Iannone - Je n'avais plus de sensibilité dans le bras

À la mi-course, Iannone s'était illustré en passant quatre pilotes en à peine trois minutes et demie, pour se porter tel un éclair de la dernière à la première place du groupe de poursuivants. S'en est suivi le début d'une passe d'armes contre Rossi, mais celle-ci a tourné court lorsque la Ducati a fini sa course dans le gravier à Luffield.

"J'ai eu un gros problème à l'avant-bras droit", explique-t-il. "Je n'avais plus de sensibilité, j'avais beaucoup de picotements, je n'avais plus de forces et j'avais vraiment du mal dans les changements de direction et surtout au freinage, j'arrivais donc toujours un peu en retard. Quand je suis arrivé dans l'avant-dernier virage et que j'ai opéré le changement de direction, j'ai pris de plein fouet une bosse et j'ai perdu l'avant."

"Je suis vraiment déçu, parce que je crois que j'avais disputé une très belle course. J'avais tout bien contrôlé, j'avais très bien géré les pneus et toute la stratégie électronique qu'on avait préparée, les cartographies dont on disposait. Pendant le week-end, on a fait du très bon travail sur ce point. Au final, le choix du pneu tendre était encore une fois correct, que ce soit à l'avant ou à l'arrière", juge Andrea Iannone.

"C'est juste dommage que ça se soit fini comme ça, mais je n'avais que deux solutions : m'arrêter ou bien continuer comme je pouvais. J'étais en difficulté, et quand tu es en difficulté et que tout n'est pas au point, tu peux facilement commettre une erreur."

Opéré en mai 2013 pour un arm-pump dans l'avant-bras droit, Andrea Iannone doit à présent comprendre si l'épisode de dimanche était ponctuel ou s'il révèle que le problème doit à nouveau être traité. "C'est la première fois que ça revient depuis 2013", précise-t-il. De retour en Italie aujourd'hui, il doit passer des examens pour en savoir plus. "Je vais faire une IRM avec le bras au repos et une autre après 20 minutes d'efforts. On enverra [les résultats] au Docteur Mir, qui m'avait opéré, et il va regarder comment est la situation."

Une moto "trop physique"

Le récent vainqueur du GP d'Autriche n'a pas été le seul à être touché, car son coéquipier s'est lui aussi plaint d'un souci apparenté à de l'arm-pump. "Je pense que le circuit a une influence, mais aussi notre moto", suggère Iannone. "Derrière les autres, je me rendais compte que la moto bougeait énormément en sortie de virage, elle était difficile à contrôler."

Andrea Dovizioso a confirmé cette impression, lui qui a réussi à se défaire de Lorenzo puis à recoller au groupe survolté en bagarre pour la deuxième place : "On est rapides, mais la moto est encore trop physique pour faire ces chronos. Il faut utiliser trop de forces et surtout piloter d'une façon qui n'est pas fluide. Par conséquent, avant même la mi-course j'avais déjà le problème, je n'arrivais plus à faire ce que je voulais."

"Ça m'a causé un tas de problèmes", poursuit Dovi. "J'ai serré les dents jusqu'au bout, j'ai pris beaucoup de risques pour essayer de les rattraper, mais quand je les ai repris j'étais complètement fini. D'un côté je suis déçu parce que c'est la confirmation qu'on doit encore améliorer certains aspects de la moto, car la raison de ce problème est technique. D'un autre côté, en termes de vitesse on pouvait prétendre à la deuxième place."

Finalement 6e en course, Dovizioso gagne une place au championnat et revient à sept points de son coéquipier, 6e de la hiérarchie mondiale.