Crutchlow : "On ne savait pas si j'allais courir"

Cal Crutchlow l'avait annoncé dans la foulée de son abandon au Japon : il voulait se reprendre lors du Grand Prix d'Australie, lieu de son dernier succès en MotoGP, l'an dernier. Si les performances de l'Anglais ont été relativement discrètes durant le week-end, au moins celui-ci lui a-t-il permis de mettre un terme à la spirale négative qui l'avait vu chuter lors des deux dernières courses.

Au final, le pilote LCR termine à la cinquième place, soit son premier top 5 depuis Silverstone. Un résultat qui n'a pas été aisé à obtenir, surtout dans les conditions très changeantes à Phillip Island, et après une séance de qualifications là aussi quelque peu confidentielle, qu'il a bouclée à la dixième place.

Mais le plus important obstacle que Crutchlow a dû franchir a sans doute été sa confiance amputée suite à son impressionnante chute lors du warm-up, disputé dans des conditions humides, et au cours duquel il a été victime d'un highside. "C'est l'un des pires que j'ai eu depuis très longtemps", assure l'Anglais. "Pas le plus rapide, mais je suis allé si haut. J'ai perdu l'arrière à la sortie du virage 6, je pense que j'ai touché la ligne blanche avec la roue arrière, car rien n'allait mal." 

Une cinquième place malgré des circonstances peu favorables

C'est donc diminué aussi bien physiquement que moralement que le numéro 35 s'est présenté au départ de la course. Mais s'il n'a certes pas fait des étincelles, se tenant à l'écart des batailles en tête de course, celui-ci a rendu une copie vierge de toute erreur, et rallié l'arrivée à la cinquième place. "Une heure avant la course, on ne savait pas si j'allais courir, je ne me sentais pas bien et je ne me sens toujours pas bien !" assure-t-il.

Crutchlow s'est tout particulièrement attaché à gérer ses pneumatiques, de sorte de conserver un bon rythme tout au long de l'épreuve. "Vingt-sept tours ici en bataille, c'est assez difficile, mais ça allait en course", reprend-il. "J'ai un peu perdu dans quelques domaines, principalement dans les sorties de virages, je pensais que les autres perdraient plus de grip que cela. J'ai géré l'électronique pour économiser le pneu, donc je me disais que ça serait important en fin de course, mais au final on n'était pas aussi bon que les autres, les Yamaha étaient vraiment meilleures que les Honda."

Preuve de sa bonne tenue en course, le natif de Coventry a signé le troisième meilleur temps, seulement battu par Johann Zarco et Álex Rins. Alors, s'il n'a pas connu le même succès que l'an dernier, au moins peut-il se satisfaire d'avoir remis la marche avant. "Je pense qu'on a fait un bon travail. Partir dixième, avoir un mauvais week-end et quand même terminer cinquième, je me sens bien, fier de mon équipe", poursuit-il. "Je suis déçu de ne pas avoir refait la même chose que l'an dernier, car je pense que l'on aurait pu, avec un meilleur week-end au niveau de la météo, sans la chute en qualifications… Mais on doit être content, de la dixième à la cinquième place, c'est pas mal. Et c'était une belle bagarre, un beau show, on a beaucoup apprécié la course, plusieurs d'entre nous."

Avec Michaël Duforest