Crutchlow, la victoire de la tranquilité
Certain de l'emporter, Cal Crutchlow a régalé les spectateurs de dépassements imparables, en grande partie grâce à sa bonne stratégie.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Le bel été continue pour Cal Crutchlow : après une 2e place acquise de haute lutte au Sachsenring, le Britannique a repris les armes pour grimper d'une marche supplémentaire à Brno. Qualifié à une moyenne 10e place, Crutchlow s'est montré très discret lors des premiers kilomètres (15e après un tour). Mais c'était sans compter sur un pneu arrière de type ''dur'' particulièrement adapté aux conditions de piste variables. Le fantasque pilote nous a alors offert une remontée ahurissante, enrhumant un à un ses adversaires !
Ce premier succès dans la catégorie a mis du temps à venir (Crutchlow étant engagé en MotoGP depuis 2011), mais il a été acquis avec la manière ! ''La course a été très longue, surtout que je voyais mon boss Luccio Cecchinello (patron du team LCR, qui n'avait jamais gagné en catégorie reine) sauter d'anxiété sur le muret des stands à chaque tour. Franchement, si je n'avais pas été aussi occupé sur la piste, je lui aurais demandé d'aller se prendre un café !''
L'humour typiquement anglais fait ensuite place à une analyse des événements. ''Je suis arrivé sur la grille de départ avec une paire de pneus tendres. Je ne pensais pas que le pneu arrière dur tiendrait la distance, mais nous avons fait ce pari à la dernière minute. Étant donné que j'avais choisi un arrière dur, il fallait que je fasse la même opération sur l'avant ; à mon avis, la Honda n'est pas idéale pour le panachage des pneus'', explique-t-il.
Passé au bord de la chute plusieurs fois
Le début de course a semble-t-il apporté son lot de frayeurs. ''Dans les courbes à gauche j'ai plusieurs fois manqué de peu la chute, et Valentino Rossi également puisque j'étais juste dans son sillage. Après quatre tours j'étais persuadé que l'on passerait par les stands pour changer de moto, l'entrée du virage 1 était déjà sèche !''
''Le tour suivant j'ai commencé à combler mon retard sur le top 10. J'avais des difficultés à rattraper les adversaires en phase d'accélération car il y avait beaucoup de patinage, mais je voyais encore les leaders. Normalement passé ce cap je n'ai plus de contact visuel avec la tête de course ; c'était un signal encourageant.''
Le groupe composé d'Héctor Barberá, de Marc Márquez et de Scott Redding, tel était l'objectif premier de l'Anglais. ''À mesure qu'ils ralentissaient, j'allais de plus en plus vite. En vérité, je jouais avec eux, je savais que la victoire allait me revenir. Je roulais tranquillement.''
Un peu trop tranquillement même ! ''Alors qu'il ne restait que quatre tours, j'ai abordé un virage en sixième vitesse, alors qu'il est conseillé de le passer en cinquième. Je me suis dit ensuite 'on se calme' !''
Crutchlow tempère sa joie. ''La plus belle émotion, la plus forte, m'a été donné par la naissance de mon enfant il y a trois semaines. Mais ne vous méprenez pas, cette victoire est le meilleur moment de ma carrière !''
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