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Marco Bezzecchi, le rookie attendu au tournant par Casey Stoner

On pourrait dire de lui qu'il met d'accord Valentino Rossi et Casey Stoner : le premier l'a pris sous son aile, le second l'a repéré durant son passage en Moto2. Marco Bezzecchi avance pourtant à pas de loup alors qu'il accède désormais au MotoGP.

Bezzecchi feature

Lorsqu'il a fait son retour dans le paddock MotoGP, au début du mois de novembre dernier, Casey Stoner a quelque peu étonné durant la conférence de presse qu'il a donnée à la demande générale, face à des journalistes qui avaient été privés de sa présence durant trois ans et demi. Le double Champion du monde, qui fut aussi pilote essayeur pour Honda et Ducati, est resté un observateur attentif du championnat et il l'a prouvé au moment où il a été interrogé sur les espoirs de demain. S'il a bien entendu cité Pedro Acosta, véritable phénomène du Moto3 l'an dernier, ou les deux hommes qui se battaient pour le titre Moto2, son compatriote Remy Gardner et l'Espagnol Raúl Fernández, Stoner a aussi mentionné avec une certaine insistance son intérêt pour une autre étoile montante : Marco Bezzecchi.

"Je pense qu'il a peut-être quelque chose en plus", a alors souligné l'ancien pilote en évoquant l'Italien, troisième du championnat Moto2 et d'ores et déjà exclu de la lutte pour le titre à cette époque, alors que la bataille entre Gardner et Fernández faisait encore rage. "Je ne l'ai pas assez vu cette année", avait concédé Stoner, "mais l'année dernière, j'ai vu quelque chose chez lui que je n'ai peut-être pas perçu chez les autres pilotes, dans ses trajectoires et des choses qu'il était capable de faire et que je n'ai vu personne en mesure de faire dans ces catégories."

"J'aimerais voir ce qu'il sera capable de faire à l'avenir et en MotoGP, avec une plus grosse moto et un peu plus de puissance", avait ajouté l'Australien, pressé de suivre les débuts de Bezzecchi dans la catégorie reine. Voilà un compliment de taille pour le jeune pilote de 24 ans, qui accède cette année à la catégorie reine sans toutefois avoir remporté de titre dans les échelons inférieurs, plusieurs fois passé à côté par manque de régularité.

Il y a réalisé cinq saisons complètes, après avoir disputé de premières courses de manière sporadique en 2015 (année de son titre en championnat d'Italie, face à Fabio Di Giannantonio) et 2016 (alors qu'il courait en championnat d'Espagne). D'abord soutenu par la fédération italienne, il a passé un cap à cette époque en intégrant la VR46 Riders Academy, cercle très fermé permettant de bénéficier d'un programme d'entraînement validé par Valentino Rossi himself et d'un encadrement de management qui a fait ses preuves pour placer les pilotes dans les meilleures équipes. C'est ainsi qu'il a intégré le Championnat du monde en 2017.

Malgré une première année difficile au guidon de la Mahindra du team CIP, il avait réussi à marquer les esprits avec un podium, au Japon, mais c'est en passant sur la KTM qu'il s'est révélé la saison suivante. Auteur de ses premières victoires avec Prüstel, il a retrouvé Di Giannantonio dans ce qui était cette fois une lutte pour le titre mondial ; une lutte à trois cependant, et c'est Jorge Martín qui eut le dernier mot, Bezzecchi prenant la médaille de bronze.

C'était suffisant pour lui ouvrir les portes du Moto2, qu'il a découvert toujours sur une KTM, alignée cette fois par le team Tech3, dans sa dernière année dans la catégorie. À nouveau, la première saison s'est révélée difficile, mais Bezzecchi a su rebondir de façon très convaincante à sa deuxième tentative : passé sur la Kalex, cette fois au sein du team VR46, il a retrouvé les avant-postes, avec deux victoires sur un total de sept podiums, et une belle quatrième place finale au championnat alors que son coéquipier, Luca Marini, manquait le titre de peu.

Deux refus pour des propositions en MotoGP

C'est à ce moment-là qu'il a tapé dans l'œil de Stoner, et pas seulement. Aprilia l'a même courtisé pour tenter de le faire débuter en MotoGP dès 2021. Flatté, Bezzecchi avait hésité, avant finalement de renoncer à rompre son contrat avec VR46 et tenter de relever le défi d'une nouvelle lutte pour le titre dans laquelle il ferait alors partie des grands favoris. Seulement, en 2021, c'est cette fois face au binôme du team Ajo qu'il lui a fallu se confronter et l'Italien a vu les lauriers lui échapper à nouveau bien qu'ayant été l'adversaire le plus résistant des deux leaders.

