Lorenzo - "On n'a pas réussi notre pari"

Le Champion du monde en titre met sa contre-performance du jour sur le compte de mauvais réglages, fruits d'un warm-up humide qui a poussé les concurrents à partir à l'aveugle. Et, puisque les deux journées précédentes n'avaient pas apporté les réponses souhaitées, Lorenzo et son team ont tenté le tout pour le tout, sans succès.

"Aujourd'hui on a fait une sorte de pari pour les réglages", explique le pilote espagnol. "On voulait faire un test au warm-up, mais on n'a pas pu le faire à cause de la pluie. On a fini par endurcir les suspensions de la moto. En 2012, on l'avait fait au warm-up et ça avait fonctionné."

Ce qui avait apporté de bons résultats il y a quatre ans a été aujourd'hui un coup d'épée dans l'eau. "Ces réglages plus durs n'ont pas amélioré [l'absorption des] bosses et ont augmenté le problème de grip arrière. [J'avais] beaucoup de patinage et le second groupe sortait beaucoup mieux des virages."

"Dès le tour de chauffe, j'ai vu que j'avais un peu moins de grip arrière", pointe Jorge Lorenzo. "Dans les premiers tours, quand j'étais derrière Pedrosa, j'ai vu qu'il avait beaucoup plus de vitesse de passage de courbe et que ça s'annonçait difficile."

À ces difficultés sont venues s'ajouter de mauvaises sensations avec le pneu arrière (le plus dur proposé). "À la mi-course, j'ai commencé à ressentir de grosses vibrations dans le pneu arrière, similaire à ce que l'on ressent quand on perd des morceaux", explique le pilote. "J'ai dû réduire drastiquement mon rythme, passant de la fenêtre basse des 2'03 à 2'04"4-2'04"7. C'est là qu'Aleix [Espargaró] m'a passé et que j'ai commencé à perdre du terrain sur le second groupe."

Dépassé par Aleix Espargaró dans le dixième tour, Jorge Lorenzo l'a rapidement vu se détacher, alors que ses chronos s'effondraient. Il n'a alors plus été en mesure de se battre et ne finira par grimper d'un cran qu'à la faveur de la chute d'Andrea Iannone aux avant-postes - des avant-postes où se jouait une bataille acharnée, hors de sa portée. "On n'a pas réussi notre pari", résume-t-il.

Une moisson particulièrement maigre

Classé huitième à 19 secondes du vainqueur, le détenteur de la couronne 2015 s'enlise donc dans un été qui aura mis à mal ses ambitions de titre. Depuis sa victoire au Mugello, en mai, il est le pilote du top 10 ayant marqué le moins de points : 31 unités seulement, contre 82 pour Rossi et 105 pour Márquez.

"Je me fiche du championnat parce qu'on n'est pas compétitifs, on perd beaucoup de points. Sur les dernières courses, d'une manière ou d'une autre, il nous est toujours arrivé quelque chose qui nous a fait perdre des points", constate Lorenzo, impuissant face à ses 64 points de retard.

"À Brno j'avais le sentiment d'être prêt à me battre pour la victoire", souligne le pilote espagnol. "À Brno, sur le sec, on était prêts à se battre. Ici non. Dès les seconds essais, j'étais plus lent que trois ou quatre autres gars qui avaient un meilleur rythme." Et il faut désormais enchaîner : "On verra bien à Misano. On est ok sur le sec, pour faire partie des plus rapides et nous battre pour la victoire. Et s'il pleut, il faut qu'on essaye de progresser encore."

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