La course contre la montre de Honda

La RC213V est très probablement la moto la plus puissante de la grille MotoGP, mais le calvaire auquel on assiste dans les stands de la marque nippone, c'est que personne ne trouve de façon de contrôler autant de chevaux.

Lundi, lors de la première journée d'essais à Sepang, Dani Pedrosa s'est classé à plus d'une seconde du pilote le plus rapide, tandis que Marc Márquez concédait 1"5. Ça s'est un peu mieux passé mardi, néanmoins la différence de rythme entre la Honda et la Yamaha est restée évidente.

Mercredi, même chose : le meilleur tour de Márquez l'a placé à 1"3 de Lorenzo, tandis que Pedrosa figurait à 1"5 du pilote Yamaha, leader de la séance. À ce stade, Honda est même convaincu que Ducati lui est passé devant.

Si l'on considère que les chronos établis par les M1 de Rossi et Lorenzo, en pneus durs, sont considérablement plus rapides et plus réguliers que ceux de Márquez et Pedrosa avec une RC213V équipée de pneus tendres, il y a de quoi déclencher le signal d'alarme.

Comment progresser sans perdre son ADN ?

Dans les ateliers Repsol Honda, la priorité est de trouver une façon de faciliter la distribution de puissance. Cependant, aujourd'hui, même les pilotes ont des doutes quant à la possibilité d'y parvenir, compte tenu des limites inhérentes à la centrale électronique unique, beaucoup plus basique que celle qui était jusqu'à présent conçue et programmée par le constructeur lui-même.

En fin d'année dernière, les pilotes ont demandé que le travail se concentre sur le nouveau moteur afin d'en adoucir le caractère, étant donné les problèmes rencontrés dans ce domaine en 2015. Márquez a demandé un moteur offrant une réponse similaire à celui de Yamaha, cependant Honda a estimé qu'il s'agirait d'un renoncement à son ADN, à savoir nourrir l'objectif ultime d'extraire autant de chevaux que possible.

Compte tenu des problèmes évidents que vous rencontrez, penses-tu qu'il soit préférable de travailler sur l'électronique et le châssis, ou bien de demander à Honda de changer les caractéristiques du moteur ? À cette question, qui lui a été posée mercredi au terme des essais, Pedrosa a répondu : "Nous devons discuter avec Honda, mais je pense qu'une quelconque solution est un peu compliquée [à envisager] pour l'instant. En tout cas, il faut être optimiste."

"Le problème, c'est qu'on est loin en matière d'électronique. La première chose à faire c'est de travailler sur ce point pour mieux la comprendre et savoir ce que l'on peut faire", a ajouté Márquez peu de temps après. "La marge qui nous sépare de Lorenzo est d'une seconde sur les longs runs et c'est beaucoup."

Le temps joue contre Honda qui, à l'instar des autres constructeurs, doit homologuer son moteur avant de disputer le premier Grand Prix de la saison, dont le départ sera donné le 20 mars au Qatar. A cette date, les moteurs (sept dans le cas de Honda, Yamaha et Ducati) seront gelés.