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La Dorna aimerait moins d'Espagnols et plus de diversité

Souvent pointée du doigt pour avoir joué un rôle fondamental dans l'arrivée des Espagnols en Grands Prix, la Dorna souhaiterait une plus grande diversité de nationalités, qui est un véritable objectif selon son directeur général.

Le vainqueur Aleix Espargaro, Aprilia Racing, le deuxième Jorge Martin, Pramac Racing, le troisième Alex Rins, Team Suzuki MotoGP sur le podium

Photo de: MotoGP

La domination espagnole en Grand Prix est un sujet qui fait couler beaucoup d'encre depuis de nombreuses années. En cause : une surreprésentation de l'Espagne dans chacune des trois catégories du Championnat du monde par rapport aux autres nationalités et des chances de succès alors décuplées. Les chiffres parlent en effet d'eux-mêmes puisque cette saison, un tiers des pilotes du plateau sont espagnols dans les trois catégories, et on retrouve au moins un Espagnol dans le top 3 de chacun des championnats.

Pourtant, la situation n'a pas toujours été ainsi, et il a fallu attendre les années 90 avant de voir les Espagnols commencer à arriver en Grands Prix. Jusqu'alors, ils n'étaient qu’une poignée relativement invisible au milieu des Britanniques et des Italiens, largement dominateurs durant les premières décennies d'existence du Championnat du monde. Seuls quelques champions espagnols, à l'image d'Ángel Nieto en 50cc et 125cc dans les années 70 ou Alfonso Pons en 250cc à la fin des années 80, brillaient sans être rejoints en course par leurs compatriotes.

Le véritable tournant est intervenu dans les années 2000, avec le début d'une hégémonie qui n'a jamais cessé depuis. En 2000 et en 2010, un tiers des pilotes du plateau 500cc/MotoGP étaient espagnols, et le chiffre a encore augmenté en 2020 avec dix pilotes sur les 23 engagés. Leur domination ne concerne pas uniquement la catégorie reine, puisque sur les 12 dernières années par exemple, plus de la moitié des titres 125cc/Moto3 ont été décrochés par des Espagnols (sept, ndlr), avec une année record en 2010, l'année du sacre de Marc Márquez. Cinq des six premiers pilotes du championnat étaient alors Espagnols.

D'où vient donc cette supériorité numérique, qui n'a de cesse d'augmenter ? Interrogé à ce sujet par Motociclismo, Carmelo Ezpeleta, le directeur général de la Dorna, estime que c'est en parti lié aux structures mises en place pour les courses moto en Espagne.

"La clé, c’est que [les Espagnols] commencent très tôt, dans des conditions très sûres et quand ils arrivent sur de grands circuits ils ont un avantage qui décourage les autres. C’est le problème. Et pourtant l’Asian Talent Cup, la Rookies Cup, etc. travaillent. […] Il y a plus d’Espagnols qui courent, c’est pour ça qu’il y a le Championnat du monde Junior et ce qu’on fait avec Ohvale, pour le reste nous essayons de voir ce qu’il y a. Si nous repérons un pilote étranger qui est rapide, nous allons l’aider et pas aider des Espagnols ni des Italiens", a-t-il expliqué.

Le rôle fondamental de la Dorna

Carmelo Ezpeleta avec Jorge Lorenzo.

Carmelo Ezpeleta avec Jorge Lorenzo.

La Dorna est devenue organisatrice du Championnat du monde au début des années 90 (1991, ndlr), précisément au moment où les Espagnols ont commencé à faire leur entrée au niveau mondial. La société espagnole joue un rôle fondamental dans l’arrivée des pilotes en Grand Prix avec le développement de plusieurs championnats visant à faire émerger de jeunes talents, comme l'Asian Talent Cup et la Rookies Cup mentionnées précédemment, mais également la Honda British Talent Cup et bien évidemment le Championnat du monde Junior, anciennement appelé CEV (Championnat d'Espagne de Vitesse).

Créé en 1998, ce dernier s'est révélé être crucial pour bon nombre de top pilotes actuels, presque tous passés par celui-ci, à l'image de Fabio Quartararo qui l'a remporté à deux reprises en 2013 et 2014. En 25 ans, seuls cinq pilotes non espagnols y ont été titrés, signe de l'hégémonie créée en Espagne grâce à tous les championnats et structures mis en place.

Néanmoins conscient de ce déséquilibre, Ezpeleta, qui est à la tête de la Dorna depuis ses débuts, reconnaît volontiers que le travail de sa société doit être effectué dans ce sens, quitte à arriver à des mesures drastiques si cela était nécessaire : "Nous aimerions que plus de pilotes de nationalités différentes viennent et nous n’arrêterons pas tant que nous n’aurons pas atteint [cet objectif]."

"Ou alors il faut faire comme aux Jeux Olympiques et dire qu’il n’y a qu’un certain nombre d’Espagnols qui viennent. En athlétisme, aux Jeux, il n’y a que quatre Américains. Le cinquième, qui court pourtant vite, n’y participe pas. Pour le moment nous n’avons pas appliqué ça et il faudrait de plus en parler avec la FIM."

Le Championnat du monde est toutefois encore très loin d’envisager l'instauration de tels quotas et peut compter sur les efforts entrepris par certains pays ou pilotes pour faciliter le chemin à des jeunes d'autres nationalités. Valentino Rossi en tête, avec son académie de pilotes et les différentes équipes qu'il a pu créer en CEV, Moto3 et Moto2 a grandement contribué à l'essor de l'Italie au niveau mondial après une période plus creuse. La Botte détient d'ailleurs toujours le plus grand nombre de titres mondiaux (79) devant l'Espagne (55), toutes catégories confondues.

Aujourd'hui, les Transalpins talonnent grandement les Espagnols avec un tiers d'Italiens en MotoGP et un chiffre qui ne cesse de s'en rapprocher en Moto2 (neuf sur 35) et en Moto3 (huit sur 36). Jusqu'à prendre l'avantage dans les années à venir ?

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