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Comment Ducati cherche déjà à apaiser le duel Bagnaia-Bastianini

Les récentes performances d'Enea Bastianini suscitent une certaine tension chez Ducati, dont il rejoindra l'équipe officielle l'an prochain. Le constructeur monte la garde, entre les prétentions financières de Carlo Pernat et le risque d'une situation explosive face à Pecco Bagnaia.

Francesco Bagnaia, Ducati Team, en conférence de presse

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Ducati vit l'un des moments les plus importants de son implication en MotoGP. Tous les éléments sont réunis pour que Pecco Bagnaia décroche le deuxième titre de la marque chez les pilotes à Valence ce dimanche, 15 ans après Casey Stoner. Un triomphe de Bagnaia serait historique à plusieurs égards, Ducati ayant déjà assuré tous les autres honneurs, et le pilote ayant réussi à combler un retard de 91 points sur Fabio Quartararo, leader du championnat du Portugal jusqu'à l'Australie, pour aborder Valence avec 23 points d'avance sur le pilote Yamaha.

La situation paraît rêvée pour Ducati mais un élément dissonant est apparu ces dernières semaines, sous la forme de l'aide que Bagnaia aurait reçue dans sa quête du titre par le biais de consignes qui seraient imposées aux nombreux pilotes de la marque italienne, parmi lesquels Enea Bastianini, attendu dans l'équipe officielle l'an prochain. Ces allégations suscitent un certain agacement chez Ducati, qui les dément course après course.

Après la dernière victoire de Bagnaia en Malaisie, trois dixièmes devant Bastianini, certains ont insinué que le pilote Gresini avait le potentiel pour s'imposer mais n'a pas cherché à le faire afin de préserver l'avance de son futur coéquipier sur Quartararo. Bastianini a pourtant brièvement mené et songé à reprendre l'avantage au virage 9 dans le dernier tour, avant de préférer passer hors trajectoire pour éviter une manœuvre trop dangereuse.

La firme de Borgo Panigale n'a naturellement pas la main sur les rumeurs mais le problème est qu'elles sont alimentées par des acteurs venant théoriquement de son propre camp. "Dans une situation normale, Enea aurait tenté un dépassement dans le dernier tour et aurait remporté la course", a assuré Carlo Pernat, manager de Bastianini, après le GP de Malaisie. "On ne saura jamais s'il aurait causé un désastre, mais il a décidé de ne pas prendre ce risque."

Que sous-entendent les propos de l'agent ? Simple prudence face à un pilote Ducati jouant le titre ou consigne d'équipe imposée en amont ? Paolo Ciabatti a en tout cas été prompt à balayer les spéculations. "Arrêtons de dire que Ducati fausse les résultats", a martelé le team manager de l'équipe officielle au micro de Sky Sport Italia. "J'insiste sur le fait que la seule chose que nous disons est de ne rien faire de dangereux."

En interne, on assure que Bagnaia s'est imposé à la régulière. "Selon ce que [Bastianini] a dit en fin de course et les données récoltées, nous savons qu'Enea ne pouvait pas gagner en Malaisie", a assuré une source interne à Ducati à Motorsport.com. "Pernat le sait aussi, mais maintenant il cherche son propre intérêt en semant le doute."

"Maintenant, c'est une question d'argent"

Carlo Pernat

Carlo Pernat affiche sa volonté

Chez Ducati, les dirigeants estiment que Pernat fait tout son possible pour que Bastianini obtienne le bonus prévu en cas de troisième place au championnat, même si cette dernière devait finalement revenir à Aleix Espargaró ou Jack Miller"Il joue mal ses cartes, il n'obtiendra rien", a ajouté notre source chez Ducati. "Il ne recevra la compensation économique correspondante que s'il atteint l'objectif mentionné dans le contrat."

Pernat ne se cache pas de son intention. Le salaire de base de Bastianini, payé par Ducati, est d'environ 100 000€ et avec les quatre victoires décrochées pour le moment, les différents bonus lui ont déjà permis de tripler ce total. S'il finit sur le podium du championnat, la somme atteindra le demi-million, et le manager estime qu'elle sera méritée quel que soit le résultat final.

