Crutchlow - "Les équipes factory ne sont pas la panacée"

"Un guidon factory, ça n'est pas toujours ce que s'est censé être, je peux vous le dire", assure le pilote anglais à Motorsport.com. "Si je suis à l'aise avec la façon dont les choses se passent sur une moto satellite, je serai heureux de rester. Les équipes factory ne sont pas la panacée."

Cal Crutchlow a vite déchanté lorsqu'il a intégré l'équipe factory de Ducati, en 2014. Aujourd'hui, il ne rêve donc plus d'un guidon officiel, même si de nombreuses places seront remises en jeu pour 2017 compte tenu de l'échéance prochaine des contrats des pilotes factory. Lui peut compter sur un accord de deux ans, comportant déjà une option pour rester chez LCR en 2017.

Pourquoi ce choix ? "C'est une super équipe, cela ne fait aucun doute. On va voir comment on s'en sort cette année, mais le soutien que j'ai de la part de Honda est fantastique. On va prendre des décisions en fonction de ce qui va se passer dans les premières courses, mais pour le moment je suis content avec ce team. Je suis là pour cette année et "potentiellement" pour l'année prochaine", indique-t-il.

Une électronique difficile à comprendre

Cal Crutchlow admet pourtant que les essais de ce début d'année n'ont pas été tels qu'il les avait imaginés. Sa moto de base reste la version 2015 et, même s'il a pu tester à Sepang une évolution moteur qui avait été proposée aux pilotes officiels en fin d'année dernière, il attend encore les dernières spécifications. "On sait qu'on aura la moto 2016 à un moment donné, mais on ne sait pas vraiment quand. Jusqu'ici ça n'a pas été facile", reconnaît-il.

En attendant, il s'efforce de travailler sur les nouveautés essentielles à intégrer pour cette nouvelle saison, à commencer par l'électronique. "Il a été difficile pour tous les pilotes Honda, et pas seulement pour moi, de comprendre l'électronique. C'est une chose sur laquelle on travaille en ce moment, parce que l'électronique est vraiment difficile à gérer", explique-t-il.

Par ailleurs, après cinq ans en Bridgestone, le pilote LCR découvre les pneus Michelin. Si le chantier est là aussi de taille, il se montre compréhensif quant aux difficultés rencontrées par le manufacturier français : "C'est quelque chose de différent, mais ça n'est pas simple d'être manufacturier en MotoGP, avec 22 gars qui te crient dessus, te demandent différentes choses et de font des commentaires différents. Du coup, la moitié du temps c'est Michelin qui trinque, mais ils font du bon boulot pour nous."

Si certains pensent que ces nouveautés aideront les pilotes satellites, Crutchlow reste prudent : "C'est difficile à dire, parce que les [équipes factory] ont toujours les meilleurs moteurs, les meilleurs châssis, réservoirs, selles, etc. On espère que l'électronique va nous rapprocher un peu, mais les constructeurs ont quand même l'avantage. Et puis, pour le moment, les autres constructeurs ont l'avantage sur Honda."

"Mon objectif est de faire le meilleur boulot possible et d'essayer de remonter sur le podium", annonce le pilote LCR. Quant à être le mieux classé des pilotes satellites, "ça ne m'intéresse pas vraiment", nous répond-t-il, résumant : "Avec le package que j'ai, je dois me comparer aux [pilotes Honda], pas à ceux des autres marques."

Propos recueillis par Jamie Klein