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Lorenzo : "Chez Yamaha, je n'étais qu'un employé de plus"

Motorsport.com a profité des derniers essais au Qatar pour s'entretenir longuement avec Jorge Lorenzo. Le nouveau pilote Ducati revient sur son adaptation chez les Rouges et sur ses attentes pour la nouvelle saison.

Jorge Lorenzo, Ducati Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

En dehors des événements qui pourront se dérouler en piste, la première manche du Championnat du monde MotoGP 2017, qui débutera ce dimanche à Losail, restera dans les annales comme étant le premier Grand Prix de Jorge Lorenzo chez les Rouges. Dans un entretien accordé à Motorsport.com, le Majorquin revient sur ses trois premiers mois en tant que fer de lance de Ducati, et évoque ce qu'il faut attendre de cette alliance. 

Jorge Lorenzo, Ducati Team
Jorge Lorenzo, Ducati Team

Quelle est la dernière chose que tu n'as pas achetée car elle était trop chère ?

Difficile à dire aujourd'hui, mais je crois que c'était une veste. Beaucoup de marques me donnent des vêtements, donc j'évite d'en acheter des trop onéreux par moi-même. J'ai plein de vêtements que je ne peux pas porter car je n'ai pas le temps.

Dans quelle mesure se sont améliorées tes sensations au cours de la pré-saison depuis que tu es monté sur la Ducati à Valence ?

À Valence, nous avions pas mal d'éléments qui m'ont aidé, comme les ailerons. Je venais de remporter ma dernière course avec Yamaha [lors de la dernière manche de l'année, à Valence justement], j'étais en pleine forme, j'avais de bonnes sensations avec les pneus tendres de Michelin et, en plus, Cheste [le circuit Ricardo Tormo] est un tracé avec peu de freinages. Tout s'est bien passé. Mais à Sepang j'ai beaucoup souffert, surtout le premier jour, et cela a été un choc pour moi. J'entends par là que j'ai dû piloter cette moto d'une manière différente de la M1, chose à laquelle je ne m'attendais pas. En Australie, deux ou trois semaines plus tard, j'ai repris les mêmes habitudes [de pilotage] que j'avais avec la Yamaha. Et là-bas, toutes les Ducati ont souffert. Si nous étions retournés à Sepang, nous aurions été plus proches. Nous avons été bien mieux au Qatar, car c'est un circuit qui nous convient plus.

Jorge Lorenzo, Ducati Team
Jorge Lorenzo, Ducati Team

Arrivé à ce stade, penses-tu qu'il faille que tu t'adaptes encore à la moto, ou bien que la grande partie du travail qui reste à faire est à présent du ressort des ingénieurs ?

Je ne m'attendais pas à ce que cette moto demande autant de temps d'adaptation. Je pensais que mon style de pilotage fonctionnerait, sans que j'aie besoin de varier ma façon de couper les gaz, tout en freinant d'une façon aussi douce et régulière que possible. Je perdrais simplement un peu en vitesse de passage de courbe, mais que j'en gagnerais dans les lignes droites. En fait, c'est différent dans tous les aspects : aussi bien au freinage, qu'en milieu de virage ou en sortie. De fait, nous sommes même en train de changer ma position sur la moto. Je ne me sens pas non plus à l'aise avec l'ergonomie. Les boutons du guidon, par exemple, sont très différents, et je ne m'y suis pas encore habitué. Cela va être un processus plus long que j'imaginais, mais nous allons nous améliorer sans aucun doute.

Les façons de travailler chez Yamaha et Ducati sont-elles très différentes ?

