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Morbidelli : Des coups au moral aux coups de surin

Franco Morbidelli a calmement pris le temps de décrire ses états-d'âmes d'une saison 2020 lors de laquelle il a transformé sa colère de ne pas disposer du même matériel que les autres pilotes Yamaha en une force.

Franco Morbidelli, Petronas Yamaha SRT

Franco Morbidelli, Petronas Yamaha SRT

Gold and Goose / Motorsport Images

Méfiez-vous de l'eau qui dort ! Derrière une attitude apaisée et un contrôle de ses émotions qu'il serait facile de renier avec ses racines très latines, Franco Morbidelli est un jeune homme au tempérament bien forgé, qui sait choisir le bon moment pour faire passer ses messages. Sa conclusion du championnat du monde MotoGP 2020 sur la troisième marche du podium portugais et à la place de vice-Champion du monde était l'occasion parfaite de placer avec diplomatie ce qu'il avait sur le cœur, tout gardant recul et humilité, deux de ses grandes qualités.

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Franco Morbidelli a connu trois championnats en un cette saison, avec un premier tiers bien décevant et duquel il lui a été bien difficile de trouver la force intérieure nécessaire pour finir aussi fort qu'il l'a finalement fait. Alors que son équipier Fabio Quartararo, qui disposait cette saison d'un nouveau package d'usine 2020 différent du sien, marquait les 50 points de deux victoires sur les deux premières épreuves de la saison, Morbidelli, avec la spec 2019/2020 hybride, ne revenait d'Andalousie qu'avec 11 maigres unités, notamment privé de gros points par l'une des avaries moteur de Yamaha.

Montant sur son premier podium en République Tchèque derrière le sensationnel nouveau vainqueur Brad Binder, il connaissait ensuite en Autriche l'une des plus grandes frayeurs de sa carrière en se faisant embarquer dans le spectaculaire accident initié par Johann Zarco, qui restera l'une des images les plus spectaculaires de cette saison folle. Rarement aura-t-on vu le pilote, toujours très en contrôle, perdre sa mesure dans les propos ensuite utilisés au sujet de cet épisode. Le week-end suivant, Morbidelli ne revenait de la seconde manche disputée sur le Red Bull Ring qu'avec le point de la 15e position, et un total se portant à seulement 32 unités en cinq manches, 38 de moins que Quartararo. Même si le potentiel était bel et bien apparent, le cycle négatif semblait bien difficile à briser.

Puis vint la victoire populaire de Saint-Marin, où Morbidelli savoura pour la première fois de sa carrière le goût du champagne sur la plus haute marche du podium dans la catégorie reine, entouré d'amis de la VR46 Academy, dont le week-end fut particulièrement faste à tous les échelons. Et tandis que le futur Champion du monde Joan Mir lançait lui aussi à proprement parler sa saison avec une série de résultats significatifs, et que celle de Quartararo et Viñales commençait à se profiler en dents de scie, Morbidelli sentait son travail sur lui-même et avec ses ingénieurs payer, et cette moto certes plus datée mais bien connue et développée finalement lui conférer sensations et prévisibilité que les pilotes factory avaient de plus en plus de mal à obtenir…

Dès lors, un seul résultat vierge vint ponctuer les neuf dernières épreuves de son championnat, en France. Et tandis que beaucoup perdaient le fil de leur saison en fin de parcours, à l'image de son équipier, Morbidelli, comme Mir, s'invitait régulièrement sur le podium sur les derniers rendez-vous et signait même deux autres succès, devenant ainsi un triple vainqueur au terme de l'année.

Les états d'âme, la colère contenue, le travail et les joies : Morbidelli les a lui-même décrits au terme du dernier Grand Prix de ce qui restera pour lui une magnifique saison avant de devenir l'équipier de son mentor et ami, Valentino Rossi.

Franco, ce fut une saison 2020 solide, conclue par un nouveau podium, une nouvelle fois après une belle bataille contre Jack Miller. Tu finis deuxième au championnat et premier pilote Yamaha… C'est donc une fin de saison très festive !

Oui, je dirais ça ! Je suis très heureux de cette saison. Elle n'a pas débuté de la meilleure des façons lorsque j'ai compris que j'allais avoir un package différent de celui des autres [pilotes Yamaha] et j'ai eu du mal à dissimuler ma frustration : ce n'était pas un bon sentiment, mais nous avons été en mesure d'orienter cette colère et cette frustration dans la bonne direction et de réaliser beaucoup de travail à la salle d'entraînement, à la maison et avec l'équipe et Ramón [Forcada, son chef mécanicien] pour extraire le maximum de potentiel de notre package.

