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Le retour de Marc Márquez, entre fierté, émotion et gratitude

Marc Márquez a longuement partagé ses sentiments après avoir remporté au Sachsenring sa première victoire depuis sa blessure de l'an dernier.

Marc Marquez, Repsol Honda Team

Marc Marquez, Repsol Honda Team

Gold and Goose / Motorsport Images

Combien ont eu le culot de parier sur une victoire de Marc Márquez avant ce Grand Prix d'Allemagne ? Le champion espagnol a beau faire figure d'alien sur la piste du Sachsenring, les lourdes séquelles de la chute dont il a été victime il y a près d'un an et qui a mis sur pause sa carrière n'en faisaient pas véritablement un favori réaliste. Et pourtant.

Leader des premiers essais, vendredi, puis qualifié en deuxième ligne, il a su se maintenir à proximité des premières places tout au long du week-end, avant de porter son attaque dès l'extinction des feux. Passé en tête avant la fin du premier tour, il a tenu bon jusqu'à l'arrivée, dosant son attaque et profitant de l'apparition de quelques gouttes de pluie pour se constituer une avance qui allait s'avérer suffisante en fin de course, face au retour en force de celui qui a affiché le meilleur potentiel, Miguel Oliveira.

Vingt mois après le Grand Prix de Valence 2019, après 581 jours d'attente, Marc Márquez a donc fait son retour sur le podium, et sur la plus haute marche. Après avoir vécu l'un des moments les plus forts de sa carrière, mais aussi et surtout de sa vie, il a longuement décrit ses sensations et la rudesse de ce qu'il a vécu pendant la conférence de presse d'après-course, tout en contenant les larmes qui continuer à affleurer.

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Quel comeback, Marc ! Les émotions doivent se bousculer. As-tu réalisé ?

Je crois que je ne réalise pas encore ce qui se passe. C'est vrai que cela a été, et cela est encore une période très difficile de ma carrière, et cette victoire va beaucoup m'aider pour continuer. On est arrivés ici après trois chutes de suite, ça n'a pas été facile, ni mentalement ni physiquement. Mais quand j'ai passé la ligne d'arrivée, j'ai pensé à toutes les personnes qui m'ont aidé à être ici aujourd'hui.

Quand on vit une situation difficile, il est impossible d'en sortir seul, on a besoin de gens pour cela : une équipe, des kinés, mon manager, ma famille, mes amis… J'ai trouvé chez chacun d'eux une grande aide pour revenir. À la prochaine course on reviendra à notre situation normale, mais aujourd'hui je veux savourer et dire merci à chacun d'eux. Et je veux en particulier remercier Honda, car j'ai beaucoup apprécié le respect qu'ils m'ont témoigné durant toute cette année. Ce sera une victoire importante pour moi, mais aussi pour la famille Honda et HRC.

Cette victoire sera importante pour toute notre équipe. On cherchait une station essence, car notre niveau de carburant était à la limite, et on l'a trouvée ici ! Ce sera une motivation supplémentaire pour l'avenir. Après une grosse blessure et une période difficile, ce genre de résultat est important. C'est vrai, et je suis honnête au sujet de ma situation, on sera à nouveau en difficulté à Assen. Mais jeudi j'ai bien dit que je serais moins limité physiquement ici et cela m'a aidé. Mon approche du week-end a été complètement différente et dès les EL1 j'ai été en mode attaque.

Comment as-tu vécu la course ? Tu es bien parti, puis tu t'es battu contre Aleix et tu as pris la tête, mais ensuite il s'est mis à pleuvoir et à la fin tu as subi la pression d'Oliveira…

J'avais dit que ce serait le premier week-end où je serais moins limité physiquement. Il y a moins de virages à droite, donc moins de virages dans lesquels je perds du temps. Dans les virages à gauche, ma position n'est pas parfaite, mais ce n'est pas une limite pour être rapide. Tout cela a donc aidé. Aujourd'hui j'ai pris un départ parfait, puis j'ai fait un premier tour parfait, et ensuite quand j'ai vu des gouttes de pluie je me suis dit que c'était mon jour. J'ai poussé, j'ai continué à rouler comme avant, comme quand c'était complètement sec, je me suis creusé une avance. Quand j'ai vu que Miguel me rattrapait, je me suis dit que ça allait peut-être être difficile. Mais j'ai cru en moi. C'était dur de pousser, d'être en confiance. Plus qu'à ma situation difficile, je pensais surtout à mes trois chutes d'affilée sur les trois dernières courses, et aujourd'hui il était important de finir et on l'a fait d'une très bonne façon.

Comment as-tu pu garder ta concentration dans les derniers tours ?

À un moment donné pendant la course, il m'a été difficile de rester concentré et de ne pas baisser les bras. Pendant une partie de la course, j'étais trop rigide, car je ne voulais pas tomber ou faire d'erreurs. Et puis, je me suis dit qu'il fallait que j'oublie tout ça. J'ai juste essayé d'en revenir à tous les souvenirs que j'ai sur cette piste et j'ai bien piloté.

