Le MotoGP explique les décisions consécutives à l'accident de Salom

Au lendemain du drame, la cause de la chute qui a été fatale au pilote espagnol reste une inconnue. "Aujourd'hui, nous n'avons pas d'explication quant à l'accident", reconnaît Carmelo Ezpeleta. "L'endroit où Luis est tombé est hors trajectoire. Il s'est passé quelque chose et nous étudions cela."

Les analyses ne pourront s'appuyer sur une télémétrie similaire à celle de la catégorie MotoGP, en revanche les Moto2 possèdent des capteurs pouvant fournir des indications. De même, les données enregistrées par l'airbag du pilote pourront elles aussi être étudiées.

Malgré le flou qui règne, il est apparu essentiel aux instances dirigeantes, vendredi, de prendre des mesures préventives. "Même si ce qu'il s'est passé n'est pas clair, nous ne pouvons pas continuer exactement de la même façon, parce que si c'est arrivé une fois cela peut se reproduire", estime le PdG de Dorna Sports. "Nous pensons qu'il est important - et cela a été l'objectif du MotoGP et de la Commission de sécurité - que, s'il se passe quelque chose, nous essayions si possible de le résoudre immédiatement."

Adapter le tracé aux motos

C'est la raison pour laquelle, après que l'équipe de Luis Salom a donné son aval quant au maintien du Grand Prix, il a été proposé aux pilotes d'emprunter un tracé différent pour la suite du week-end. Le sujet a été abordé vendredi après-midi lors de la Commission de sécurité, réunion habituelle du vendredi, à laquelle participaient hier dix pilotes. "Nous avons parlé de l'accident, nous avons parlé avec eux et nous leur avons donné autant d'informations que possible quant à ce qui s'est passé", explique Carmelo Ezpeleta.

Lorsqu'il leur a été proposé d'envisager l'utilisation de la chicane F1, les pilotes ont souhaité se rendre sur place afin d'étudier les lieux. "Nous y sommes allés et ils ont dit non au fait de continuer avec le même tracé et dans les mêmes conditions", indique Ezpeleta. "Quant à la situation des deux chicanes, ils ont dit que, telles qu'elles étaient, elles n'étaient pas bonnes pour le MotoGP."

Par conséquent, des travaux ont eu lieu jusque tard dans la soirée, afin d'adapter cette portion de la piste aux exigences des motos, et ce en repoussant un mur, en réduisant la largeur d'une partie de la piste et en modifiant une voie de dégagement à l'aide de gravier et d'airfence. C'est à cette configuration du circuit, qui n'est donc pas exactement identique à celle qu'utilise la F1, que les pilotes ont donné leur aval.

Carmelo Ezpeleta indique que la décision de maintenir le Grand Prix ne s'est heurtée à aucun refus : "Jamais dans les conversations d'hier aucun pilote, à aucun moment, ne s'est dit en faveur de l'annulation du Grand Prix."

Une fatalité

Même si le week-end se poursuit avec cette version du tracé, la pérennité de cette solution ne sera étudiée que lors de la prochaine réunion de la Commission de sécurité, à Assen. "Nous discuterons avec les pilotes pour voir ce qu'ils pensent du nouveau tracé, d'autant que nous aurons des données. Nous déciderons ensemble si nous conservons ce nouveau tracé ou si nous revenons à l'ancien", indique Franco Uncini.

L'ancien pilote a par ailleurs fait savoir que l'accident de Luis Salom ne remettait pas en question l'apport de l'airfence. "La protection a parfaitement bien fonctionné, car l'impact avec le pilote et la moto a été très bien absorbé", souligne-t-il, reconnaissant qu'il s'agissait d'une terrible fatalité.

"Très probablement, le problème principal est que Luis n'a pas heurté l'airfence mais a heurté la moto, qui a rebondi sur l'airfence", précise-t-il, tout en assurant que la question restait soumise à la plus grande attention : "Nous continuons à travailler autant que possible sur l'asphalte, les vibreurs, l'herbe artificielle, l'airfence, toutes les protections. Nous allons continuer à les étudier, nous n'arrêterons jamais."

Enfin, interrogé sur la raison de l'absence de gravier à cet endroit, Carmelo Ezpeleta précise : "Parce que cela n'a jamais été demandé par la Commission de sécurité. Ce n'est pas un endroit dans lequel ce genre d'accident doit arriver."

Avec Oriol Puigdemont