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La joie tout en nuance de Ducati après un doublé historique à Jerez

Qui aurait un jour pensé voir deux Ducati au sommet du podium à Jerez, piste qui fait la part belle à l'agilité dans les virages et a souvent été ces dernières années un mauvais moment à passer pour le constructeur italien ?

Doublé pour Ducati avec Jack Miller et Francesco Bagnaia

Doublé pour Ducati avec Jack Miller et Francesco Bagnaia

Dorna

Le doublé de Ducati à Jerez a indéniablement créé la surprise, 15 ans après ce qui restait comme la seule victoire de la marque sur cette piste dans la catégorie reine. Depuis que Loris Capirossi s'est imposé en partant de la pole position en 2006, les Desmosedici s'étaient invitées à de rares occasions sur le podium de Jerez, et uniquement sur la troisième marche : en 2009 (Casey Stoner), 2011 (Nicky Hayden), 2017 (Jorge Lorenzo) et 2020 (Andrea Dovizioso).

Un bilan plutôt maigre, qui a fait du déplacement en Andalousie l'un des mauvais moments à passer pour le constructeur italien au fil des saisons. L'an dernier, Dovizioso avait même expliqué être allé au bout de lui-même, "au-delà des limites", pour décrocher ce podium. "Cette troisième place est comme une victoire. Je n'avais pas la vitesse", avait-il affirmé, épuisé.

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Après avoir couru sur les terrains favorables que sont Losail et Portimão, les Rouges pouvaient donc s'attendre à bien plus de difficultés à Jerez. Et pourtant, vendredi, c'est bien une Ducati qui occupait la première place du classement, aux mains d'un Pecco Bagnaia pas plus étonné que ça. "On était déjà rapides ici l’année dernière. C’est une piste que j’aime, qui correspond très bien à mon style de pilotage donc je me sens bien avec la moto", se contentait-il de résumer auprès du site officiel du MotoGP.

Malgré ce chrono du pilote italien au terme de cette première journée, ce sont les pilotes Yamaha qui ont peu à peu affirmé leur supériorité sur le rythme et faisaient donc figure de favoris pour la course, particulièrement Fabio Quartararo, jugé dominateur. Les officiels Ducati, eux, ont cherché à combler un retard estimé à deux à trois dixièmes, tout en préparant une stratégie devenue commune pour l'équipe ces dernières années quand la performance pure reste perfectible : si l'occasion se présentait, il fallait tenter de prendre les commandes pour imposer une course plus lente que celle qu'aurait naturellement menée Quartararo ; faire tomber le pilote Yamaha dans un faux-rythme tout en le forçant à user ses pneus pour attaquer, dans l'espoir d'avoir le dernier mot.

Sans doute Miller et Bagnaia étaient-ils inspirés par la réussite qu'a pu connaître plusieurs fois Dovizioso avec ce schéma, cependant ils n'ont finalement pas eu la possibilité de tenter leur chance : même s'ils ont tous deux pris l'avantage sur Quartararo à l'extinction des feux et si l'Australien a bien réussi à se porter en tête, le Français affichait une telle supériorité en début de course qu'il ne lui a fallu que quatre tours pour se replacer devant, avec notamment l'enchaînement implacable de trois dépassements dans le virage 13. C'est donc un autre paramètre, plus inattendu, qui est venu aider les Ducati, celui du syndrome des loges qui a affaibli le favori. "On a eu la chance de voir que Fabio a été en difficulté, car si ça n'avait pas été le cas il aurait gagné la course. Son rythme était incroyable, il dominait ce week-end", a admis aisément Bagnaia.

