Mir a "du mal à comprendre" que Márquez continue à prendre sa roue
Joan Mir s'étonne d'avoir encore vu Marc Márquez rouler dans son sillage ce samedi à Misano. Le pilote Honda a ciblé différents pilotes au cours de la journée et assume sa tactique.
Joan Mir, Team Suzuki MotoGP
Gold and Goose / Motorsport Images
Depuis qu'il a retrouvé les Grands Prix au mois d'avril, Marc Márquez reste en difficulté dans l'exercice du time attack et cherche souvent à prendre la roue d'un adversaire pour entrer en Q2 puis tenter d'y briller, obtenant ainsi un point de repère qui lui permet de puiser dans ses retranchements.
C'est probablement au Mugello que Márquez a le plus usé de cette tactique, en suivant Maverick Viñales comme son ombre en Q1, même quand celui qui était alors un pilote Yamaha a abandonné un tour pour regagner son garage. Cette approche avait permis à Márquez d'atteindre la Q2, tandis que son rival avait été privé de la deuxième phase des qualifications.
Ce samedi, le #93 a suivi différents pilotes et Joan Mir était sa cible dans la matinée. Márquez patientait devant son box en attendant l'entrée en piste du Majorquin et il s'est même précipité en fin de séance : la couverture chauffante placée à l'arrière de sa Honda a tardé à être retirée, ce qui l'a empêché de quitter immédiatement l'allée des stands dans le sillage du pilote Suzuki. Son agacement s'est vu et il est finalement tombé en tentant de combler l'écart.
Mir s'étonne de voir Márquez user et abuser de cette tactique mais tente de ne pas s'en agacer. "Il le fait toujours, tout le monde sait ce dont Marc a besoin", explique celui qui a succédé au pilote Repsol Honda au palmarès du MotoGP. "Je pense qu'il a toujours besoin d'une roue pour être bon. Je ne sais pas, j'ai du mal à comprendre pourquoi un octuple Champion du monde ne peut pas travailler seul et a toujours besoin de prendre une roue. Mais c'est le jeu que Marc aime jouer. Aujourd'hui c'était sur moi. J'ai essayé de faire mon travail, je ne me préoccupe pas d'avoir quelqu'un derrière. Je donne 100% et je travaille pour la course."
Joan Mir n'était pas le pilote visé par Marc Márquez en qualifications. En Q1, les représentants de Honda ont roulé en formation avec Stefan Bradl, aligné en wild-card ce week-end, devant le Catalan et son frère Álex. L'aîné des Márquez a ainsi pu entrer en Q2, où il a jeté son dévolu sur les pilotes Ducati, suivant Jack Miller puis Pecco Bagnaia, avec une nouvelle chute à la clé. Il assume pleinement son approche et assure n'avoir aucun problème avec Mir.
"Avant toute chose, en qualifs je n'ai pas suivi Mir, j'ai suivi Stefan Bradl", souligne Márquez. "On a fait du très bon boulot. C'était mon idée et le HRC l'a acceptée. Il a poussé devant et j'ai pu faire un bon temps derrière lui et passer comme ça en Q2. J'ai déjà parlé avec Mir dans la zone média et il m'a dit de ne pas faire attention à ce qu'on allait me demander, qu'il n'a pas été aussi virulent qu'on allait me le dire. Il dit qu'il est normal que les pilotes les plus lents essayent de trouver un pilote rapide à suivre. C'est quelque chose de naturel en moto."
Avec Léna Buffa
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