Et puis j'ai changé le nom d'Oliveira pour lui donner le nom de mon frère. Quand on s'entraîne à la maison, normalement c'est comme ça qu'on fait, le plus rapide se met derrière et le plus lent devant, et parfois il est plus rapide que moi. Alors dans ma tête, j'ai juste changé son nom pour lui donner celui de mon frère, et je me suis dit que s'il me rattrapait ça n'était pas grave. Mais j'ai attaqué et je n'ai jamais baissé les bras.

Comment vont ton bras et ton épaule ?

La douleur et les sensations sont là, c'est toujours pareil. C'est vrai que pendant cette course j'ai été beaucoup plus en difficulté qu'à Jerez. Pour les autres courses, je ne peux pas le dire, parce que je ne les ai pas finies, j'ai fait au maximum dix tours de suite. La semaine prochaine, j'aurai plus de mal parce qu'Assen est une piste plus exigeante physiquement, mais ce n'est que de la douleur. Mon bras n'est pas normal, mais il faut du temps.

Marc Marquez, Repsol Honda Team

Cette victoire est-elle émotionnellement différente des dix autres que tu as décrochées ici ?

Cette victoire est différente. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne suis pas super heureux. Peut-être que je commencerai à réaliser quand je vais retourner dans mon stand. Les sensations étaient complètement différentes, c'était vraiment dur mentalement car on vient d'enchaîner trois chutes. Ce qui aurait le plus facile aujourd'hui, ça aurait été de laisser rouler et de finir sur le podium, mais ça n'est pas ma mentalité. Bien sûr, si j'étais tombé à nouveau aujourd'hui en occupant la tête de la course, tout le monde m'aurait [critiqué], mais je m'en fiche. Je suis juste ma façon de faire et mon instinct, et c'est ce que j'ai fait aujourd'hui.

Mardi, j'ai reçu un coup de fil d'Alberto [Puig] et il a été très direct, il m'a dit : "Tu sais ce qui nous attend ce week-end, et tu sais ce que tu peux faire." J'ai dit : "OK, pas la peine d'en dire plus." Et puis, il y a le côté rationnel avec Emilio Alzamora, qui me dit : "Prends soin de toi, un top 5 c'est bien." Mais j'ai simplement suivi mon instinct.

Le Sachsenring est un circuit particulier pour toi, c'est la 11e fois que tu y gagnes : quelle est la signification de cette victoire pour le reste de la saison ?

Sur cette piste, iI y a deux choses : j'y roule en étant moins limité physiquement et les points faibles de notre moto sont moindres. On a bien vu pendant le week-end que les Honda étaient mieux. Mais il est vrai que pendant la course, toutes les Honda ont été en difficulté. Les autres ne pensent qu'à gérer leur pneu arrière, mais nous on doit aussi gérer notre pneu avant. Pendant la première partie de la course, j'étais lent mais c'était juste pour économiser mon pneu avant, pas le pneu arrière. Il faut qu'on pense à beaucoup de choses, donc on travaille pour comprendre comment progresser pour l'avenir.

Je n'avais pas peur au sujet de la moto, et je ne pensais pas au fait de ne pas revenir, je pensais à mon bras et à ma vie.

Marc Márquez

Quand tu n'arrivais pas à soulever une bouteille d'eau, à l'automne, as-tu eu peur de ne jamais pouvoir gagner à nouveau ?

Bien sûr, mais en octobre ou novembre, j'avais peur pour mon bras. Ne plus gagner à nouveau, ça n'était pas important. Je sentais de moins en moins de force et des sensations de plus en plus mauvaises, et il y avait une infection à l'intérieur alors ça m'a fait reculer et non avancer. Je n'avais pas peur au sujet de la moto, et je ne pensais pas au fait de ne pas revenir, je pensais à mon bras et à ma vie. Depuis ma troisième opération, tout est redevenu plus normal, mais il est vrai que ce dernier pas à franchir est très dur : c'est là, mais j'ai des limites et c'est difficile de progresser sur ce point.

Quelle place a cette victoire parmi les grands moments de ta carrière ?

C'est très difficile à dire parce que chaque journée est différente, et je ne peux pas dire que j'échangerais cette journée contre une victoire au championnat. La situation que je vis actuellement est très difficile et cela me rend encore plus fier du passé. Dans tous les sports, on ne peut pas penser au passé, on ne pense qu'au présent. Et le présent c'est que Fabio [Quartararo] est en tête du championnat, que Miguel était plus rapide que moi aujourd'hui mais que j'ai réussi à bien gérer pour rester devant. J'essaye juste d'apprendre de tout cela et c'est une motivation supplémentaire pour l'avenir. Cette journée est importante, mais ce n'est pas là que je veux être : je veux être meilleur et piloter comme avant, et je ne le fais pas encore.

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