Lorenzo ne cache pas son inquiétude face aux problèmes de Michelin

Suite à la délamination du pneu arrière de Scott Redding, samedi en essais, Michelin a dans un premier temps décidé de retirer de son allocation ses deux pneus arrière slicks et d'imposer un produit à la carcasse plus rigide, par précaution.

La dégradation des conditions météo a cependant empêché de tester dimanche ce pneu de secours, que les pilotes ne connaissaient pas. Il a donc été décidé de revenir à l'allocation initiale, mais d'imposer à la fois une réduction de la distance de la course et un changement de gommes. Tout ceci avait pour but de garantir que personne ne couvre plus de onze tours avec ces pneus, qui resteront suspects tant que les analyses n'auront pas été menées pour faire la lumière sur le problème connu par Redding.

La course a beau s'être bien déroulée sur le front pneumatique, Jorge Lorenzo ne cache pas son inquiétude à l'heure où le paddock MotoGP se déplace à Austin, pour y disputer sa troisième manche dès cette semaine.

"C'est une situation très difficile, avec Michelin. On ne sait pas quels pneus ils vont nous fournir à Austin, une piste qui requiert normalement des pneus beaucoup plus tendres que celle-ci", rappelle le pilote Yamaha. "Il se pourrait que, pour des raisons de sécurité, ils apportent des pneus beaucoup plus durs que ceux que l'on a dû utiliser ici en course."

Un accident qui en rappelle un autre

Scott Redding a échappé à toute blessure importante lorsque son pneu s'est désintégré à pleine vitesse, néanmoins sa mésaventure rappelle la lourde chute de Loris Baz, en essais hivernaux. Le Français avait alors vu son pneu arrière exploser dans la ligne droite de Sepang.

L'explication fournie par Michelin après analyse - un corps étranger ayant provoqué une crevaison - ne paraît pas convaincre le paddock MotoGP, qui continue à supputer que la pression du pneu ou sa température puisse être à l'origine de ces défaillances, qui ont concerné les deux pilotes les plus grands et les plus lourds du plateau, tous deux sur Ducati.

Quoi qu'il en soit, Jorge Lorenzo martèle qu'il attend de Michelin la fourniture d'un matériel sûr et qu'aucun facteur extérieur ne devrait avoir de tel impact. "Personne ne sait exactement ce qui s'est passé, si le pneu de Baz a crevé, comme ils l'ont dit, ou bien si c'était la pression. Certains disent que la pression était presque normale. Mais, même avec un pilote pesant 100 kg ou avec une pression diminuée de moitié, je ne pense pas que l'on devrait subir ce genre de choses."

"C'est une situation difficile, mais j'espère surtout qu'on ne vivra plus ce qui est arrivé à Loris Baz et Scott Redding. Cependant cela ne dépend pas de nous, mais de Michelin", conclut Jorge Lorenzo.

Avec Federico Faturos