Lorenzo a parfois vu son perfectionnisme "se retourner" contre lui
Jorge Lorenzo estime avoir parfois manqué de discipline au cours de sa carrière, citant un très grand perfectionnisme qui a pu lui porter préjudice.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Désormais retraité de la compétition, Jorge Lorenzo a ouvert un nouveau chapitre de sa vie en devenant commentateur pour le média espagnol DAZN. En attendant d'être intronisé Légende du MotoGP en marge du Grand Prix d'Espagne, le 31 mai prochain, le quintuple Champion du monde partage son expérience des courses aux côtés d'Álex Crivillé, qui détient pour sa part deux titres mondiaux (un en 125cc et un en 500cc).
Avec 152 podiums à son actif, dont 68 victoires, Lorenzo s'est construit un palmarès qui le place parmi les meilleurs pilotes de l'Histoire. Interrogé par DAZN au sujet de sa carrière, il a toutefois estimé qu'il aurait pu en décrocher encore plus : "J'avais un problème : j'étais très travailleur, mais j'allais me coucher tard. Je crois que si j'avais été plus discipliné, si je m'étais couché deux heures plus tôt et que je m'étais plus reposé, j'aurais obtenu de meilleurs résultats."
"J'arrivais à certaines courses avec un peu moins d'énergie, et avec quelques heures de sommeil en plus je serais arrivé plus fort pour me battre pour la victoire au lieu de finir deuxième ou troisième. C'était mon unique point faible. Au final, il y avait beaucoup de distractions, dont je ne vais pas parler ici, qui me faisaient me coucher très tard et dormir peu le week-end."
Critique envers lui-même, le Majorquin ne semble pas avoir perdu ce côté "très perfectionniste" qui rythmait sa vie à l’époque où il courait. Il a toutefois expliqué qu'il avait joué contre lui, jusqu'à le faire tomber très bas psychologiquement. "Ça se retourne contre vous, parce que vous perdez en bonheur, et en perdant en bonheur et en joie, vous perdez en productivité. Et j'en ai beaucoup souffert en 2019", a-t-il admis. "Les choses ne se passaient pas comme je le voulais, je me suis blessé durant la pré-saison... Et pour inverser la situation chez Honda, je ne faisais que m'entraîner et m'entraîner encore, dès neuf heures le matin, et je n'avais aucun loisir. Je suis alors entré dans une espèce de dépression, je n'étais pas heureux, je n'étais pas motivé."
"Quelques années plus tôt, il m'était arrivé la même chose, et là j'avais changé d'état d'esprit. Chaque fois que je faisais un voyage important, j'y allais deux ou trois jours plus tôt et je visitais Melbourne, je visitais Sydney... Je vivais un peu plus et ça me servait pour arriver au circuit plus motivé et plus heureux."
L’ancien #99 avait alors décidé de faire sien un conseil que le triple Champion du monde Wayne Rainey lui avait exprimé : "Il m'avait dit : 'n'oublie jamais de profiter, parce que moi, j'ai été tellement obsédé par la perfection et le travail qu'au final je n'ai pas profité'."
Avec Alba Meis
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