L'ascension de Luthi en MotoGP : "Beaucoup de constance et aucune obsession"

Pour le bonheur de tous les passionnés de moto helvétiques, Thomas Lüthi a finalement accompli le saut de qualité très attendu. Après 11 ans d'activité dans la classe intermédiaire, le centaure d'Oberdiessbach passera à la classe reine à l'âge de 31 ans.

Champion du monde en 2005 dans la 125cc, Lüthi a fermé les deux dernières saisons en Moto2 en qualité de vice-champion du monde, en terminant derrière Johann Zarco d'abord et Franco Morbidelli ensuite.

Mais pourquoi le Suisse a mis si longtemps pour s’assurer une place parmi les grands ? "Simplement car je n'ai jamais eu réellement l'occasion", admet Thom.

"En Moto2, je n'ai jamais conduit en pensant que je devais arriver à tout prix en MotoGP. J'ai toujours été motivé et content de rivaliser dans la classe moyenne, en me concentrant dans la lutte pour le titre. C'est vrai, je n'ai jamais vaincu le titre, mais les satisfactions ne sont jamais manquées". 

Selon l'avis du Suisse de 31 ans, la constance avec laquelle il s'est placé sur le podium a joué un rôle fondamental dans le choix de la Marc VDS. "La constance est fondamentale et en ce sens la saison a été phénoménale. Je pense que ce sont vraiment les dix podiums obtenus qui m'ont assuré une selle en MotoGP pour la saison prochaine", confie le Suisse.

La première prise de contact entre Lüthi et la classe reine s'est produite dans l'été 2016, lorsque la KTM l'a engagé en qualité de testeur sur la RC16. "Malheureusement, KTM avait déjà choisi la line-up pour la saison, mais avoir laissé des sensations positives a aidé sans aucun doute".

L'accident à la cheville au Qatar, qui l'a forcé à renoncer aux deux derniers rendez-vous de la saison, l'a même privé de l'opportunité de prendre confiance avec la Honda de la Marc VDS pendant les essais de Valence et de Jerez, où Thom est resté regarder aux box.

Toutefois, ce sont justement les essais effectués l'été passé qui rendent Luthi plus serein. "Disons que ce n'a pas été ennuyeux (rit ndr). Au Mugello, c'a été la première expérience avec un bolide de MotoGP. Les premiers mètres j'avais les yeux grand ouverts, puis j'y ai pris goût petit à petit".

Et encore : "Au Red Bull Ring pour le deuxième essai c'a été complètement différent car j'ai tenté de garder le rythme des autres pilotes. Là je me suis rendu compte qu'il est très difficile de les suivre. De toute façon, j'ai pris des informations suffisantes pour ne pas arriver complètement non-préparé au début avec la Marc VDS".

"Le saut de la Moto2 à la MotoGP est quelque chose de fantastique. La différence la plus grande est au niveau de la prestation. Même une Kalex ou une Suter de Moto2 sont rapides, mais l'accélération est complètement différente, ainsi que le change", conclut le nouveau rider de la Honda RC213V de la Marc VDS.

C'est le Team Manager Michael Bartholemy qui a fortement voulu Lüthi dans l'équipe belge. "La constance avec laquelle il obtient des bons résultats a été fondamentale dans le choix. Dans les essais avec KTM au Red Bull Ring il a réussi à être plus rapide par rapport à des pilotes plus experts en MotoGP. Là je me suis convaincu qu'il était le bon choix", commente le dirigeant.

Seulement en janvier 2018 Lüthi montera en selle à la Honda de l'équipe satellite belge, mais d'après ce que dit Bartholemy il ne devrait pas y avoir de problèmes d'acclimatation. "Thom aura même quelques avantages avec notre moto. Être mince est un avantage si tu conduis une Honda…".