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Dans les secrets des casques, au fil des époques

Qui n'a pas rêvé d'avoir le casque de Valentino Rossi entre les mains afin d'en découvrir tous les détails, ou de se prendre pour un pilote en s'offrant une réplique de celui de Mick Doohan ?

Les casques des pilotes

Les casques des pilotes

Mirco Lazzari

Philippe Jacquemotte est passionné par le sujet, au point d'avoir consacré aux casques un ouvrage riche*. Il y donne la parole à de nombres pilotes, dont une vingtaine de motards, afin de lever le voile sur cet objet de sécurité devenu le plus grand outil d'identification des fous du volant et du guidon.

Au fil des pages, perce l'évolution du casque et du rapport qu'entretiennent avec lui les pilotes. "Mon tout premier casque, quand j'ai commencé à rouler, était totalement blanc : je dois avouer que ni le look du casque ni celui de la combinaison ne m'intéressaient. La seule chose qui retenait mon attention était ce qui pouvait être réalisé sur la moto pour qu'elle soit rapide", raconte Kenny Roberts, qui mettra toute sa carrière à véritablement s'intéresser au look de son casque.

Chez les pilotes les plus anciens, c'est avant tout la volonté de se faire repérer qui prévaut. Le septuple Champion du monde Phil Read est de ceux-là : voir le casque de Bill Lomas surgir du brouillard pendant le TT 1954 a tellement marqué le jeune homme qu'il s'en est inspiré puis y a associé les couleurs de son équipe de football préférée pour créer le sien : trois bandes blanches sur fond noir et un damier, efficaces au possible.

Les designs sobres de l'époque ont marqué les esprits, au point que les casques de Barry Sheene ou Freddie Spencer soient encore cités par les pilotes actuels comme étant ceux qui les ont le plus marqués. "Par rapport aux casques d'aujourd'hui, les designs des années 1980 et 1990 étaient simplement plus faciles à reconnaître", explique l'Américain. "Si vous regardez mon casque, vous verrez qu'il est très simple. Or, ce n'est pas la complexité qui fait qu'un casque est unique ou spécial, c'est la sensation qu'il produit quand on le regarde. Ça ne s'explique pas, c'est juste un sentiment, et ce sentiment est difficile à créer ; l'émotion est là, ou elle n'y est pas."

Freddie Spencer
Freddie Spencer

Photo de: Dave Dyer

Vers des casques de plus en plus chargés

Les habitudes ont évolué avec le temps, sous l'impulsion des nouvelles technologies d'aérographe qui permettent de multiplier les possibilités, mais aussi au gré de l'intensification du marketing. De la protection de la zone la plus sensible du corps à un vecteur d'opportunités commerciales, le casque est devenu au fil des années un objet prisé par les sponsors qui veulent y avoir une place de choix et par les équipementiers qui y voient le potentiel d'un produit dérivé.

Là où les anciens pilotes tendaient à longuement conserver un seul design, il n'est pas rare depuis plus de deux décennies de voir les casques se décliner en plusieurs versions… et les répliques se multiplier en proportion.

Par ailleurs, les casques d'aujourd'hui affichent des couleurs vives et sont chargés de nombreuses décorations, au point que certains ne sont plus très lisibles. "Ils essayent de mettre de plus en plus de choses sur leur casque et du coup, on ne distingue plus [les] détails. Je ne veux critiquer personne, mais la complexité n'en fait pas quelque chose d'unique", rappelle Spencer.

"Les casques des années 1990 étaient plus emblématiques que ceux d'aujourd'hui. Les Schwantz, les Rainey, les Spencer sont des casques qui ont marqué parce qu'ils étaient très simples et, à la limite, ils seraient toujours d'actualité vingt ans plus tard. Les nôtres, quand on les ressortira dans vingt ans, tout le monde rigolera", prévient Randy de Puniet, l'un des pilotes modernes affichant le casque le plus sobre, encore plus que ne l'est celui de Jorge Lorenzo, pourtant volontairement réduit à deux symboles et peu de couleurs.

Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing

Photo de: Yamaha MotoGP

Le vainqueur toutes catégories en matière de casque chargé ne peut être que Valentino Rossi, qui affiche fièrement des couleurs très vives et multiplie les clins d'œil dans son design. Or, si sa décoration change très régulièrement - miroir de son caractère fantasque et de la dose d'amusement qu'il veut instiller dans son activité - son casque conserve au fil du temps deux éléments centraux et distinctifs : le soleil et la lune. "Par cette représentation, j'essaie de montrer que chaque individu a plusieurs facettes, une plus gaie, l'autre plus sombre", explique-t-il. "Pour moi, le design d'un casque doit être simple, plein de couleurs, beau et surtout facile à identifier de loin. Il faut que les motifs soient visibles des tribunes. De fait, le jaune fluorescent est ma couleur, c'est une couleur que j'aime et qui représente mon identité."

S'identifier et être identifié

Le casque de Rossi remplit donc tous les rôles : il séduit les acheteurs de répliques, il permet de repérer le pilote en piste et, ainsi qu'il l'explique, il traduit sa personnalité et son identité. Un véritable double graphique, capable de le représenter, "comme pour les logos des grandes marques", résume Freddie Spencer.

Ce n'est pourtant pas une évidence pour un pilote d'arriver à se lier aussi étroitement à ce qu'affiche cet objet. Wayne Rainey, lui, a dû provoquer ce lien avec son casque, lorsque son design a été changé après son premier titre. "Quand ils me l'ont apporté, je me souviens ne pas l'avoir aimé, ma femme en revanche l'aimait beaucoup", raconte-t-il. "Je l'ai déposé sur la table de la cuisine où je l'ai laissé plusieurs jours et, petit à petit, je m'y suis habitué, il a grandi en moi, et c'est devenu un de mes préférés."

"J'ignore si mon casque me représente en tant que personne, mais, ce qui est sûr, c'est que beaucoup reconnaissent Mick Doohan via ce design", rappelle quant à lui le quintuple Champion du monde. "D'autres pilotes changent régulièrement de design, (…) mais je pense qu'effectivement ils perdent un peu leur identité en agissant de la sorte."

Il y a, au fond, autant de casques que de pilotes, et il est passionnant de découvrir les avis des Marc Márquez, Jorge Lorenzo, Randy Mamola, Wayne Gardner, Kevin Schwantz et tant d'autres. Le mot de la fin reviendra à la star Giacomo Agostini : "À chacun son idée et à chacun de faire en fonction de son envie. Il ne faut pas critiquer, c'est une question personnelle."

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Photo de: Yamaha MotoGP

 

* Raconte-moi ton casque, de Philippe Jacquemotte, préface de Patrick Tambay, éditions ETAI.
En dédicace ce samedi à Paris, librairie Passion Automobile (83 Rue de Rennes), à partir de 15h.

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