Malgré le fait qu'il soit Italien et qu'il a le sang chaud, Gigi [Dall'Igna, le directeur technique de Ducati] est assez froid, perfectionniste et méthodique. C'est un mélange d'Allemand, de Japonais et d'Italien. Il a beaucoup de méthode, et je crois que Ducati a beaucoup changé depuis son arrivée. La principale différence avec Yamaha, c'est que Gigi est au-dessus des autres ingénieurs mais cela ne se voit pas car il est totalement intégré au groupe. Quand le pilote arrive, il s'accroupit comme les autres, pour l'écouter. Alors que chez Yamaha, les ingénieurs plus chevronnés restaient à l'écart du travail dans le garage. Dall'Igna est beaucoup plus proche, et cela permet aux problèmes d'être solutionnés plus rapidement. 

Jorge Lorenzo, Ducati Team
Jorge Lorenzo, Ducati Team

À mesure que l'hiver avançait, de plus en plus d'ingénieurs ont semblé être à tes côtés.

C'est quelque chose que j'aurais aimé changer chez Yamaha. Je voyais par exemple le garage de Marc Márquez rempli d'ingénieurs. J'ai demandé [à ce que Yamaha en fasse de même], mais cela ne s'est jamais matérialisé. Ici, on me traite avec une certaine admiration, alors que chez Yamaha je n'étais qu'un employé de plus. Une pièce importante [du puzzle], certes, mais chez Ducati les gens me témoignent plus de respect et d'admiration. Ils savent qu'ils m'ont recruté pour rendre la moto bien meilleure et faire un pas en avant en termes de résultats. 

Comment a réagi Ducati lorsque tu as déclaré qu'il serait quasiment impossible de gagner le titre cette année ?

Sur ce point c'est un peu comme en football. Le Barça se déplace sur le terrain du PSG et perd 4-0, mais trois semaines plus tard, ils sont capables de gagner au Camp Nou 6-1. En moto c'est pareil. Les règles ont changé pour 2017, les ailerons ont été interdits, Honda et Yamaha ont amélioré leur niveau, et le scénario est complètement différent. Ducati a gagné en Autriche, un circuit qui convient parfaitement à son prototype, mais à Sepang ils ont aussi gagné sur le mouillé. En réalité, pour la victoire il faudra compter sur une piste sèche et sur un circuit favorable. Dans cette discipline, quand les conditions varient, cela peut changer beaucoup de choses. Ils ont interdit les ailerons. Très bien, alors il faut faire en sorte que la moto fonctionne aussi sans eux. L'objectif est que nous nous améliorions pour être plus compétitifs dans tous les cas de figure, et que nous décrochions plus de succès. 

Pour la victoire, il faudra compter sur une piste sèche et un circuit favorable.

Jorge Lorenzo

Les réalités de Ducati et de Lorenzo sont-elles différentes ?

Ducati m'a recruté pour gagner le titre, mais sans préciser quand. Beaucoup pensaient que j'allais arriver et gagner, mais c'est plus compliqué que cela. Tu peux gagner au Qatar, obtenir un bon résultat en Argentine et te retrouver dans une situation qui te permet de lutter pour le championnat. Mais pour le moment, avec le désavantage que constitue la disparition des ailerons, mais aussi le fait d'avoir Maverick Viñales et Marc Márquez si forts, ce ne sera pas aussi facile comme certains le pensaient, et il va nous falloir améliorer davantage la moto que ce que nous pensions.

Marc Marquez, Repsol Honda Team
Marc Marquez, Repsol Honda Team

Le fait que Márquez ait remporté le titre l'an dernier en dépit d'une moto qui n'était pas au niveau t'inspire-t-il ?

Márquez a réalisé sa meilleure saison car jusqu'au milieu de l'année il avait une moto inférieure sur tous les circuits. Et il a lutté contre une moto plus complète [la Yamaha], et deux pilotes qui normalement sont très réguliers, Valentino Rossi et moi-même. Dans les faits, Michelin a décidé de modifier ses pneumatiques lors de la deuxième course en Argentine, et cela a joué contre nous. À présent, les gommes Michelin conviennent bien aux Honda, aux Yamaha ainsi qu'aux Ducati, donc personne ne part avec un désavantage. La Honda est très complète, elle est plus douce et plus maniable, et la Yamaha a aussi fait un pas en avant avec Viñales. Si tu as des problèmes mais que les autres aussi, comme ce fut le cas l'an passé avec Marc, c'est moins compliqué. Si les gommes n'avaient pas changé en Argentine, je pense que Marc n'aurait pas remporté le championnat.

