Iannone souffre beaucoup, mais veut "absolument" courir

L.B., Le Mans - Andrea Iannone a fait son retour en piste, ce vendredi au Mans, trois jours à peine après une lourde chute en essais qui lui a valu une sub-luxation de l'épaule gauche. L'important n'est pas dans ses chronos - 9e ce matin, 11e cet après-midi - mais bien dans les sensations que lui ont données ces premiers tours. Et le mot du jour, c'est : douleur.

"Je souffre beaucoup," reconnaît le pilote italien. "Je pensais souffrir un petit peu moins. Comme je m'y attendais, la mobilité est bonne, mais je n'arrive pas à utiliser l'épaule aussi bien que je le voudrais parce que j'ai très mal. La douleur me bloque un peu, dans mes mouvements et ma concentration."

Après avoir tenté de prendre la piste sans antalgiques ce matin, Iannone a eu recours à une aide médicale pour la deuxième séance. Et il a été surpris de n'en retirer aucune aide : "C'était pratiquement comme si je ne les avais pas utilisés. Ils n'ont eu absolument aucun effet, on ne comprend pas encore pourquoi. La douleur n'est jamais passée, pas même avant que je prenne le guidon. On va donc essayer quelque chose d'autre plus tard, avant que j'aille dormir, pour voir s'il y a quelque chose qui peut me faire de l'effet."

"Après deux tours, j'ai vraiment très mal," s'inquiète le pilote Ducati. "J'étais plutôt serein, parce que je pensais qu'avec des antalgiques et un peu d'anesthésiants dans l'épaule, je pourrais mieux piloter. On n'y est pas arrivé et j'en suis assez inquiet."

"Quand je m'arrête, la situation revient à la normale au bout de 5 minutes. Bien entendu, j'ai toujours un peu mal, mais c'est très supportable. Le problème, c'est quand je commence à forcer, c'est-à-dire quand je vais chercher la force en poussant sur le guidon, là j'ai très mal."

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Malgré ce bilan médical alarmiste, Andrea Iannone a la ferme intention de prendre le départ du Grand Prix de France, dimanche. "Je veux absolument courir. Franchement, je veux perdre le moins de points possible," prévient-il. "Je ne m'attends pas à ce que mon épaule me permette de faire la course comme si rien n'était arrivé, ce serait stupide de le penser. Mais il faut qu'on essaye d'améliorer un peu la situation. Je sais que je vais devoir m'investir personnellement et souffrir, afin de finir la course, et ce avec un résultat correct."

Logiquement, ce sont surtout les changements de direction qui ralentissent le pilote Ducati, un constat qu'il espère améliorer grâce à l'aide tant attendue de médicaments plus efficaces que ceux qu'il a utilisés aujourd'hui.

"On n'est pas si mal. En termes de performances, ça aurait pu être pire. On sait qu'il y a des endroits dans lesquels je perds pas mal de temps mais ils sont localisés. On devrait probablement gagner beaucoup en améliorant un peu la situation de mon épaule," suggère-t-il. "Cela concerne tous les changements de direction. Par exemple, dans la chicane qui suit le virage n°8 je perds environ 3 ou 4 dixièmes. Cela m'aiderait beaucoup d'avoir moins mal et d'arriver à gagner un peu de temps à cet endroit."

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