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Dovizioso, Zarco, Lorenzo : les occasions manquées de Suzuki

En constituant tous les deux ans un nouveau binôme, Suzuki a réussi à faire débuter en MotoGP trois des actuels hommes de pointe de la catégorie, mais il a également fallu écarter d'autres pilotes ou tenter des recrutements qui n'ont finalement pas abouti.

Johann Zarco, Monster Yamaha Tech 3

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Dans un entretien accordé au site officiel du MotoGP, Davide Brivio a levé le voile sur les différents recrutements de pilotes réalisés par Suzuki depuis la relance de son programme MotoGP. Alors que celui-ci avait été stoppé fin 2011, une nouvelle équipe a été constituée en vue d'une reprise initialement envisagée pour 2014 puis repoussée d'un an, équipe qui a réussi à faire émerger trois jeunes pilotes jusqu'à mener l'un d'eux au sacre en 2020.

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Mais miser sur la jeunesse n'était pas le choix initial d'Hamamatsu, Brivio ayant déjà révélé qu'avant même d'être recruté en tant que team manager il avait servi d'intermédiaire pour une proposition faite à Valentino Rossi et rapidement déclinée par le champion. Le responsable italien confirme également le rapprochement opéré avec un autre pilote expérimenté à qui Suzuki aurait souhaité confier sa toute nouvelle GSX-RR : Andrea Dovizioso. Là non plus, l'union n'avait pu se faire. "Nous avons négocié avec Dovizioso, mais à la dernière minute il a décidé de rester avec Ducati", indique-t-il.

Le choix s'est alors porté sur Aleix Espargaró "parce que c'était un pilote déjà expérimenté, rapide, et il pouvait donc nous aider à mettre la moto au point", explique le responsable italien, qui allait par ailleurs mettre sa patte dans le choix du second pilote, en faisant le pari de miser sur Maverick Viñales, alors âgé de 19 ans.

"Au sujet de l'autre pilote, il y a eu un peu de discussion en interne, entre nous", explique-t-il. "Nous avions vu Viñales. J'étais allé au Qatar [en 2014] et j'avais regardé la course Moto2. Viñales disputait sa première course dans la catégorie et j'ai remarqué que dans les dix ou 12 derniers tours il était tout le temps le plus rapide en piste. Et puis à Austin il a gagné, c'était donc quelque chose !"

Rins choisi à la place de Zarco

Dès la deuxième saison du programme, la première victoire était accrochée au palmarès de la jeune équipe, qui perdait déjà les concessions accordées par le règlement. Ce succès était à mettre à l'actif de Viñales, qui avait toutefois déjà fait le choix de quitter le navire, tandis que Suzuki choisissait de ne pas renouveler le contrat d'Aleix Espargaró. "Nous devions donc réfléchir à notre stratégie pour 2017", souligne Davide Brivio. "Nous avons pensé engager Andrea Iannone et nous nous sommes dit que nous pouvions répliquer en quelque sorte ce projet Viñales. Nous avons pensé prendre Rins et le faire grandir comme nous l'avions fait avec Viñales."

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En cherchant un jeune pilote à qui mettre le pied à l'étrier durant cette troisième année de son programme, Suzuki avait d'abord étudié le profil de Johann Zarco, au point de passer avec lui un accord qui prévoyait notamment un test de la GSX-RR, réalisé en juin 2016, puis sa participation aux 8H de Suzuka le mois suivant. Cet engagement en course ne s'est toutefois pas concrétisé, l'équipe japonaise ayant entre-temps choisi Álex Rins, à l'époque en tête du championnat Moto2 que le Français allait toutefois remporter quelques mois plus tard.

"En 2014 nous avions entamé un programme de jeunes pilotes et nous avions signé un contrat avec Johann Zarco tandis qu'il courait en Moto2. Pendant sa dernière saison en Moto2 il était donc déjà sous contrat avec Suzuki. Nous avions dû sacrifier Aleix, puis nous avons aussi dû faire un choix entre Zarco et Álex Rins, qui nous plaisait. Là aussi, c'était un choix très difficile, mais nous avons fini par décider de prendre Rins."