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Marco Bezzecchi, Team VR46

Marco Bezzecchi

Celui qui estime avoir un style similaire à celui de Luca Marini va retrouver son ancien coéquipier dans le stand VR46 cette année. C'est dans le cocon rassurant du groupe italien qu'il fait ses débuts parmi l'élite, après avoir refusé une autre offre en MotoGP, celle du team Petronas SRT devenu depuis RNF. Quatrième membre de l'Academy à intégrer le MotoGP en cinq ans, Bezzecchi est observé de près, bien entendu, par son patron qui le sait capable du meilleur. "Ce sera sa première saison, mais il a démontré en Moto3 et en Moto2 qu'il pouvait gagner", rappelle Valentino Rossi, désireux désormais de le voir confirmer au plus haut niveau. Et VR46 met les moyens pour cela, car Bezzecchi aura le privilège d'être épaulé par Matteo Flamigni, l'un des plus proches techniciens de Rossi dont il géra la télémétrie durant vingt ans.

Sous ses faux airs de Marco Simoncelli, ce natif de Rimini affiche un grand calme sous lequel perce cependant un certain trac actuellement. "Maintenant je suis arrivé à un point où il n'y a plus rien au-dessus, alors ça me fait encore un peu bizarre, sincèrement", admet-il timidement, propulsé sur la Ducati avec laquelle son collègue Pecco Bagnaia a tant brillé l'an dernier. S'il doit se contenter d'une version 2021 de la machine italienne, moins évoluée donc que celle de son coéquipier, cela semble presque le rassurer, lui qui cherche avant tout à prendre ses marques avec la catégorie et estime qu'il n'est "pas prêt pour une moto d'usine".

"Très, très impressionné et un peu incrédule" après son premier test au guidon de la MotoGP, Bezzecchi s'est employé durant les essais hivernaux à découvrir les nouveautés qu'impose la moto de la catégorie reine. Sa puissance, sa force de freinage, son grip sont autant d'éléments à métaboliser pour parvenir à maîtriser la belle sans se laisser trop impressionner.

"Je me suis retrouvé un peu moins en difficulté au moment de passer au MotoGP", observe-t-il toutefois, ayant déjà fait l'expérience d'une promotion assez compliquée dans la catégorie précédente. "Passer du Moto3 au Moto2 a été difficile parce que la moto est complètement différente : les dimensions, le plein d'essence, les pneus, le poids, c'est un énorme changement. Le changement entre le Moto2 et le MotoGP est très grand parce que la moto est six fois plus rapide, par contre on sait déjà plus ou moins ce que donne le plein d'essence, et les pneus ont les mêmes dimensions même s'il y a des changements avec Michelin. Il faut donc surtout adapter le pilotage à la puissance et apprendre à régler l'électronique, et c'est selon moi un très long processus."

Avare de commentaires, le jeune pilote italien a tout de même concédé avoir terminé sa préparation de pré-saison rassuré par son travail et ses performances : "J'ai eu de très bonnes sensations pendant les tests. Ils se sont très bien passés. Je ne m'attendais pas à ce que ça se passe aussi bien et j'en suis très content."

À sa manière, c'est très discrètement que Marco Bezzecchi aborde ses débuts de pilote MotoGP. "J'aimerais attendre quelques courses", répond-il lorsqu'il est interrogé sur ses ambitions. "Je veux essayer de progresser course après course, du Qatar jusqu'à la fin de la saison, essayer d'être à chaque fois un peu meilleur. Je vais sûrement aussi vivre des moments difficiles, mais c'est normal. En ce qui concerne mon objectif personnel, j'aimerais essayer de me battre pour le titre de Rookie de l'année, c'est un objectif qu'on peut essayer d'atteindre mais sans trop de stress." Il refuse de se fixer des objectifs plus précis, peut-être pour encore mieux créer la surprise et épater les champions d'hier qui garderont un œil attentif sur ses performances...

Marco Bezzecchi en quelques dates-clés :

  • 11 novembre 1998 : Naissance à Rimini (Italie).
  • 29 mars 2015 : Premier Grand Prix Moto3, au Qatar (26e).
  • 11 octobre 2015 : Vainqueur du Championnat d'Italie Moto3.
  • 21 mai 2017 : Premier point, avec la 15e place au GP de France Moto3.
  • 15 octobre 2017 : Premier podium, 3e au GP du Japon Moto3.
  • 8 avril 2018 : Première victoire, en Argentine.
  • 10 mars 2019 : Débuts en Moto2.
  • 23 août 2020 : Première victoire en Moto2, au GP de Styrie.
  • 18 novembre 2021 : Premier test avec la Ducati Desmosedici, à Jerez.
  • 6 mars 2022 : Premier Grand Prix MotoGP, à Losail.
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Avec Charlotte Guerdoux

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