Les pneumatiques ne vont pas être aussi décisifs qu'ils ne le furent l'an passé ?

Je comprends la difficulté qu'a dû affronter Michelin, qui a fait son retour après beaucoup d'années passées hors du championnat, et qui a dû composer avec des motos beaucoup plus puissantes. Je n'ai jamais dit qu'ils ne faisaient pas d'efforts, mais juste qu'ils devaient trouver le moyen d'améliorer leurs mélanges. Et je suis très content du travail qu'ils ont effectué, surtout avec le pneu avant, car au début il y a eu beaucoup de chutes, dont certaines qui étaient incompréhensibles. 

Tu as un nouvel entraîneur personnel. Que t'apporte-t-il ?

C'est une personne très motivée, avec beaucoup d'envie. Quelqu'un qui passe 24 heures sur un vélo doit savoir comment bien se motiver. Il veut que le monde soit à lui, tout comme moi à présent.

Maverick Viñales, Yamaha Factory Racing
Maverick Viñales, Yamaha Factory Racing

Que penses-tu de la supériorité affichée par Viñales cet hiver ?

Je dois rappeler que lorsqu'il était petit, Maverick a lutté face à Márquez pour la victoire. Marc avait un ou deux ans de plus, et peut-être qu'il a passé les étapes plus rapidement du fait que c'était plus facile avec le soutien de Honda et de Repsol. L'évolution de Viñales a été un peu plus lente, mais il faut prendre en compte qu'il est arrivé en MotoGP avec Suzuki [en 2015, année où la marque au grand S a fait son retour dans la catégorie reine], ce qui n'est pas la même chose que de débuter avec la meilleure moto de la grille, comme l'était la Honda de 2013. Mais en termes de talent, Maverick et Marc sont au même niveau. Ce sont deux pilotes très agressifs, avec certes des styles différents, mais pour ce qui est du talent, de la vitesse et de l'envie, je crois que nous avons assisté à l'arrivée d'un autre Márquez. Ce n'est pas seulement mon sentiment, mais celui de beaucoup d'autres personnes.

Márquez a reconnu qu'il y a un an, lorsque sa Honda n'était pas compétitive, il en était venu à penser qu'il avait oublié comment aller vite. Pareil sentiment t'a-t-il envahi ?

C'est un sentiment que les pilotes expérimentent au moins une fois, et qui parfois se révèle vrai [rires]. Certains disent cela avec ironie, mais ne reviennent effectivement pas à leur meilleur niveau. Mais la plupart des fois où tu doutes de toi, c'est parce que les temps ne viennent pas, que tu insistes et qu'ils n'arrivent toujours pas. Alors tu penses que c'est de ta faute. J'ai connu des pré-saisons qui m'ont beaucoup coûté. 

Tes problèmes sous la pluie sont-ils résolus avec les nouveaux pneumatiques ?

Revenons en arrière. J'ai gagné des courses sous la pluie après avoir dépassé au même freinage Casey Stoner et Dani Pedrosa, comme s'ils pilotaient sur le mouillé et moi sur le sec. Pour faire cela il faut beaucoup de confiance. Sur d'autres courses, comme l'an passé à Assen, j'ai fini dernier. Quand un pilote ne se sent pas en confiance c'est difficile d'être rapide. Le pneu avant de Michelin en 2016 ne me donnait pas de bonnes sensations, et la Yamaha, avec beaucoup d'eau sur l'asphalte, n'aidait pas non plus. L'un des avantages de la Ducati c'est qu'elle se comporte très bien sous la pluie, et j'espère que cela va m'aider à être autant compétitif que je l'étais l'an passé.

 

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