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Quartararo : "Je vis un rêve, je ne réalise pas ce qui m'arrive"

Consacré Champion du monde MotoGP à 22 ans, Fabio Quartararo, peine à réaliser l'exploit qu'il vient d'accomplir.

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing, fête son titre de champion du monde

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing, fête son titre de champion du monde

MotoGP

Fabio Quartararo arrivait à Misano, cette semaine, avec une première opportunité de remporter le championnat, mais les trois courses restantes et son avance confortable le poussaient à la sagesse. Samedi, la bonne forme de son adversaire, Pecco Bagnaia, confirmée par le net écart entre eux sur la grille de départ, l'Italien étant qualifié en pole position alors que le Français a décroché son plus mauvais placement, n'avait fait que renforcer sa sérénité, le convainquant que le prochain Grand Prix, au Portugal, serait sans doute une cible plus réaliste pour mettre fin à la course au titre.

Et puis, le sport a réservé l'un de ses coups de théâtre, avec la chute inattendue de Bagnaia à cinq tours de l'arrivée d'une course qui lui semblait promise. Quartararo, qui est remonté jusqu'à la quatrième place, était d'emblée assuré du titre et les émotions les plus fortes qu'il ait pu connaître durant sa carrière pouvaient dès lors le submerger.

Il n'avait pas encore pu enlever sa combinaison, ni voir le bout de l'immense bouteille de champagne qui lui était réservée, lorsqu'il a pris place devant les journalistes pour une conférence de presse spéciale. Il a beau avoir du mal à assimiler le terme de champion du monde qui lui revient désormais, il a tenté de mettre des mots sur ses sentiments.

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Fabio, te voici Champion du monde MotoGP ! Que ressens-tu ?

On est juste quelques heures après [la fin de la course] et je n'ai déjà plus une voix normale. J'ai beaucoup pleuré, beaucoup crié, mais c'est génial ! Quand j'ai passé la ligne d'arrivée, j'ai pensé à tous les moments difficiles que j'ai eus. Devenir Champion du monde en MotoGP, c'est une chose à laquelle je ne me serais jamais attendu quand j'étais dans une mauvaise situation il y a quelques années. Je vis un rêve maintenant et je ne réalise pas ce qui m'arrive.

Pour la première fois, tu t'étais qualifié 15e : étais-tu particulièrement nerveux avant la course ?

Bien sûr, car je n'étais jamais parti plus loin que 11e en MotoGP, et pour une des courses les plus importantes de ma carrière, je suis parti 15e. On a pris de très bons pneus, mais le dur aurait été bien mieux pour nous et je pense que le podium aurait été possible. Je n'avais plus de stabilité quand j'étais derrière, je ne pouvais pas dépasser. J'aurais été très content de ma course même si je n'avais pas gagné le titre, mais bien sûr avec le championnat c'est encore mieux !

Il s'est passé beaucoup de choses depuis l'année dernière. Peux-tu expliquer ce que ce titre signifie pour toi étant donné ce qui s'est passé en 2020 ?

Juste avant le début de la course, j'étais avec Tom [Maubant, son assistant] dans le bureau. J'étais nerveux, je me sentais stressé et il m'a dit : 'Pense à tes trois dernières courses l'année dernière'. C'était un désastre total, je voulais juste terminer le championnat, peu importe à quelle position, alors qu'aujourd'hui je prenais le départ de la course qui allait me faire devenir Champion du monde. Je crois que tout ce qui s'est passé l'année dernière m'a beaucoup aidé pour gagner le titre aujourd'hui. Merci à tous ceux qui m'ont soutenu dans ce moment difficile. Je pense que j'ai beaucoup appris pendant ces deux ans en MotoGP et j'ai encore beaucoup à apprendre pour décrocher d'autres résultats comme celui-ci.

Quelle importance a eu l'aide de ta famille ?

Généralement, je n'aime pas avoir beaucoup de monde, pas même ma famille, mais cette fois je voulais les avoir avec moi et ça a été énorme de ressentir leur soutien. Aujourd'hui, pour la première fois, au déjeuner je n'arrivais pas manger. Je mâchais mes gnocchis en me disant qu'il m'en restait 30 dans l'assiette… Ça a été une journée difficile, mais quand on est aussi nerveux et qu'on a beaucoup d'adrénaline, ensuite on redescend et c'est ce que je ressens actuellement. Les avoir ici, c'était en tout cas ce qu'il y avait de mieux. [Mes parents] sont venus ici avec mon frère et sa femme, et ils reviendront à Portimão parce que ça n'était pas vraiment attendu que je gagne ici. Là-bas, il y aura beaucoup moins de pression. J'ai vraiment hâte de disputer ces deux dernières courses.

Bien sûr, je suis super content d'être Champion du monde aujourd'hui, mais je ne veux pas être content parce que Pecco est tombé. Ce sont deux choses totalement différentes.

Fabio Quartararo

Quelle a été ta réaction sous le casque quand tu as vu que Pecco Bagnaia, ton dernier adversaire, était tombé ?

J'ai vu Oliveira tomber dans le virage 14 et j'ai vu une moto rouge tomber juste après. Je savais que c'était Pecco parce que Miller était tombé avant. Sincèrement, ça ne me dérangeait pas de ramener le titre jusqu'à Portimão. Bien sûr, je suis super content d'être Champion du monde aujourd'hui, mais je ne veux pas être content parce que Pecco est tombé. Ce sont deux choses totalement différentes. Bien sûr, je suis désolé pour lui, mais aujourd'hui c'est mon jour et je suis Champion du monde. J'avais une chose en tête, essayer de finir sur le podium, mais le choix de pneus n'était pas le meilleur. Quoi qu'il en soit, j'aurais pu finir quatrième, troisième ou dernier, le résultat était le même.

