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Mon job en MotoGP : panneauteur

Motorsport.com vous fait découvrir les métiers de l'ombre mais ô combien indispensables lors des week-ends de Grand Prix. Rencontre aujourd'hui avec Olivier Boutron, panneauteur de Jack Miller chez Marc VDS, mais pas que !

Olivier Boutron, Estrella Galicia 0,0 Marc VDS

Olivier Boutron, Estrella Galicia 0,0 Marc VDS

Marc VDS

Les métiers des sports mécaniques

Tout au long de la saison, Motorsport.com va à la rencontre des hommes et des femmes de l'ombre dans les différents championnats de pointe des sports mécaniques.

Mon job, c'est…

Je suis panneauteur. C'est moi qui donne les informations au pilote, avec par exemple le moment où il doit rentrer au stand, le décompte du nombre de tours qu'il lui reste à faire au cours d'une séance, son meilleur temps au cours de celle-ci, ou bien encore les secteurs dans lesquels il roule moins vite.

Je n'ai pas beaucoup d'espace sur le panneau, il doit y avoir quatre ou cinq lignes, il faut donc être efficace et privilégier les abréviations : L pour "lap" [tour] par exemple. Dans une rangée, je peux mettre environ trois numéros.

Après, on a tous nos petites astuces au niveau du panneautage. Les panneaux sont lourds par exemple, et il faut souvent les porter à deux mains. Mais c'est embêtant parce que j'ai déjà un chrono dans une main, qui me sert à déterminer à quel moment va passer mon pilote devant les stands...

Et on perd aussi de l'amplitude, car il faut porter le panneau assez haut ou assez loin. En effet, le problème c'est quand il y a une douzaine de personnes qui panneautent : il faut rester visible ! En plus, le vent n'arrange rien car bien souvent le panneau gigote dans tous les sens... Je me suis donc créé un support qui vient me prendre en-dessous du bras. Ce sont de petites choses qui permettent de faciliter le quotidien.

Olivier Boutron, Estrella Galicia 0,0 Marc VDS

Mon programme du week-end

C'est un peu particulier me concernant car je conduis le camion. J'arrive donc dans le paddock dès le lundi. Mais on attend généralement le mercredi pour ouvrir le semi et commencer à sortir tout le matériel, que ce soit les caisses à outils, les motos etc... Je reçois également pour ainsi dire sur chaque course une livraison de pièces, que je vérifie, trie, et mets dans mon stock. Je gère ainsi un fichier Excel, que j'ai moi-même créé avec toutes les références de la moto.

Le vendredi [le premier jour d'essais], on arrive généralement vers 8h au circuit pour mettre en route la moto. Me concernant, je m'occupe de l'arrière de la machine − de la chaîne, des amortisseurs, etc −, et il y a deux mécaniciens à l'avant. Une fois que le pilote est parti, je me rends donc au niveau du muret des stands, et quand il revient au garage, je m'occupe de le faire s'arrêter avec les béquilles notamment. Ce sont différentes facettes du métier, qui diffèrent selon les équipes. Dans d'autres teams, le panneauteur peut s'occuper en plus des pneus ou du carburant. 

Jack Miller, Estrella Galicia 0,0 Marc VDS

Le plus important dans mon job…

... C'est d'avoir un panneau qui fonctionne bien ! La structure du mien est en aluminium, mais celui d'autres équipes est en fibre de carbone. En début de saison, j'en avais un vieux, avec des numéros en plastique qui n'étaient plus suffisament rigides pour tenir dans leurs emplacements ! Ils tombaient souvent, donc j'étais obligé de les récupérer en faisant une partie de pêche avec un tube et du scotch double-face du côté de la piste !

Trois outils qui me sont indispensables

Un chrono déjà, pour savoir quand le pilote va arriver, mais aussi parfois pour prendre des temps car il peut arriver que le chef mécanicien manque son propre chrono. En un sens, cela me sécurise, car je peux savoir combien de tours exactement a fait le pilote.

Il me faut aussi du papier et un crayon tout simplement ! Ça n'a l'air de rien, mais je ne vois pas beaucoup d'autres panneauteurs qui ont cela, ils ont peut-être une meilleure mémoire que la mienne ! [rires]

Les yeux sont également importants, car il est nécessaire de pouvoir distinguer son pilote, ce qui n'est pas forcément facile, surtout avec le mien, Jack Millerqui n'a pas un numéro très visible, et il ne faut pas compter sur une distinction par le casque car les pilotes sont souvent blottis derrière leur bulle.

Jack Miller, Estrella Galicia 0,0 Marc VDS

Les gens avec qui je suis toujours en contact

Le pilote bien sûr, car celui-ci m'indique aussi le type d'informations dont il souhaite disposer. Je suis aussi en lien avec le chef mécanicien, qui bénéficie des écrans pour suivre l'action en piste et détient donc une meilleure vue d'ensemble, alors que moi je suis sur le muret des stands. Celui-ci me donne des informations, que je dois ensuite faire figurer sur le panneau. C'est notamment le cas en course, où je dois par exemple indiquer la position de Jack, quel pilote se trouve derrière lui, etc...

Je suis aussi en communication avec les autres mécaniciens par radio lorsque je suis sur le muret des stands, tout simplement pour qu'ils me disent quand le pilote rentre et que je ne l'attende pas pour rien en piste, car je ne peux pas avoir un œil à la fois sur la voie des stands et sur le tracé !

Quand je ne suis pas au circuit…

J'ai un atelier où je fais de la rénovation de motos anciennes. Cela me prend beaucoup de temps, car je pars généralement d'une "épave" où il faut tout refaire de A à Z. J'ai donc un atelier où je fais de l'usinage, de la soudure, où je rénove tout simplement.

J'ai créé une SARL, acheté un bâtiment avec l'atelier en-dessous et l'appartement au-dessus, et je fais cela de manière professionnelle à présent. Je suis un passionné de mécanique, je suis à la base un usineur, je connais donc bien tout ce qui a trait à la mécanique de précision. J'aime un peu tous les styles de motos, j'en ai d'ailleurs... J'ai une deux-temps des années 80, une anglaise des années 60... les motos qui m'ont fait rêver quand j'étais tout petit, j'essaie de les obtenir !

Sans moi…

... le pilote ne saurait pas trop où il se situerait ! Je suis un peu le GPS du pilote ! Pas en termes de direction, mais d'informations kilométriques, de temps, etc... 

Olivier Boutron, Estrella Galicia 0,0 Marc VDS

Le MotoGP, c'est…

... beaucoup de don de soi-même, pour un travail qui est compliqué. Les gens ne voient généralement que le week-end de course, mais ne s'imaginent absolument pas ce qu'il se passe derrière. On se donne énormément.

Sur une journée type, si tout se passe bien, on arrive au circuit à 8h et on finit à 17h, le temps de continuer les réglages par exemple sur la boite de vitesses ou les suspensions. Mais s'il y a des problèmes, on peut très bien rester jusqu'à 1h du matin... C'est surtout le cas lors des essais hivenaux, où les pilotes roulent jusqu'à beaucoup plus tard. Et s'ils ont un accident en fin de journée, il faut tout remettre d'aplomb pour le lendemain. 

On est toujours occupés. On prépare par exemple des accessoires dits "de chute", des pièces prêtes à être montées, comme un demi-guidon complet, le système de freins, le sélecteur... On n'est jamais désoeuvrés ! 

Après, en termes de compétition, ce qui m'impressionne le plus en MotoGP, c'est la maîtrise des pilotes. Ce qu'ils font, et ce sur 20 tours, c'est incroyable. J'ai un immense respect pour tous les pilotes.

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