"Maintenant, c'est une question d'argent", a confirmé Pernat. "L'usine devrait nous garantir le bonus pour la troisième place parce que la différence [d'argent] avec la quatrième place est considérable. Ce n'est pas que vis-à-vis du contrat avec Ducati, mais aussi des sponsors. Si on ne finit pas troisième parce qu'Enea a été prévenant avec Pecco en Malaisie, on perdra beaucoup d'argent."

Éviter des tensions internes

Si Ducati ne souhaite pas entrer dans le jeu de Pernat, c'est en partie en prévision de la saison 2023, avec la grande crainte d'une escalade des tensions quand Bastianini deviendra le coéquipier de Bagnaia dans l'équipe officielle. La relation entre les deux hommes est meilleure que ce que l'on pourrait croire mais cette lutte interne sera à surveiller de près, surtout s'ils s'affrontent pour le titre mondial.

Les duels entre les deux hommes ont déjà fait perdre des points potentiellement précieux à Bagnaia cette année. Le Turinois a chuté au Mans, peu après un dépassement de Bastianini. À Misano, ce dernier n'a pas réussi à doubler son compatriote mais il a pris sa revanche à la course suivante, en Aragón, avec un dépassement dans le dernier tour pour s'imposer avec 0"042 d'avance. La preuve de l'absence de consignes selon Ducati. "S'il y avait des consignes d'équipe et une volonté d'aider, Pecco serait déjà Champion [à Sepang] grâce aux cinq points en Aragón", a précisé une source du constructeur à Motorsport.com.

Une potentielle opposition dans le même garage inquiète du côté de Bologne. Depuis 2018, quand la marque a pris la décision de ne pas renouveler le contrat de Jorge Lorenzo, triple Champion du monde, elle a aussi changé de politique, en consacrant moins d'argent aux salaires des pilotes pour les rediriger vers le développement, tout en apaisant l'ambiance dans le garage après une période de tensions, d'abord entre Andrea Iannone et Andrea Dovizioso, puis entre Dovizioso et Lorenzo.

Enea Bastianini, Gresini Racing, et Francesco Bagnaia, Ducati Team

Enea Bastianini a battu Pecco Bagnaia au GP d'Aragón

L'arrivée de Danilo Petrucci a permis de calmer le jeu, et les deux années de cohabitation entre Pecco Bagnaia et Jack Miller, déjà coéquipiers chez Pramac auparavant, ont sans conteste contribué à la situation actuelle. Pendant des mois, Bagnaia a fait tout son possible pour que Miller prolonge à ses côtés mais Ducati a finalement choisi Bastianini, le seul pilote de pointe ne faisant pas partie de la VR46 Riders Academy.

Ces derniers mois, Bagnaia n'a cessé de répéter que Bastianini devra s'adapter au travail dans l'équipe d'usine, notamment pour contribuer au développement de la moto, ce qu'il n'avait pas à faire chez Gresini. "Ça ne sera pas simple mais on doit essayer de faire du bon travail", a insisté Bagnaia après son succès à Sepang. "C'est sûr que c'est différent comparé à maintenant, c'est une personne différente, [...] c'est quelqu'un d'autre."

"Je pense qu'il devra un peu s'adapter au début quand il arrivera dans l'équipe d'usine pour travailler avec tous les ingénieurs. Ça ne sera pas simple pour lui de démarrer lors du test mais ensuite pour le championnat ça sera comme toujours. La première personne qu'on souhaite battre c'est son coéquipier et ça sera comme ça toute l'année."

Ce scénario pourrait rappelait celui de Yamaha en 2008, quand Lorenzo a rejoint une équipe jusque-là totalement tournée vers Valentino Rossi. "Je ne méritais pas un coéquipier aussi rapide que Lorenzo après tout ce que j'avais fait pour Yamaha", a déclaré le #46 au moment de sa retraite.

Ducati s'est peut-être plongé dans la même situation. Si Bagnaia est titré ce week-end, il deviendra le premier Italien titré sur une moto italienne depuis Giacomo Agostini avec MV Agusta en 1972, et le deuxième pilote du pays sacré dans l'ère MotoGP après Rossi. Son rêve est d'aller plus loin en prenant durablement la succession des deux légendes de la moto. Mais Bastianini s'est fixé le même objectif, et ce sera à Ducati de savoir gérer les ambitions de son nouveau duo.

Avec Charlotte Guerdoux

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