Opération limitation de dégâts pour Pedrosa à Silverstone

Le GP de Grande-Bretagne de Dani Pedrosa incarne à lui seul, s'il le fallait, les oscillations de performances très marquées auxquelles sont confrontés certains pilotes cette saison.

Après trois podiums consécutifs, l'Espagnol a connu un week-end en dedans, en Angleterre. Dix-huitième après les trois premières séances d'essais libres, il a dû prendre part à la Q1. Il en est sorti leader, avant d'obtenir la septième place sur la grille, ce qui restera comme son plus haut positionnement du week-end.

C'est à cette même place qu'il a fini par boucler la course, dimanche, sans avoir pu tenir le rythme des leaders ou résister à Johann Zarco, qui a pris l'avantage et l'a semé. Classé à 10"9 du vainqueur, Pedrosa pouvait finalement se satisfaire d'avoir limité les dégâts, au terme de trois jours de galère. "L'ensemble du week-end a été très difficile", reconnaissait-il au micro du site officiel du MotoGP.

"On a essayé de faire de notre mieux en course", poursuivait-il. "L'équipe a tenté de me fournir ce qu'il avait de mieux. Je n'étais pas à l'aise avec la moto et la piste et j'ai donc essayé de me concentrer simplement pour faire au mieux à chaque tour."

"Malheureusement en essais comme en course, mon rythme n'a pas été assez fort pour que je sois dans le groupe de tête. J'ai cependant beaucoup progressé avec mon rythme de course. J'étais pratiquement une seconde plus rapide que je ne l'avais été tout le week-end, alors je prends ça, on a réussi à faire cet effort et à finir un peu plus haut, parce que pendant tous les essais notre position était très mauvaise."

Une moto qui devient folle sur les bosses

Dès l'entame du week-end, les difficultés du pilote espagnol ont en effet été évidentes sur une piste qu'il décrivait comme la plus bosselée du calendrier, le bitume de Silverstone portant des stigmates considérables de la fréquentation des lieux, notamment par les F1. Avec sa cinquantaine de kilos et son mètre 60, Pedrosa peine tout particulièrement dans ces circonstances et, au guidon d'une moto secouée par les irrégularités de la piste, il était contraint de limiter son accélération.

"Dès que je passe sur une bosse, la moto devient folle et ne cesse de bouger. Il m'est donc très difficile de garder les gaz ouverts et de contrôler les chevaux. C'est une piste très rapide, où il est très important de garder l'accélérateur ouvert le plus longtemps possible", détaillait-il vendredi soir après son premier jour de calvaire. Et de résumer alors : "Je n'ai pas exploité un seul tour. Ça a été l'une de mes pires journées de l'année."

Sans véritablement parvenir à sortir la tête de l'eau de tout le week-end, il ne comprenait pas son retard sur ses adversaires directs au championnat. "Le week-end dernier, on était en essais à Misano, je n'ai eu aucun problème et j'ai été rapide. Mais ce week-end je suis en difficulté avec pratiquement tout", expliquait-il après les qualifications. "Je ne sais pas pourquoi, en ce qui me concerne, j'ai été en difficulté tout le week-end avec les réglages de la moto et en termes de feeling avec les pneus."

En marquant neuf points à Silverstone, Pedrosa voit Rossi se détacher de lui, néanmoins il accuse toujours 35 points de retard sur le leader, grâce au changement opéré en tête où Dovizioso a pris l'avantage sur Márquez.

Avec Oriol Puigdemont