Dovizioso pense avoir effacé les doutes de ses rivaux à son sujet

Les deux premiers tiers de la saison sont désormais passés et revoici Andrea Dovizioso leader du championnat, récompensé pour sa capacité à tirer le meilleur profit de chaque situation dans une saison qui le met pourtant face à une adversité fournie.

Décomplexé, Dovizioso n'en finit plus de convaincre, exploitant cette année toute l'expérience acquise en dix ans de MotoGP et une moto qui, si elle n'est pas parfaite, possède suffisamment de points forts pour donner à son pilote une chance de se battre pour de gros points de manière très régulière.

Pour lui, la quatrième victoire de la saison acquise à Silverstone est déterminante dans la prise de conscience par la concurrence de son réel potentiel. "C'est [la victoire de Silverstone] quelque chose de spécial pour nous. On est là, on est en tête, mais à part ça on a montré à tout le monde qu'on avait une chance de se battre pour le championnat", jugeait-il dimanche. "Je sais qu'il est très long et que la concurrence est très forte, qu'il s'agisse des pilotes ou des motos. Ce sera donc ouvert à 100% jusqu'au bout, mais on a gagné quatre courses, de manières différentes, alors cela signifie qu'on a une bonne base."

"Aujourd'hui, je crois que je fais définitivement partie à 100% de la lutte pour le championnat. Jusqu'à présent j'en faisais partie, mais toujours avec un doute. 'Ah oui, mais peut-être qu'à un moment donné…' Mais à mon avis en remportant une course aussi différente, sur une piste aussi compliquée et alors qu'on n'était pas les plus rapides en essais, on va nous considérer comme étant à 100% dans la bagarre jusqu'au bout", estime Andrea Dovizioso.

"Ce n'est que mon avis, je ne sais pas trop, mais je crois que nos adversaires, étant donné que je n'avais jamais été en lutte, ne me considéraient pas vraiment complet, au fond, pour jouer ma chance jusqu'au bout. Et pourtant le package Dovizioso-Ducati fonctionne, avec un bon bilan." Et quelle est la proportion de chacun des deux éléments dans les succès actuels ? "C'est toujours un équilibre", rappelle Dovizioso, qui se laisse toutefois aller à une estimation, dans un sourire : "Je dirais 60% Dovi et 40% Ducati".

Un doute sur les hauts et les bas de la concurrence

Le Grand Prix d'Italie a constitué un tournant dans la campagne du pilote italien. Si sa victoire au Mugello avait quelque peu créé la surprise, il s'est empressé dès la semaine suivante de confirmer qu'elle n'était pas arrivée par hasard et, depuis, son parcours a été irréprochable, avec 129 points conquis en sept courses – plus que quiconque.

"On ne s'attendait pas à être dans cette situation et à gagner quatre courses, c'est certain", reconnaît Dovizioso, pourtant dans le doute quant au lien que cela pourrait avoir avec les progrès de la Ducati. "Pour moi, ça n'est pas très clair. On a un peu progressé, mais il est difficile de savoir ce que les autres ont fait. Il semble que certains de nos adversaires connaissent beaucoup de hauts et de bas et c'est très étrange pour nous."

"On ne voit généralement pas cela et en particulier de la part de Yamaha. Mais je ne sais pas ce qui se passe, je ne peux pas le savoir. Je ne sais pas à quel point cela vient du bon travail qu'on a fait ou bien aussi d'un travail que nos adversaires auraient mal fait. Je ne sais pas, mais je ne m'y attendais pas, c'est sûr."

"Depuis l'Italie notre équilibre est très bon", constate Dovizioso, vainqueur quatre fois en sept courses. "Même quand on n'a pas fait de podium, à Assen, on était les plus rapides à la fin de la course avant qu'il se mette à pleuvoir. Avec le nouveau règlement et les pneus qu'on a cette année, il semble que l'on ait un très bon équilibre. Peut-être le meilleur, mais c'est difficile à dire car Marc [Márquez] a été très, très rapide sur les quatre dernières courses."

Cette année est aussi celle de l'arrivée de Jorge Lorenzo, triple Champion du monde MotoGP de son état et recrue générant moult ambitions pour Ducati. Les succès de Dovizioso en découlent-ils en partie ? "Tout aide. L'arrivée de Jorge a aidé à confirmer aux ingénieurs comment est la moto. Cela n'a pas aidé à beaucoup améliorer la moto parce qu'on ne l'a pas beaucoup changée depuis l'hiver, mais tout aide", admet l'Italien, qui salue un succès d'équipe : "Mon team a très bien travaillé cette saison – l'année dernière aussi, mais cette année encore plus. Cela fait la différence sur la plupart des courses, en particulier quand il faut gérer les pneus et prendre les bonnes décisions quant à la façon dont il faut piloter la moto en course."

Rossi : "Son moment est arrivé"

C'est dans ce contexte qu'arrive à présent son Grand Prix à domicile, au programme la semaine prochaine à Misano. "Arriver à Misano en étant en tête du championnat, c'est irréel, magnifique, une très grande satisfaction. Mais on sait que ça n'est pas une piste géniale pour notre moto. Il faudra qu'on travaille bien pendant le week-end, parce qu'on a toujours eu beaucoup de mal à Misano."

Misano sera aussi la course à domicile de Valentino Rossi. Toujours en lice pour le titre, mais quelque peu sceptique face à sa quatrième place, la star italienne assiste à la prise de pouvoir de son compatriote, dont il loue les valeurs.

"Je me trouve bien avec Dovi. Il a du respect pour moi et moi pour lui. C'est un pilote loyal en piste, agressif mais jamais trop. C'est un bon adversaire", salue le Docteur. "Après tant d'années sans gagner, je le lui ai dit : 'Tu en as mis du temps, mais maintenant tu y as pris goût !' Il a toujours été très investi dans son travail, il a toujours eu beaucoup de talent, alors son moment est arrivé."