Espargaró juge "important" d'avoir battu Viñales à Jerez

Après une intersaison et un début de championnat très compliqués, l'aîné des frères Espargaró a produit à Jerez ce qui est à ce stade sa meilleure performance de l'année, avec une qualification en deuxième ligne et un top 5 à l'arrivée.

Déjà cinquième à Austin, il a resserré les écarts, portant son retard sur le vainqueur à 14 secondes. Et, pour la première fois depuis le coup d'envoi de la campagne 2016, il a battu son coéquipier à la régulière.

"C'était important, parce que Maverick a fait un début de saison incroyable. Tout le monde le regarde dans ce paddock. Il a beaucoup de talent", reconnaît Aleix Espargaró. "On est tombé chacun une fois et on n'a pourtant qu'un point de différence [au championnat], ce qui signifie que j'ai fait du bon boulot sur ces deux courses."

"Après la course, il est venu dans mon box pour me féliciter", souligne-t-il, assurant que le constructeur d'Hamamatsu était galvanisé par sa rapide montée en puissance. "Suzuki progresse et n'a jamais été aussi proche de Honda et Yamaha. Ils ont deux pilotes qui ont faim, qui sont professionnels et qui travaillent très dur. L'ambiance est fantastique à l'heure actuelle."

Besoin de progresser dans les virages lents

En difficulté avec le pneu le plus tendre, l'Espagnol a concentré ses efforts sur la gomme dure pendant tout le week-end, prédisant une course chaude. "Je suis très content. Le travail a payé", se félicitait-il à l'arrivée, dimanche. "J'ai beaucoup attaqué à la mi-course, (…) j'ai rattrapé Dani [Pedrosa] et je me suis constitué une bonne avance [sur Viñales], mais pendant les sept ou huit derniers tours, Dani a été superbe, il n'y avait aucun moyen de le suivre ! Je n'ai donc pas pu me battre pour la quatrième place, cependant le retard sur les Honda a été très faible et on a été plus forts face aux Ducati."

En évoluant à proximité de la Honda officielle, le pilote Suzuki a pu juger les qualités et les points faibles de sa monture. "La Honda patine beaucoup dans les virages rapides, où j'avais beaucoup plus de traction. D'ailleurs, j'ai pu dépasser Dani et Dovizioso à l'extérieur dans le premier tour parce que j'avais beaucoup de grip dans les virages rapides", explique-t-il.

"Dani est très léger, mais en ligne droite il n'était pas très loin de moi. En revanche, ils ont beaucoup, beaucoup plus de grip que nous dans les virages lents. Dès qu'on met les gaz, notre moto patine immédiatement, on perd donc beaucoup à l'accélération. C'est sûrement mécanique."

Traction et endurance au cœur des essais

C'est sur ce constat que Suzuki participait lundi à la journée d'essais post-course. Tandis que différentes options de réglages ont été passées en revue, une attention toute particulière a été portée à l'électronique.

"Notre objectif était de gagner en traction à l'arrière et il semble que l'on y soit arrivé. Cela me rend heureux et confiant dans l'optique du Mans, où la traction sera très importante", souligne le pilote espagnol. "Ce qu'il y a de bien, c'est que je n'ai utilisé que trois pneus pour boucler 75 tours parce qu'on avait besoin de mieux analyser le potentiel de la GSX-RR quand les pneus sont fortement usés. Les chronos ont confirmé que l'on pouvait être performants même dans ces conditions et avec un pneu arrière qui avait parcouru 25 tours."

Le programme prévoyait également de tester les ailerons, qu'Aleix avait déjà expérimentés pendant le week-end. "Ils n'apportent pas une énorme amélioration, mais ils aident un peu. Si l'on arrive à en obtenir ne serait-ce qu'un petit avantage, c'était utile de les essayer", juge-t-il.