Lorenzo : "On arrive ici meilleurs que jamais"

Jorge Lorenzo arrive au Grand Prix d'Autriche sur la lancée de sa première utilisation, à Brno, d'un nouveau carénage au look révolutionnaire. Cette évolution de la GP17 n'a pas seulement eu un effet esthétique sur la machine de Borgo Panigale, elle a aussi, et surtout, permis au nouveau-venu de franchir un cap dans son adaptation à son bolide.

À la recherche constante de meilleures sensations dans le train avant de sa machine et en particulier d'un contact plus fort de la roue avant avec le sol, le Majorquin peinait jusqu'à présent à obtenir les réponses qu'il espérait. Cependant, la conception de cette évolution dans les ateliers bolognais a semblé mettre sa saison sur de nouveaux rails.

Dès qu'il l'a testé, pendant les essais libres de Brno, Lorenzo n'a pu masquer son enthousiasme face à ce nouveau carénage, qu'il n'a par la suite pas quitté, le menant à disputer dimanche sa première course. Il a poursuivi son travail lundi pendant les essais post-course, l'occasion de le tester cette fois dans sa version complète après s'en être tenu pendant le week-end à une version partielle.

"J'ai testé l'autre option lundi pendant les essais. Je ne l'avais pas essayée pendant le week-end, parce qu'on savait qu'elle ne changeait pas grand-chose", indique-t-il. "Cela a un peu plus d'effet, mais on perd aussi un peu plus de vitesse en ligne droite. Au final, entre l'ancien et le nouveau carénage, on ressent 80 ou 90% [de différence], et l'autre ne représente que 10% de plus."

L'ancien pilote Yamaha assure qu'il se sent à présent "beaucoup plus à l'aise sur la moto" et que cette nouveauté lui a permis de sensiblement hausser son niveau. "La clé, c'est que je suis tout près de ressentir cette sécurité que j'avais avec mon ancienne moto. Je ne l'ai pas encore totalement, mais ça viendra", anticipe-t-il.

"Ma limite se trouve plus loin, je suis plus rapide d'une demi-seconde, sur chaque tour", détaille l'Espagnol. "Mais ça n'est pas que le carénage. Il y a d'autres choses qu'on a faites sur la moto, en matière de réglages, qui me donnent beaucoup plus de confiance et représentent un énorme avantage pour mon pilotage."

"Le week-end dernier, on a pu vérifier qu'on avait fait deux pas en avant, mais lundi, pendant les essais, on en a fait un autre. On arrive donc ici meilleurs que jamais", prévient Jorge Lorenzo.

Troisième du Grand Prix d'Autriche l'an dernier, le Majorquin avait partagé le podium avec les deux pilotes Ducati de l'époque, la marque fêtant ce jour-là sa première victoire en six ans et son premier doublé en neuf ans. Un an plus tard, et sur la lancée de ces progrès, Valentino Rossi voit en lui l'un des favoris pour la gagne et craint tout particulièrement que le Majorquin redouble d'efforts pour saisir sa chance sur une piste censée être favorable à la Desmosedici. "Il ne faut pas oublier qu'à Jerez, sur une piste qui théoriquement devait être une catastrophe pour nous, nous avons fait une excellente course", rappelle cependant l'Espagnol en gage de prudence face aux pronostics, quels qu'ils soient.

Une nouveauté qui répond à ses attentes personnelles

Danilo Petrucci et Andrea Dovizioso, qui ont eux aussi eu l'opportunité de tester ce nouveau carénage, l'un pendant les essais libres de Brno, l'autre au lendemain de la course, se sont montrés moins dithyrambiques que leur collègue. Pour l'Espagnol, cela s'explique par les différences d'approche de chaque pilote et le fait que cette nouveauté répond précisément à ses propres besoins.

"Pour moi, la compensation de ce que je gagne par rapport à ce que je perds est clairement positive. Peut-être que pour un autre pilote, comme Petrucci ou Dovizioso, avec un style de pilotage différent, ça n'est pas aussi clair pour le moment. Cela peut aussi dépendre de la piste", suggère-t-il.

Le souci est bien, selon Lorenzo, de répondre aux points faibles que chacun a identifiés sur la moto et qui peuvent dépendre du style de chaque pilote. "Dans mon cas, je pense qu'il [le nouveau carénage] va compenser cela sur toutes les pistes. J'ai vraiment besoin de sentir que l'avant est au sol pour pouvoir faire mes trajectoires, et de me sentir à l'aise", insiste l'Espagnol. "Petrucci, par exemple, l'a testé et ne l'a pas utilisé, alors pour lui c'était pire. Cela dépend du style. Si cela avait été clairement mieux pour lui, il l'aurait utilisé, il n'est pas stupide."

Andrea Dovizioso, qui n'avait pas voulu perturber son week-end de Brno avec cette nouveauté, a fait savoir qu'il l'utiliserait cette semaine en Autriche, pensant que sur cette piste spécifique, ce pourrait être à son avantage.

Avec Oriol Puigdemont