Marc Márquez - "Je prends des risques et on verra bien"

Il y a un an, Marc Márquez arrivait à Brno invaincu. Champion du Monde en titre, il venait de remporter les dix premiers Grands Prix de la saison (!) et s'apprêtait à se heurter à un premier obstacle en République Tchèque - où la victoire attendait Dani Pedrosa - sans toutefois compromettre sa marche vers un second titre. Aujourd'hui, la donne a bien changé puisque l'Espagnol est passé de dominateur à outsider.

Très en difficulté en début de saison, il a pris tellement de retard au Championnat qu'il n'a désormais plus rien à perdre. Il n'en est pas moins un sérieux prétendant à la première marche du podium dominical, lui qui connaît depuis le début de l'été un regain de forme qui a de quoi inquiéter les pilotes Yamaha, actuellement installés aux deux premières places de la hiérarchie mondiale.

"C'est sûr que l'année dernière la situation était différente, mais finalement je suis peut-être encore plus motivé cette année parce que je viens de vivre deux bonnes courses," suggère Marc Márquez dans un sourire. "Et puis on progresse chaque fois un peu plus et c'est cela aussi qui me met en confiance."

Victorieux en 2013, le pilote Honda avait dû se contenter de la quatrième place l'an dernier, la faute à quelques soucis rencontrés le jour de la course. "Par le passé, ce circuit m'a réussi. J'aime cette piste. L'année dernière j'avais eu du mal en course mais on sait pourquoi, je m'attends donc à vivre un super week-end," prévient-il. "J'ai un bon feeling. Je sais que ce sera un week-end difficile parce que les deux pilotes Yamaha ont un très bon niveau. Comme toujours, je vais essayer d'être à 100% et de prendre des risques pour être avec eux. Il sera important de faire attention à Dani aussi, parce qu'il est très rapide ici et il peut se battre pour la victoire."

Le tout pour le tout

À huit manches du dénouement, Marc Márquez compte 56 points de retard sur le leader, un gouffre au regard des quelques unités que s'échangent Valentino Rossi et Jorge Lorenzo à chaque manche. Mais le double Champion du Monde en titre est capable de se transformer en rouleau compresseur et, en deux courses à peine, il a su amputer son retard de 18 points en s'imposant en Allemagne et à Indianapolis.

Cela le relance-t-il dans la course au titre? "Je ne veux pas y penser, parce que j'ai besoin de trop de points," balaye-t-il. "Je préfère aborder les courses les unes après les autres. Avant Indy j'avais 65 points de retard, maintenant j'en ai 56. Je me rapproche, mais je sais qu'il me reste encore beaucoup de retard sur Valentino et Jorge. En tout cas, je vais attaquer à 100% et conserver la même mentalité que sur ces deux dernières courses : essayer d'être devant et de me battre pour la victoire."

"Pour moi, seule la victoire compte. Je ne peux pas me permettre de faire de fautes, sinon j'aurais définitivement perdu... Au fond, c'est déjà perdu alors je ne peux penser à rien d'autre qu'aux victoires," rappelle-t-il. "Ce qui est intéressant, c'est ce qui se passe entre eux (Rossi et Lorenzo, ndlr) : ils ne peuvent pas perdre parce qu'ils se livrent une super bagarre pour le titre, avec seulement neuf points d'écart entre eux. Moi, je suis loin, alors je prends des risques et on verra bien."

Les problèmes n'ont pas complètement disparu

Si son changement de châssis à Assen a aidé Márquez à revenir dans le rythme, les problèmes posés par sa RC213V n'ont pas été totalement éradiqués. À chaque Grand Prix, le team officiel du HRC doit donc accorder une attention toute particulière aux réglages électroniques pour que les pilotes puissent dompter leur machine.

"Avec ce moteur, il est difficile de prendre la base de l'année dernière, alors chaque week-end on travaille dur pour ajuster l'électronique au moteur 2015. On travaille aussi sur l'équilibre de la moto et c'est, je pense, le travail qui a le plus d'effet sur nos problèmes," indique l'Espagnol.

"Le caractère de la moto est toujours là et les problèmes aussi, mais je crois que je suis maintenant capable de les éviter un peu. On arrive à les régler, même si ça n'est pas complètement. Par rapport aux six premières courses, je me sens beaucoup mieux sur la moto."