Dovizioso, leader ravi mais prudent

On n'attendait certainement pas Andrea Dovizioso à pareille fête sur le circuit de Termas de Río Hondo ce vendredi ! Le tracé argentin a rarement réussi aux Ducati par le passé, et face à la domination affichée par Marc Márquez au cours des EL1 (au terme desquels le numéro 4 n'avait pu faire mieux que la septième place), voir l'Italien terminer la journée à la première place n'avait rien d'une évidence

Mais c'est que l'intéressé a de suite ressenti de bonnes sensations, preuve une nouvelle fois que sa Desmosedici est une machine devenue au fil des mois l'une des armes les plus complètes du plateau.

"L'an dernier et il y a deux ans, nous avions rencontré beaucoup de difficultés sur cette piste", se souvient Dovizioso. "Mais notre base est meilleure que l'an dernier, et je suis très content de cela. Notre moto comparée à l'an passé est un peu différente, donc je suis content de confirmer cela et d'avoir de suite un bon feeling. Déjà ce matin j'ai eu de bonnes sensations, j'ai été capable d'être régulier même quand les pneus ont commencé à se dégrader."

De bonnes sensations qui se sont muées en un remarquable niveau de compétitivité lors des EL2, lorsque le pilote Ducati a chaussé deux pneus médium qui ont fait mouche. "À la fin des EL2 nous avons mis un nouveau pneu, comme tout le monde hormis Marc [Márquez], et nous avons pu faire un bon tour", reprend-il. "Je ne pense pas que ce soit suffisant, nous devons encore progresser un peu, mais nous sommes là en termes de rythme. Je suis donc très content à propos de cette première journée, même si nous devons encore progresser."

De faibles écarts qui faussent la hiérarchie

On n'en est cependant qu'à la première journée, et cela, Dovizioso en a bien conscience, d'autant plus que les chronos de l'ensemble des concurrents sont particulièrement serrés pour le moment, avec 21 pilotes sur 22 en une seconde.

De quoi relativiser l'avantage pris aujourd'hui, car tout pourrait bien être renversé en vue de la Q2 demain. "J'ai été surpris [de signer le meilleur temps], mais la première position n'est pas le plus important, en particulier quand nous sommes très proches. C'est bien d'être dans le top 10, car je pense que demain la piste peut être plus rapide. Je ne sais pas si ce sera suffisant pour être dans le top 10."

"Nous devons attendre demain, car je pense qu'il y a toujours une marge pour faire progresser la moto, les temps au tour, et il faut voir qui va être en mesure de faire ça",  poursuit Dovizioso. "Et il ne faut pas non plus perdre de vue que la dégradation des pneus ici est moindre qu'au Qatar."

Si l'usure des pneus sera peut-être un élément moins discriminant qu'au Qatar, l'état de la piste, qui laisse à désirer selon l'avis général, pourrait bien jouer des tours aux concurrents. Mais au moins Dovizioso peut-il être rassuré d'avoir à sa disposition une base suffisamment bonne pour envisager le reste du week-end sereinement. "Le grip est très faible, comme chaque année, c'est la caractéristique de cette piste, qu'il s'agisse de l'avant ou de l'arrière", poursuit-il.

"Tout le monde rencontre des difficultés avec cela, et vous devez jouer avec cela même si c'est très difficile. Car normalement quand vous voulez être plus rapide, vous mettez plus d'intensité, mais là ce n'est pas possible sur cette piste. C'est donc difficile de trouver un bon équilibre, d'être doux et d'être très rapide en milieu de virage. Mais notre base est bonne, et j'ai été capable sans trop attaquer de faire de bons temps au tour, et cela me donne la possibilité de travailler sur des réglages pour pouvoir progresser sur le feeling."