient déposé une réclamation et porté l'affaire devant la Cour d'appel de la FIM, le tout agrémenté d'une menace de réplique de Ducati à l'encontre de Honda et de ses ailerons "nœud papillon"...

Alors que les responsables des marques s'étaient exceptionnellement retrouvés en tenue de ville entre deux Grands Prix, afin d'exposer leur point de vue au siège de la fédération aux côtés de leurs avocats, le sport avait été occulté quelques jours, le temps que la cour étudie l'affaire et rende son verdict, favorable à Ducati. Mais des séquelles avaient persisté avec cet épisode rare dans un microcosme habitué à plus de dialogue. Aujourd'hui, la réalité de tous a bien changé et, selon Davide Brivio, la crise dans laquelle le championnat a plongé il y a deux mois a poussé à retisser des liens afin d'œuvrer en commun à la survie du MotoGP.

"Nous avons eu plusieurs réunions tous ensemble, avec les six constructeurs, et cela a été très intéressant et productif. J'ai pu ressentir une grande coopération entre nous tous, une grande intention de trouver une solution pour le bien du championnat", explique le directeur de l'équipe Suzuki, qui a réuni la presse dans une conférence à distance en ce début de semaine. "L'année dernière, après le Qatar, la MSMA [l'association des constructeurs, ndlr] était quelque peu bloquée, mais dans la situation négative dans laquelle nous sommes à présent nous avons recommencé à nous parler et je dois dire qu'avec tous mes collègues, toutes les équipes, tous nos adversaires nous avons eu des réunions très productives."

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"J'ai été content car dans nos discussions avec les autres [constructeurs] au sein de la MSMA, nous avons dit que s'il fallait courir deux fois sur la même piste nous le ferions, et que si nous devions faire deux courses le même week-end nous le ferions également. Nous étions assez ouverts à tout et dans ces discussions je n'ai jamais vu quelqu'un ne penser qu'à son propre intérêt. Tout le monde a parlé dans l'intérêt du championnat."

Les discussions doivent se poursuivre à l'avenir

La première mesure d'ampleur entérinée après la suspension du championnat concerne le gel du développement, mis en place pour les moteurs et les packs aéro à la fois pour 2020 et le début du championnat 2021, et ce pour tous les constructeurs. Même s'il s'avère qu'Aprilia aimerait pouvoir obtenir une dérogation afin de corriger le manque de fiabilité de son tout nouveau moteur avant le début des courses, il ressort avant tout de cette première décision de taille un sentiment de justice aux yeux de Davide Brivio.

"Je pense que le gel du développement a été une bonne décision. Nous étions dans une situation qui était un peu déséquilibrée puisqu'à un moment donné les entreprises européennes, en particulier italiennes, ont été forcées de fermer, alors qu'au Japon le travail a pu se poursuivre même s'il était plus lent, et cela n'était pas juste. Nous étions donc tous d'accord pour rendre les choses plus équitables et équilibrer cette situation, et c'est la raison pour laquelle nous avons gelé [le développement]", souligne-t-il.

"Bien entendu, c'était aussi une manière de faire des économies, car c'est un problème que tout le monde rencontre à présent. Les budgets à disposition seront de moins en moins importants : ils seront plus faibles cette année, mais aussi probablement pour l'année prochaine. Geler le développement est donc une façon de faire des économies et d'essayer de 'survivre'. C'est un mot que nous avons beaucoup employé récemment, et stopper le développement était la première chose à faire pour cela."

Alex Rins, Team Suzuki MotoGP, Joan Mir, Team Suzuki MotoGP

Il est fort probable que le championnat ait besoin de mettre en place d'autres changements pour s'adapter à la nouvelle situation économique, et il sera essentiel selon le patron de l'équipe Suzuki de garder cette même ouverture d'esprit pour étudier les propositions futures. "Nous n'avons pas vraiment établi de proposition précise pour le moment, mais je pense qu'après avoir stoppé le développement, nous sommes tous ouverts pour envisager toutes les solutions. Certaines choses vont maintenant être discutées à la Commission Grand Prix − pas de grosses choses mais des mesures orientées vers le fait de rendre la compétition juste et de faire baisser les coûts, comme réduire le nombre de personnes dans le paddock et ce genre de choses. C'est donc tout pour le moment, mais que ce soit la Dorna ou les constructeurs, nous sommes tous d'accord sur le fait que nous devons encore discuter, entrer plus dans les détails et voir ce que nous pourrons faire à l'avenir."

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Davide Brivio estime qu'organiser la reprise de la compétition fait partie des priorités du championnat, afin de sauver ce qui peut l'être des rentrées d'argent de chaque marque impliquée. Il parait toutefois évident que les effets de ce tsunami se feront ressentir bien après que les courses auront pu débuter, et il sera alors important de se souvenir des ressources déjà affichées par le MotoGP lorsqu'il a réussi à sortir par le haut de la crise économique précédente, en 2008, à force de patience.

"Il serait important de réussir à faire un championnat d'un point de vue sportif, et puis je ne le nie pas, nous sommes dans un business, et ce serait important aussi d'un point de vue économique", pointe l'Italien. "En ayant fait zéro course, ce serait probablement difficile pour les entreprises de respecter tous les contrats. J'estime donc qu'il est important de repartir, car même s'il s'agit seulement de dix courses, au moins nous aurons fait un championnat."

"Bien sûr, la situation de 2020 et 2021 ne sera pas celle de 2017, 2018 ou 2019, nous allons probablement devoir en revenir à ce que nous avons fait il y a dix ans. Cette crise semble beaucoup plus grosse, mais quand nous avons connu la crise de 2008 et 2009, nous avions alors ralenti puis nous étions tout doucement revenus. Cette fois, nous allons probablement ralentir plus encore, puis nous allons doucement essayer de revenir. C'est difficile à prévoir, tout le monde pense maintenant à la manière de faire des économies pour l'année à venir, mais je peux voir que tout le monde est très impliqué pour continuer."

Propos recueillis par Matteo Nugnes  

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