L'Aprilia à l'accélération ? Comme faire du rodéo pour Espargaró
Le pilote espagnol s'est montré très critique le week-end dernier quant à sa monture, qui présente encore de nombreuses faiblesses et ne lui permet pas de venir se mêler à la lutte aux avant-postes.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
À la suite de deux premiers Grands Prix plutôt convaincants, au cours desquels Aleix Espargaró avait décroché deux top 10, Aprilia a quelque peu baissé pavillon sur les deux dernières manches.
En effet, si on prend comme point de référence le pilote espagnol (son coéquipier Andrea Iannone étant encore dans une phase d'adaptation sur la RS-GP qui rend pour le moment difficile de véritables conclusions, à plus forte raison que l'Italien a été forfait à Jerez), ses performances lointaines en qualifications ont été complétées par des problèmes à l'accélération en course.
Chose que le numéro 41 a payé cher à Austin avec une chute, et qui a compromis pour une bonne part son résultat en Andalousie le week-end dernier. "Les ingénieurs sont en train d’essayer des solutions pour que la moto soit un peu plus facile à gérer, un peu plus douce, et le châssis avec le bras oscillant sera une solution, mais il faut continuer à essayer car lors d’un Grand Prix, avec autant de stress et si peu de temps, c’est difficile", déclarait Espargaró au début du Grand Prix d'Espagne.
Des progrès à faire sur le châssis
Fidèle à sa résolution de mener de plus amples essais cette saison, Aprilia avait notamment travaillé sur l'électronique lors d'un test réalisé à Austin, dans la foulée de l'épreuve américaine. Mais force est de constater que cela n'a pas suffi, même avec l'essai d'un déflecteur lors des essais libres à Jerez, pour améliorer la situation.
Aussi, Espargaró exhortait son équipe à continuer de travailler sur le châssis de sa machine pour tenter de résoudre ces difficultés. "L’accélération n’est pas spectaculaire, mais je crois que le châssis ne nous aide pas à avoir cette accélération spectaculaire, nous avons très peu de grip", déplorait l'Ibère dans le paddock de Jerez. "Tant que nous n’aurons pas trouvé de grip mécanique, cela sera difficile, aussi bien du point de vue électronique que géométrique, de prétendre avoir beaucoup d’accélération."
En ce sens, l'électronique ne semble pas être la voie du salut pour la marque de Noale, alors qu'Espargaró a comparé le comportement de la RS-GP à celle d'un cheval lors d'un rodéo : "Dès qu'on touche à l'électronique, la moto commence à bouger comme un cheval, alors que si vous regardez la moto de Dovizioso en qualifications, cela donne l'impression que lui était au contraire dans un train", s'est plu à décrire l'Espagnol. "La traction et la stabilité qu'ils [Ducati] ont trouvé cette année est juste incroyable, c'est fantastique. Nous sommes très loin de cela, et c'est ce que nous recherchons [à faire]."
Les premières places encore loin
Désireux d'intégrer dans un premier temps le top 10 (un objectif qui a donc été momentanément atteint au Qatar et en Argentine), avant de pousser plus en avant vers le haut de la hiérarchie, Espargaró ne peut aujourd'hui que constater l'écart qui le sépare encore des têtes d'affiche. "Nous avons beaucoup de travail devant nous", insiste-t-il. "Les têtes d'affiche sont toujours bien devant nous, et le but qui a été fixé en début de saison est de se battre pour les premières places, et nous en sommes encore loin."
Un avis corroboré par Iannone vendredi dernier : "Pour le moment on ne doit pas penser aux meilleurs, on est dans une situation différente, une position différente. Ce se serait idiot de dire qu'on peut se battre avec les meilleurs, ce serait prétentieux et on ne l'est pas."
L'Italien, finalement forfait pour la première course européenne de la saison à la suite d'une grosse chute lors des EL4, avait par ailleurs eu le temps, tôt dans le week-end andalou, d'évoquer un autre défaut présent sur la RS-GP : ses performances au freinage. "On est assez convaincus qu'au freinage on doit faire quelque chose de plus par rapport aux autres endroits", soulevait ainsi le Transalpin. "En ce moment, réduire la vitesse est un peu plus difficile pour nous que pour les autres, et c'est sûrement l'une des priorités sur une piste comme Jerez."
Ça le sera aussi sur le circuit Bugatti, qui présente un profil tout en accélération-freinage. Reste à savoir si la journée d'essais post-course organisée à Jerez lundi aura permis de trouver quelques pistes du côté d'Aprilia pour progresser dans ces différents domaines.
Avec Léna Buffa et Charlotte Guerdoux
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