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Comment Quartararo a trouvé le déclic en tombant au plus bas

En remportant le championnat MotoGP, Fabio Quartararo réalise son rêve le plus cher, après avoir concédé de grands sacrifices et connu bien des difficultés au gré de son parcours.

Watch: Fabio Quartararo en Grand Prix

Sacré à 22 ans, Fabio Quartararo détonne dans le palmarès du MotoGP. Et pas uniquement car il est le premier Français à coiffer la couronne dans la catégorie reine en 72 ans de championnat, mais aussi car il est l'un des rares à y être sacré sans avoir remporté de titre dans les autres catégories mondiales. Il faut dire que son parcours a connu des obstacles qui auraient pu mettre à mal cette rapide ascension, voire s'avérer rédhibitoires pour ses rêves.

Quand il rejoint l'Espagne à 7 ans, le petit Niçois porte sur ses épaules de grandes ambitions et il sait bien que les championnats ibériques sont la meilleure option pour tenter de les accomplir. Précoce dans son apprentissage de la moto et sa maîtrise du moindre engin qu'on lui confie, il est bien trop jeune pour s'engager en compétition en France et suit donc le parcours académique qui, depuis des années, aura mené tant d'Espagnols vers les Grands Prix, créant une génération de top pilotes.

Là-bas, Fabio Quartararo gagne tout. À nouveau, il bat un record de précocité, et il s'engage même chez Monlau Competicion, autant dire qu'il suit les traces de Marc Márquez. C'est donc en successeur annoncé de celui qui commence tout juste à dominer la catégorie MotoGP qu'il rejoint le Championnat du monde en 2015, aidé en cela par une dérogation ajoutée au règlement afin qu'il n'ait pas à attendre ses 16 ans. Ce sera alors la douche froide.

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Durant quatre ans, d'abord en Moto3 puis en Moto2, il peine à trouver ses marques. Sous pression, passant d'une équipe à l'autre chaque année, parfois mal à l'aise dans l'environnement qu'il intègre, il n'obtient que deux podiums entre 2015 et 2017. "Le moment le plus dur, pour moi, ça a été 2016 et 2017", admet-il aujourd'hui. Mais c'est en tombant au plus bas qu'il trouve finalement la bonne équation.

Passé dans l'équipe Speed Up, à l'ambiance familiale et apaisante, il connaît à nouveau un début de championnat compliqué. Techniquement, l'équipe tâtonne, entre un changement de suspensions tardif et un nouveau cadre qui arrive après les premières courses. Et le pilote, lui, comprend également qu'il doit changer de style de pilotage.

"Un moment clé, qui m'a réveillé, ça a été l'Argentine [deuxième Grand Prix de la saison, ndlr]", se remémore le Français au sujet de cette période. "Je me suis qualifié 28e, je partais près du Safety Car, et j'avais même peur qu'il puisse me dépasser lui aussi ! Je pense que c'est le moment où je me suis dit 'réveille-toi'. À ce moment-là, je me suis dit que mon style de pilotage ne fonctionnait pas du tout sur une Moto2 et que je devais donc totalement en changer. J'ai parlé à l'équipe et je leur ai dit que sur les deux courses suivantes je terminerais vraiment mal mais que j'avais besoin de changer quelque chose. À partir de là, on a fini toutes les courses aux 11 premières places et on a fait de très gros progrès."

C'est là que Quartararo ouvre son compteur, en s'imposant à Barcelone, deux mois plus tard, puis il enchaîne avec un podium à Assen. Le timing est parfait : Petronas SRT cherche un pilote pour rejoindre sn nouveau projet en MotoGP, et le manager du Français fait le reste. Quelques semaines plus tard, il est présenté comme futur pilote de l'équipe malaisienne dans la catégorie reine. "Je pense donc que c'est en Argentine que je me suis retrouvé au plus bas, mais c'est le moment où j'ai rebondi jusqu'à devenir maintenant Champion du monde", résume-t-il.

Fabio Quartararo, Speed Up Racing Francesco Bagnaia, Sky Racing Team VR46

Fabio Quartararo face à Pecco Bagnaia au Grand Prix du Japon Moto2 en 2018.

Cette même année, il signe une deuxième victoire, au Japon, qui lui est toutefois retirée à cause d'une irrégularité technique contestable, mais l'essentiel est ailleurs : il sait au fond de lui qu'il a passé un cap déterminant et, en novembre, le voici qui enfourche la YZR-M1 au test de Valence. Là encore, c'est d'abord un recul pour lui, mais très vite il prend ses marques.

"Quand j'ai gagné les deux championnats en Espagne, la première étape ensuite était bien sûr de gagner le Championnat du monde Moto3 mais je n'ai même pas obtenu une victoire. Ensuite, je suis passé en Moto2, où j'ai essayé de regagner de la confiance. La première année, ça n'a pas été le cas, mais la deuxième année oui. On a alors gagné deux courses − certes, une m'a été retirée, mais je sais que j'ai gagné cette course", pointe-t-il. "Il ne m'a pas non plus été possible de remporter le championnat Moto2, j'en étais vraiment loin, alors la seule façon pour que je devienne Champion du monde c'était de le faire en MotoGP ! Et on y est arrivé. C'est une chose à laquelle je ne me serais jamais attendu."

"Quand j'ai fait mon premier test à Valence, en 2018, je me suis dit 'mais qu'est-ce que je fais sur cette moto ?' Je n'arrivais pas à piloter, il y avait tellement de puissance… Alors qu'aujourd'hui, j'en demande beaucoup plus ! Mes avancées ont été lentes, mais bonnes. Le premier jour, j'ai fini à trois secondes, puis j'étais à deux secondes ; le dernier jour à Jerez, j'ai fini à huit dixièmes, à Sepang ça a été dur, puis au Qatar on a fait d'énormes progrès et j'ai terminé les tests deuxième et à partir de là j'ai su que j'étais bien."

Un parcours qui l'a fait mûrir

Aujourd'hui parvenu à réaliser son rêve le plus grand, Fabio Quartararo sait qu'il n'a pas eu une enfance classique et qu'il lui a fallu renoncer à "beaucoup de choses", mais il a aussi conscience que ce sont ses parents qui ont fait les plus gros sacrifices. "Quand j'étais enfant, mon père travaillait du lundi au vendredi, et le samedi et le dimanche on allait s'entraîner. Ma mère restait seule à la maison", raconte-t-il. Dans une interview accordée à Motorsport.com au lendemain de son sacre, il avoue avoir eu une première pensée pour son père, "pour tous les kilomètres parcourus ensemble pour [qu'il] puisse courir quand [il était] petit".

 

"Ensuite, il a fallu que je parte vivre en Espagne sans ma famille, quand j'avais 13 ans. Je n'ai pas vraiment eu une enfance normale. C'était difficile. Mais c'est plus difficile [à réaliser] aujourd'hui que quand je ne vivais pas avec ma famille, parce que quand on est gamin et qu'on vit sans sa famille, on se la joue 'Eh ! J'ai 14 ans et je vis sans mes parents !'", ajoute-t-il, avec désormais suffisamment de recul pour comprendre en quoi cette expérience l'a enrichi.

"Je n'ai pas eu une enfance normale, mais quand je regarde où j'en suis aujourd'hui, je pense que c'était très bien. J'ai vraiment travaillé quand j'étais enfant, j'ai pris beaucoup de maturité de cette expérience. J'ai 22 ans, mais je pense que mentalement j'en ai beaucoup plus. La maturité que j'ai eue quand j'ai quitté ma famille a été un moment important."

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