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Interview

Johann Zarco, nouvelle icône française en puissance

Dès ses premières courses en catégorie reine, Johann Zarco a su bousculer l'ordre établi et titiller les stars. Il n'a toutefois pas l'intention de passer en MotoGP tel un météore et veut redonner une place au sport moto en France.

Johann Zarco, Monster Yamaha Tech 3

Johann Zarco, Monster Yamaha Tech 3

Gold and Goose / Motorsport Images

Lorsque nous l'avons rencontré à Jerez, Johann Zarco venait d'enchaîner trois courses coup de poing. D'abord celle de Losail, celle de ses débuts au sein de "l'élite" du MotoGP et dont il a tout bonnement mené les premiers tours et établi le meilleur temps ; puis il y a eu la manche argentine, où il a cette fois vu le drapeau à damier en se classant dans le top 5 ; et enfin Austin, son nouveau top 5 et son crime de lèse-majesté, à savoir une attaque sur Valentino Rossi.

Le premier Grand Prix européen de la saison n'a fait que confirmer la stature déjà très prometteuse que s'est concoctée Zarco, avec cette fois une quatrième place, acquise sur une piste qu'il n'apprécie guère et agrémentée de nouvelles attaques rondement menées sur les gros bras du championnat. Le prochain round se jouera sur le Grand Prix de France, où l'attendent des hordes de fans impatients de le voir franchir l'étape suivante et monter sur le podium, et qui n'espèrent qu'une chose : que cela se passe à domicile.

S'il assure que son rythme de vie est resté inchangé malgré ce début de saison tonitruant, le pilote Tech3 a bien conscience que ses prouesses en MotoGP ont plus de portée que celles qu'il a réalisées dans les plus petites catégories, malgré un parcours déjà auréolé de deux titres de Champion du monde. Dix-huit ans après la dernière victoire française en catégorie reine (celle de Régis Laconi à Valence, en 1999), Motorsport.com a rencontré un jeune homme posé et déterminé, prêt à prendre la relève.

À l'approche du Grand Prix de France, les attentes sont fortes autour de ta performance. Tu parviens à rester concentré malgré tout ?

Oui, il faut vivre le présent et continuer de grandir. Grandir à Jerez va me servir pour Le Mans. Jerez est une petite piste pour une MotoGP et Le Mans en est également une, je prends donc surtout Jerez comme une préparation au Mans. Mon évolution va me servir. Après, qu'on puisse parler de premier podium au Mans, etc, peu importe. Il faut vraiment le prendre avec le sourire, le plaisir, et continuer à faire son bout de chemin.

Johann Zarco, Monster Yamaha Tech 3

Dans l'optique d'arriver en MotoGP, as-tu adapté ta préparation physique ces derniers mois ?

Avec mon entraîneur physique, on prépare depuis 2016 mon passage en MotoGP en sachant que l'intensité serait supérieure. J'ai eu la chance de faire un test au mois de juin dernier, ce qui m'a donné une idée de la puissance. L'homme évolue sur ses sensations et sa connaissance de la moto, le travail avec l'équipe, et en même temps sur le travail physique. C'est une évolution constante, il n'y a pas eu de gros changements, mais du plus un peu partout et en particulier sur le renforcement musculaire. On va, non pas prendre des poids plus lourds, mais travailler très spécifiquement pour avoir plus de forces et supporter des G plus importants.

L'endurance est également un élément important. Comment penses-tu améliorer la tienne ?

En réglant correctement ma moto pour aller vite en dépensant moins d'énergie. Je continue donc de m'entraîner à la maison pour toujours arriver sur le Grand Prix le plus en forme possible. C'est l'objectif de l'entraînement : arriver en forme le jour du Grand Prix et, surtout, quand on roule le vendredi et le samedi, réussir à garder l'énergie pour dimanche. Au Texas, la difficulté de la course concernait plus un aspect technique, une question de connaissance et d'expérience de la Yamaha pour aller vite en dépensant moins d'énergie.

Johann Zarco, Monster Yamaha Tech 3

Qu'a changé dans ta vie le passage en MotoGP ?