Mais le nouveau leader du championnat le reconnaît, la chance fait partie intégrante de la loi du sport. Par ailleurs, elle n'enlève rien aux progrès bel et bien accomplis par Ducati, qui auraient quoi qu'il en soit réservé un double podium tout aussi historique aux Desmosedici si la victoire était revenue à la Yamaha #20. "Je suis très heureux pour nos pilotes, ils ont fait un travail incroyable pendant la course. Pecco a été fantastique. Il a dû faire une course vraiment difficile car il était quatrième au départ, [ce n’était] pas facile de gérer la course, et Jack aussi [a été] incroyable car il s'est beaucoup battu pour rester à une seconde de Quartararo", saluait Gigi Dall'Igna à l'arrivée.

Jack Miller, Ducati Team, fête sa victoire avec Gigi Dall'Igna, directeur général Ducati Corse

Aux anges, l'ingénieur a résumé son sentiment par un mot, la "joie". Celle-ci est alimentée par trois éléments : "La formidable course de nos pilotes. Un Jack très déterminé qui signe un premier succès magique avec Ducati, malgré un début de saison compliqué, tandis que Pecco, avec son approche intelligente des courses et sa régularité exemplaire, prend la tête du championnat", a-t-il d'abord expliqué.

"[De la joie] pour un résultat qui reflète la force de toute l'équipe, celle qui se trouve sur le circuit, mais aussi celle qui est formée par les héros de l'ombre à la maison, qui fournissent toujours des efforts excellents et discrets, et sans qui tout cela n'aurait jamais été possible", a-t-il ajouté.

Et enfin : "Un fantastique doublé obtenu sur une piste connue pour être historiquement 'inconfortable', où nous n'arrivons pas à tirer le maximum de l'un de nos plus gros points forts : le moteur." Belle litote que celle du patron du programme Ducati, car au-delà de ne pas offrir à la Ducati la place pour exploiter sa puissance, la piste de Jerez la confronte aussi à des portions sinueuses qui mettent en difficulté des machines dont le turning est notoirement le point faible.

"Ces dernières années, c'est un circuit qui nous a offert peu de satisfactions, mais l'année dernière Pecco avait déjà montré à la deuxième course que nous pouvions être compétitifs. Je suis arrivé à Jerez plus confiant, et j'y ai reçu de nombreuses confirmations. Ici, le moteur ne compte pas particulièrement, la puissance est même plutôt gênante, l'un de nos points forts compte donc moins. Nous repartons d'ici plus convaincus", a-t-il ajouté à La Gazzetta dello Sport en début de semaine.

Étrangement, donc, Ducati triomphe sur la piste qui fait la part belle à l'agilité en virage, alors que les Yamaha se sont imposées sur celles qui voient les meilleures vitesses de pointes dépasser les 350 km/h, voire les 360 km/h, malgré leur propre faiblesse dans ce domaine.

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"Je suis probablement l’homme le plus heureux du monde en ce moment. Gagner ici, c’est… C’est normalement une piste difficile pour nous donc premier et deuxième, c’est quelque chose d’incroyable. C'est un très bon test pour notre moto", observait encore le directeur général de Ducati Corse. "Faire un doublé sur une piste comme celle-ci nous donne clairement une motivation supplémentaire pour arriver sur des circuits où notre moto fonctionne mieux", imaginait déjà Bagnaia en écho, récompensé pour sa régularité (trois podiums en quatre courses) en prenant désormais la tête du championnat.

Finalement, il n'y avait que Jack Miller pour ne pas s'émouvoir d'un succès acquis en terre ennemie. "Je n'aime pas cette expression : 'ce n'est pas un circuit pour Ducati', car on a prouvé l'année dernière que c'était un circuit pour Ducati !" a tenu à rappeler l'Australien. "Dovi et moi, on avait fini troisième et quatrième à la première course alors que j'avais un énorme arm-pump et que Dovi avait réussi à me passer, et Pecco aurait pu remporter la deuxième course sans son problème mécanique, donc je pense que nous avions déjà prouvé l'année dernière que notre package fonctionne assez bien ici. Mais il est certain que mettre fin à une disette de plus de 15 ans ici, ça fait du bien !" Après la litote, l'euphémisme.

Avec Chloé Millois et Guillaume Navarro

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