Jerez est le moment de vérité pour Ducati

Chez Ducati, en ce début de saison 2015 de MotoGP, c'est l'embellie. Ceci grâce à une GP15 concoctée par son nouvel ingénieur depuis l'an dernier, Gigi Dall'Igna, transfuge d'une usine Aprilia qu'il a quittée après un titre mondial en WSBK. Cette fois, point de pneus Bridgestone miracles comme à leurs débuts, pas de génie au guidon du genre Casey Stoner... Non, cette fois, c'est bel et bien sur des bases techniques solides et donc à vocation pérenne que reposent podiums et bonnes places sur la grille de départ. Et ce même si quelques aménagements au règlement ont permis la révélation. Ceci dit, la conjoncture reste nouvelle et doit se vérifier sur la durée d'une campagne. A ce titre, Jerez sera comme un moment de vérité car ce tracé a rarement été un ami du clan Ducati.

Pour tout dire, si la Desmosedici termine une fois encore aux avant-postes au terme du Grand Prix d'Espagne, elle sortira la tête haute de l'échéance pour être définitivement prise au sérieux dans la course au titre mondial. Il y a un an, Andrea Dovizioso avait terminé sa procession à la cinquième place, à vingt sept secondes du vainqueur. Mais aujourd'hui, le même pilote Italien pointe second du classement général à seulement six points du leader et, en trois courses disputées, il n'est encore jamais descendu du podium. Autant dire que, cette fois, l'ambition est là : « Jerez sera l'un des circuits les plus difficiles pour la Ducati et pour moi, et d'abord parce que l'on ne pourra pas bénéficier du pneu dur à l'arrière en course » annonce celui que l'on surnomme aussi « Dovi ». « Mais les résultats que nous avons récemment obtenus me rendent optimistes car il semble bien que la GP15 s'adapte à tous les tracés. Je vais donc à Jerez avec la conviction que notre travail va aussi payer là-bas et que je vais pouvoir y faire à nouveau un bon résultat. »

il semble bien que la GP15 s'adapte à tous les tracés

Andrea Dovizioso

On rappellera qu'en MotoGP, il y a trois règlements en vigueur. Un pour les « Factory » qui réunit les quatre Yamaha officielles (team usine et Tech3) et les quatre Honda d'usine (HRC, puis une pour Cal Crutchlow et une autre pour Scott Redding). Pour ceux-là, ce sont cinq moteurs à l'année, vingt litres dans le réservoir et le choix de gommes plus dures pour la course qui prévalent. Il y a ensuite les « Factory 2 » qui embarquent vingt quatre litres d'essence, ont droit à douze moteurs et à un pneu plus tendre pour les qualifications. Un clan qui réunit les débutants Suzuki et Aprilia, mais aussi Ducati qui, en raison de ses excellents résultats, a vu son réservoir passé à vingt deux litres. Puis il y a les « Open » rassemblant la cohorte des structures privées. Leur régime est équivalent à celui des « Factory 2 », à ceci près que leurs motos sont équipées de la centrale électronique standard fournie par l'organisateur. Et donc, moins évoluée.

Ceci étant dit, il y a aussi dans les rangs de la firme de Borgo Panigale un Andrea Iannone qui voudra faire au moins aussi bien que son équipier : « Jerez est un circuit où j'ai déjà remporté une victoire. C'était du temps de la Moto2, en 2011, et c'est une piste que j'apprécie » explique celui qui est monté sur son premier podium dans la catégorie au Qatar. « La concurrence sera relevée avec de très bons pilotes alors nous ferons tout notre possible pour exploiter au mieux notre potentiel. Ce ne sera pas facile, mais nous avons les moyens de bien faire. » Andrea Iannone est actuellement troisième au championnat avec quarante points. Son binôme en compte soixante et le leader Valentino Rossi soixante six.