Directement, rien. Mais le MotoGP peut changer ma célébrité et me faire devenir l'icône moto française pour ramener plus de Français à la moto. J'espérais que mon deuxième titre Moto2 allait commencer à changer les choses, mais ça n'a rien changé pour le grand public français. En revanche, en performant en MotoGP, oui, on peut commencer à toucher le grand public. J'aimerais qu'au-delà des passionnés de moto, on en parle un peu plus et qu'on soit plus reconnus. En performant en MotoGP, cette reconnaissance viendra.

As-tu déjà ressenti l'intérêt des médias généralistes depuis que tu es en catégorie reine ?

Oui, rien que ces six tours en tête du Qatar on en a plus parlé que de mes deux titres de Champion du monde. Je ne veux pas critiquer ça, mais l'utiliser à bon escient.

J'espérais que mon deuxième titre Moto2 allait commencer à changer les choses, mais ça n'a rien changé. En performant en MotoGP, oui, on peut commencer à toucher le grand public.

Johann Zarco

Par le biais de ton école de pilotage, ZF Grand Prix, tu œuvres auprès des jeunes, des futures générations de pilotes. Que penses-tu apporter à l'avenir de la moto en France ?

Ce que j'espère apporter, c'est de la motivation aux gens pour qu'ils s'investissent dans la moto. Ça n'est pas un sport facile, mais si on peut trouver des personnes pour bien encadrer des écoles ou des enfants qui en valent la peine, ou même des championnats, alors les gens auront encore plus de plaisir à courir à moto et on aura encore plus de monde. Le but de l'école et de ma performance en MotoGP, c'est de motiver les gens à courir à moto.

Au quotidien, comment t'investis-tu auprès de cette école de pilotage ?

Je suis avec eux quand je peux. Le but c'est avant tout ma performance, donc quand je rentre à la maison je me repose, je m'entraîne physiquement et à moto avec Laurent [Fellon, son coach]. Il faut savoir s'organiser, c'est dur d'avoir du temps, mais si je peux être avec les enfants sans en négliger ma préparation, alors on en profite. Pour l'instant, je suis comme un bonus pour les enfants quand je peux être là et leur apporter un petit œil technique. C'est les week-ends qu'on peut organiser ça, le reste du temps ils ont école.

Qu'est-ce que ça t'apporte personnellement ?

Ça me permet de me rappeler que c'est beau de courir à moto, c'est difficile et ça tient à pas grand-chose, il faut vraiment être motivé et tenace. Ici on touche le top, tout le monde est dans le confort, mais y revenir permet de ne pas se ramollir, de ne pas oublier d'où on vient. Ça permet de se dire : "Mets toute ton énergie, parce que c'est beau d'être là-haut mais ça n'est pas donné à tout le monde".

Johann Zarco, Monster Yamaha Tech 3

Y a-t-il des champions que tu admires, en dehors de la moto ou des sports mécaniques ?

J'aime bien les héros de sport dans chaque discipline. Cet hiver, je regardais I am Bolt, le film sur Usain Bolt, c'était intéressant. Ça semble tellement facile, rigoler et être aussi performant… ça fait rêver, des gars comme ça. Après, côté chanteurs il y aurait les Beatles ou Paul McCartney. Michael Jackson aussi, mais je suis plus fan des chansons des Beatles. Ils faisaient bouger les choses dans ces années-là, et McCartney a continué par la suite. Ça, c'est fort : ils ont tout eu et ils ont continué à faire de belles choses. C'est un peu du Rossi, mais dans une autre discipline.

Ça emporte les gens, ils ont un contact avec la réalité qui est différent de la majorité des gens, ils perçoivent les choses différemment et c'est ce qui les rend uniques. Parfois, ça peut durer sur une période et ensuite tu vis là-dessus parce que tu as gagné ta vie et c'est fini. Ou alors tu aimes ce que tu fais et tu arrives à le répéter : ça n'a pas duré qu'une période, tu arrives à reproduire cela. C'est ce que peut faire Valentino dans la moto, c'est ce que peuvent faire certains footballeurs, qui sont encore ultra forts après 30 ans alors que c'est quand même dur, ils courent beaucoup. Respect !

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