"Cela nous a valu beaucoup de critiques en 2017, parce que Zarco est passé chez Yamaha avec le team Tech3 et il a été très fort. Il collectionnait les podiums, alors que Rins, qui s'était blessé, était très en difficulté", se souvient Davide Brivio. "Les résultats de 2017 ont été très décevants. Rins s'est blessé, il a manqué quatre ou cinq courses, il n'est revenu qu'à Assen en juin, alors de son côté nous n'arrivions pas encore à entamer le travail. Du côté de Iannone, nous n'avions pas un moteur lui permettant de s'exprimer."

Joan Mir et Alex Rins, Suzuki Ecstar MotoGP avant les essais privés

Joan Mir et Álex Rins aux essais de Valence, en novembre 2018

"Puis en 2018, avec un moteur mieux choisi, Iannone et Rins ont cumulé neuf podiums et ça a été une belle saison", poursuit Brivio, qui allait alors repérer une autre étoile montante. "En 2018, il fallait décider de l'équipe pour 2019. Le projet Rins fonctionnait, le jeune talent se développait, alors l'idée de retenter encore avec un autre jeune talent a commencé à naître. Viñales, Rins… essayons encore quelque chose. J'avais commencé à penser à Joan Mir, parce que j'avais été très frappé par le fait qu'il avait gagné le championnat Moto3 avec dix victoires."

En ce début d'année 2018, un autre profil de premier plan s'est toutefois immiscé dans les évaluations. "Cette année-là, entre-temps, Jorge Lorenzo s'était aussi ajouté, alors au final nous devions un peu choisir entre Lorenzo et Mir. Mais ce n'était pas un choix entre deux pilotes, plutôt un choix de philosophie. Quelle voie souhaitions-nous prendre ? Prendre un pilote confirmé comme Lorenzo ou bien poursuivre ce projet de jeunes pilotes ?"

"Plus nous nous informions, et plus Joan nous semblait être quelqu'un de spécial", relate Davide Brivio. "J'avais essayé de lui parler de notre projet, j'essaye toujours de faire comprendre que ça n'est pas facile, que nous ne sommes ni Honda ni Yamaha, mais que nous voulons faire de notre mieux... Et je me souviens qu'à un moment donné il m'a dit qu'il aimait Suzuki, mais son manager m'a dit : 'On a un problème, parce que nous avons une option avec Honda'. J'ai donc demandé directement à Joan : 'Toi, est-ce que Suzuki t'intéresse ? Sans penser à cette option, si tu pouvais choisir entre Suzuki et Honda, où irais-tu ?' Et il m'a dit qu'il aimerait aller chez Suzuki, parce qu'il se disait que la Suzuki s'adapterait bien à son style, à sa corpulence, au fait qu'il est grand. Quand il m'a dit ça, mes yeux se sont mis à briller et je me suis dit qu'il était le bon, c'était lui !"

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"Nous avions déjà Álex Rins qui était prêt, qui avait déjà obtenu cinq podiums, et qui devenait donc le pilote numéro un. Et nous savions qu'avec Joan une saison d'apprentissage nous attendait", ajoute le responsable, qui a toutefois vite vu son poulain prendre une autre envergure pendant l'intersaison 2019-2020. "Nous nous attendions un peu à son changement de rythme pendant l'hiver. Après la première saison, il y a de nets progrès aux premiers tests de Sepang et nous l'avons vu avec Joan. Ensuite, il y a eu le confinement et entre-temps nous avons renouvelé leurs deux contrats car c'était l'équipe que nous voulions conserver."

Bien en a pris à Suzuki, qui venait alors de s'assurer, avant même que la saison 2020 débute, les services pour deux années supplémentaires de celui qui s'apprêtait à succéder à Marc Márquez au palmarès MotoGP...

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