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C'est comme ça que l'on a vu les choses, et on a été en mesure de mieux travailler et de mieux exploiter le potentiel de la moto, particulièrement sur les back-to-back, où nous étions toujours très, très forts sur la deuxième [manche consécutive], et sur la manière de faire progresser la moto une fois qu'on la remettait sur la piste. Alors, vraiment, félicitations à l'équipe et à Ramón, et vraiment merci aussi à Yamaha car le package qu'ils m'ont fourni a toujours été un super package malgré tout. Il m'a donné la chance de me battre pour la position pour laquelle je souhaitais me battre. Et je dois dire aussi que cette situation liée au COVID-19 m'a aidé à être plus sérieux à la maison, à être plus concentré et plus respectueux de mon travail. Et ça a été l'une des clés de cette année merveilleuse.

En 2021, Valentino Rossi sera ton coéquipier…

C'est cool, oui, c'est excitant ! Je suis impatient et il va falloir puiser très profondément [en nous] cet hiver. Nous allons travailler ensemble pour nous préparer à nous battre avec les gars de l'équipe d'usine !

Trois podiums en quatre courses sur cette fin de saison : à quel point le Franco de cette fin d'année est-il différent de celui qui a débuté 2020 ?

J'ai plus de connaissance et de confiance en moi-même, et j'aurai aussi [désormais] plus d'attentes vis-à-vis de moi-même car je sais ce dont nous sommes capables lorsque les choses sont en place. Il est certain que l'année prochaine sera une année importante pour nous et elle sera intéressante mais après tout… [Il réfléchit] Je ne serai que pilote satellite, donc j'aurai des attentes mais pas trop parce que je serai pilote satellite quoi qu'il en soit ! [sourire]

J'espère que ce championnat fera monter ma cote dans le jugement de Yamaha.

Franco Morbidelli

Tu sembles avoir le sentiment d'avoir été un petit peu sous-estimé. Es-tu content d'avoir prouvé que tu étais "un bon" et qu'il ne faut pas te sous-estimer ?

Je ne me sens pas sous-estimé. Je sais juste que chez Yamaha il y a trois [autres] pilotes solides et le choix de ce qu'il faut donner à qui est très difficile parce que tous les pilotes chez Yamaha sont très, très forts. Donc je ne me sens pas sous-estimé, mais j'ai juste eu la cote la plus faible dans l'appréhension de Yamaha et oui, j'espère que ce championnat fera monter ma cote dans le jugement de Yamaha. C'est ce que j'espère, mais je ne me suis pas senti sous-estimé, non. C'est juste que chez Yamaha, il y a une grande rivalité à haut niveau entre les pilotes qui sont tous supers, super forts. Vale a une très belle expérience et il est super bon en termes de pilotage et de réglages de la moto. Fabio est super rapide et Maverick aussi est super rapide. C'est donc une grande bataille entre tous les pilotes ; je me sentais peut-être juste comme le dernier mais c'est OK.

Tu a finalement été le pilote le plus régulier cette saison chez Yamaha. Quel est selon toi le problème avec les pilotes qui ont la moto factory actuellement ?

J'ai toujours pensé que pendant un championnat, les motos de l'année précédente ou celles qui sont hybrides comme la mienne − en tout cas une moto que l'on connaît mieux grâce à l'année précédente − seraient OK au début et "redescendraient" pendant l'année, alors que celles de l'équipe d'usine monteraient. Mais cette année, en fait, ça s'est passé différemment. On aurait dit qu'en début d'année, les pilotes d'usine étaient les plus forts et ont fait un superbe travail − Fabio a gagné les deux premières courses, il était vraiment très fort en début d'année −, puis ensuite c'est redescendu alors que, nous, nous sommes montés.

Je pense que la différence a été dans le travail que nous avons réalisé. Et je peux vous assurer que nous avons vraiment beaucoup travaillé et nous avons essayé de régler de nombreuses choses. Nous avons essayé de contrôler de très nombreuses choses et le mérite revient à mon équipe : ils ont fait un travail fantastique. Voilà ce que j'en pense, mais je ne peux pas en être certain parce que je n'ai pas piloté la nouvelle moto, alors je ne suis pas en mesure de dire quels sont les problèmes qu'ils ont. Je ne peux pas les comprendre parce que je ne suis pas dans leurs chaussures !

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