Les données des pilotes factory, "une bénédiction" pour Morbidelli

Franco Morbidelli a été le rookie le plus rapide sur le test de Losail, dernier rendez-vous de la pré-saison. À l'instar de la séance précédente, en Thaïlande, le Champion du monde Moto2 a opéré une remontée fracassante dans le classement lors de la troisième et dernière journée de roulage, pour en finir au 13e rang du classement combiné, à 1"1 du chrono de référence, témoignant d'une forte progression après un début d'année difficile à Sepang.

Pour trouver ses marques, le pilote italien a accès aux données 2017 des pilotes officiels Honda, Marc Márquez et Dani Pedrosa, qu'il peut étudier et dont il peut s'inspirer. Une aide incommensurable pour lui. "Ces données sont une bénédiction pour moi. Apprendre de ces pilotes c'est comme lire la bible de la moto", assure le pilote Marc VDS.

L'apprentissage ne saurait se limiter aux chiffres, or la confrontation avec la piste a pu se révéler parfois houleuse pour Morbidelli, qui a connu un certain nombre de chutes pendant cette intersaison. "Généralement, je n'aime pas tomber. En Moto2 je ne tombais pas, je n'ai eu que très peu de chutes, mais j'ai compris qu'avec cette moto il faut tomber si on veut trouver la limite", explique-t-il.

"Il faut attaquer et essayer d'atteindre la limite, or on peut très facilement tomber quand on essaye de trouver la limite", poursuit-il, s'inspirant là aussi de Marc Márquez, passé maître dans l'art de chercher la limite quitte à beaucoup chuter en essais. "Marc nous a appris que tomber était la bonne manière de faire, il ne faut pas être trop gourmand de ce point de vue-là, mais si on veut apprendre vite il faut beaucoup attaquer et certaines chutes sont normales."

Les pneus et l'accélération sur le cahier des charges

C'est indéniable, son style de pilotage a dû beaucoup évoluer depuis qu'il a pris en main la MotoGP, et particulièrement la version 2017 de la RC213V, une machine réputée pour être ardue à dompter. "La Honda est une moto très compliquée, il faut bien apprendre comment la piloter", admet-il.

Reprenant son travail là où il l'avait arrêté deux semaines plus tôt, Franco Morbidelli s'est intéressé tout particulièrement à l'accélération de sa RC213V durant le test de Losail. Si ce point lui pose souci, cela n'est pas, selon lui, lié aux caractéristiques de la version de sa Honda version 2017, pourtant notoirement capricieuse dans ce domaine.

"Je pense que je n'ai pas encore réussi à atteindre cette limite-là", concède-t-il. "Je crois que c'est encore un problème qui dépend de nous, de mon style de pilotage et de la manière dont on a réglé la moto. Il nous faut régler cela et ensuite, quand on s'exprimera au maximum, on verra s'il nous manque de l'accélération par rapport aux autres. Mais je crois qu'on n'a pas encore atteint le maximum de l'accélération que peut exprimer notre moto."

Se plaignant du wheelie, le pilote Marc VDS a particulièrement œuvré sur ce point, sans résultat notable pour le moment. "On a essayé quelque chose et on a trouvé une façon d'améliorer fortement le wheelie, mais cela fait empirer tout le reste. Je pense que nous avons trouvé la direction à suivre et nous devrions étudier un peu plus ce que cela nous apporte pour ne progresser que dans ce domaine."

"Je suis content de ce test en particulier et de cette pré-saison en général", se félicite Morbidelli. "Au début, on a réalisé que notre moto n'est pas si facile d'approche mais on a beaucoup travaillé pour l'aborder de la bonne façon et la piloter correctement. On n'a eu de cesse de progresser et aujourd'hui [samedi] on a beaucoup progressé en comparaison de notre première journée sur la moto et c'est le plus important, j'en suis content."