Comment as-tu abordé cette journée ? As-tu eu un stress différent par rapport à d'habitude ?

Avant de me lever, j'ai fait un rêve bizarre, qu'il était en train de pleuvoir. À 5h je me suis levé pour regarder s'il pleuvait, mais c’était juste dans mon rêve et j'ai donc pu me recoucher tranquillement. Même si je n'y pensais pas, c'est un moment où il pouvait se passer quelque chose d'extraordinaire. Je ne pensais pas du tout que je pouvais être champion aujourd'hui, la seule solution c’était que Pecco fasse une erreur et il l'a faite. C'est extraordinaire ! Je ne réalise pas encore ce qui est en train de se passer. Le mot champion du monde, je n'arrive pas encore à l'assimiler dans mon cerveau. Dans quelques heures et quelques jours, je vais commencer à réaliser ce qui s'est passé.

Tu as le sentiment de prendre confiance de jour en jour et de mois en mois ?

Bien sûr. Aujourd'hui, c'était la première fois que je partais d'aussi loin en MotoGP. On a eu des problèmes sur le pneu avant, je pense que le choix de pneu n'était pas le bon, mais j'étais quand même cinquième sans la chute de Pecco ; l'objectif était de finir dans les sept premiers et c'est ce qu'on a fait. Même dans ces moments difficiles, j'ai réussi à passer le groupe que j'avais devant moi, avec Franco [Morbidelli], Marini, Rins et [Aleix] Espargaró, et j'ai réussi à partir un petit peu. Ensuite, Bastianini était plus rapide que moi à la fin, mais on a fait une course très intelligente aujourd'hui.

Le Champion du monde Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing fête son titre en brandissant le panneau

Qu'est-ce que ça te fait d'être le premier Champion du monde français dans la catégorie reine ?

C'est génial, je n'arrive pas à y croire. Je suis toujours en combinaison deux heures après la course et quand je regarde mon casque, la bouteille [de champagne], l'équipe, ma famille, tous ceux qui portent un t-shirt spécial et les émotions spéciales que je ressens après cette course… C'est quelque chose que je n'oublierai jamais de ma vie. Je suis toujours au septième ciel à l'idée que je suis Champion du monde MotoGP aujourd'hui et je n'aurais pas pensé que ça viendrait si tôt. J'ai 22 ans et je suis déjà Champion du monde. C'est un très grand rêve qui se réalise et il faut qu'on le savoure au maximum.

Que penses-tu que ce premier titre d'un Français peut apporter à la moto en France ?

Je pense que ça peut apporter pas mal de choses quand on a un sportif qui a déclenché le compteur pour être champion du monde, et quand on sait qu'il y a un Français qui peut gagner. Je pense qu'il y a [beaucoup de] personnes, des milliers de spectateurs, qui aiment voir un Français gagner, donc j'espère vraiment avoir fait un bond pour le sport français. Bien sûr, je n'ai pas pu voir tous les messages et les personnes qui me les ont envoyés mais j'aimerais déjà les remercier.

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Qu'as-tu ressenti quand tu as passé la ligne d'arrivée et que tu as vu tes proches ?

Sincèrement, je ne sais pas. J'avais les larmes aux yeux, je ne savais pas quoi penser. Ce sont des moments que je n'oublierai jamais, j'ai hâte de les revoir en vidéo, mais c'est un moment inoubliable que j'ai vécu aujourd'hui. Et voir tant de gens contents… C'est le rêve de plein de personnes : c'est mon plus grand rêve à moi, mais en tant que mécano, ingénieur ou chef mécano… Personne dans mon équipe n'avait été Champion du monde, à part un mécano qui est là depuis… une soixantaine d'années et qui en a gagné, des titres ! Mais de voir autant de gens contents pour leur premier titre, c'est énorme.

Tu as commencé ce week-end en te disant que tu pouvais devenir champion, mais que tu pouvais aussi te permettre de ne l'être qu'à Portimão ?

Oui. Ce que j'ai dit jeudi était exactement la vérité, c'est-à-dire que je prenais ce week-end comme un week-end normal. Je savais qu'il pouvait se passer quelque chose de spécial, mais je ne voulais pas trop penser au championnat et en partant 15e, si Pecco avait gagner, ça ne m'aurait fait qu'un point. Je devais donc faire de mon mieux. Mon objectif aujourd'hui était de marquer dix points si Pecco s'il avait gagné, ce à quoi on s'attendait. J'aurais terminé cinquième s'il n'était pas tombé, donc ça faisait 11 points. On avait tout calculé et ça aurait fait 37 points d'écart et à Portimão on aurait eu une très bonne chance. C'est finalement arrivé aujourd'hui. Je suis désolé pour lui, mais on est Champions du monde.

Tu y pensais malgré tout ?

Oui. J'étais stressé, mais pas à l'idée de perdre le championnat. J'étais stressé pour la course. Les mots "champion du monde", c'est quelque chose de grand, quand même. C'était donc ça qui me stressait, pas l'idée de perdre le titre. Je savais que si ça n'arrivait pas ici, c'était censé être à Portimão. Alors, oui, bien sûr, j'ai pensé au fait de devenir Champion du monde ici, mais samedi on s'est dit qu'on allait s'enlever une chose de la tête, le fait d'être titrés aujourd'hui. Si Pecco n'avait pas fait d'erreur, on n'aurait pas été champions, or il l'a faite. Ça n'est pas la manière dont j'aurais voulu qu'il finisse la course, mais ça n'est pas parce qu'il est tombé qu'il ne faut pas qu'on savoure cette journée. Il va bien et je suis super content.

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing, fête son titre de champion du monde

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