Lorenzo : "J'ai pensé que je m'étais cassé le tibia"

Jorge Lorenzo a été victime d'une chute rapide, ce matin, piégé par une ligne blanche mouillée dans le virage 8. De sa cabriole dans le bac à gravier, le pilote espagnol a hérité d'une entorse à la cheville gauche, une blessure légère en comparaison de ce qu'il a craint sur le moment.

"J'ai eu peur pour ma cheville. J'ai vu tourner non seulement la cheville mais aussi toute la jambe. J'avais mal et j'ai pensé que je m'étais cassé le tibia, ou que j'avais quelque chose d'important", explique Lorenzo qui s'est rassuré dès qu'il s'est mis à marcher pour quitter la voie de dégagement.

La chute est survenue à huit minutes de la fin des EL3, alors que le Majorquin se trouvait dans le top 5 de la séance. "Je suis juste entré trop à l'intérieur, j'ai touché la ligne blanche avec la roue avant et j'ai perdu l'avant. Quand j'ai vu que j'étais trop à l'intérieur et que j'avais trop d'angle, je n'ai pas pu trop modifier ma ligne, je n'ai pas pu éviter de toucher la ligne blanche avec l'avant", explique-t-il.

S'il a vite compris qu'il avait évité toute blessure grave, Jorge Lorenzo en garde tout de même une douleur importante qui l'oblige à prendre des antalgiques. "J'ai très mal à la cheville quand je marche. Sur la moto, je ne suis pas le même qu'hier mais je peux gérer. Le problème c'est que si vous ne pouvez pas trop pousser avec le pied, vous devez utiliser plus le haut du corps, donc vous vous fatiguez encore plus", détaille-t-il.

Dans ces circonstances, la perspective de devoir boucler 27 tours de course demain n'est pas des plus réjouissantes pour le pilote Ducati, qui sait qu'il va devoir serrer les dents. "Ça ne va pas être facile. Beaucoup de tours, une piste très physique… Ce sera dur mais il faut qu'on fasse de notre mieux, je vais prendre des antidouleurs et essayer d'aller au bout."

Trop loin pour viser les avant-postes

Cet accident est venu se greffer sur un week-end déjà complexe pour Lorenzo, et globalement pour le clan Ducati. Onzième au terme de la journée inaugurale, l'Espagnol a été, comme d'autres, victime de l'arrivée de la pluie ce matin et n'a pu améliorer son classement, manquant le top 10 pour six centièmes seulement. Quant à la Q1, elle ne lui a pas rapporté mieux qu'un sixième temps, ce qui se traduira dimanche par une maigre 16e place sur la grille de départ, une déception légitime après qu'il a enchaîné cinq qualifications dans le top 5.

"On n'a pas très bien commencé hier, mais aujourd'hui en général c'était pire. Ma chute ce matin n'a pas aidé à être en forme sur le sec. Un peu de ça et un du fait qu'on n'a pas amélioré les réglages de la moto en comparaison d'hier fait que notre journée a été assez difficile et qu'on n'a pas été compétitifs, encore moins qu'hier", analyse-t-il.

Il reste désormais 20 minutes de warm-up pour tenter de rectifier le tir, à condition bien entendu que la météo ne vienne pas perturber la donne. "On va travailler un peu sur les réglages demain au warm-up. Si c'est sec, on va peut-être essayer le carénage normal pour voir comment je me sens − je ne suis pas très confiant mais on ne sait jamais", indique Por Fuera, qui reste fidèle depuis Brno au carénage convoyeur de flux de la GP17.

"Je ne pense pas que sur cette course on va pouvoir progresser tant que ça. Peut-être qu'on va gagner trois ou quatre dixièmes mais on ne va pas gagner ce dont on a besoin pour se battre pour quelque chose d'important", anticipe-t-il. "J'espérais que les nouvelles pièces qu'on a introduites depuis le début de l'année nous aideraient fortement en comparaison des tests [hivernaux], mais on a plus ou moins toujours les mêmes difficultés. On verra demain si on peut au moins progresser un peu."