Márquez fait évoluer sa stratégie pour ne pas être "prévisible"
Leader de près des deux tiers des tours bouclés à ce stade du championnat, le Champion du monde en titre a su adapter son approche des courses à la concurrence qui s'est présentée à lui.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
L.B., Le Mans - Marc Márquez a, mathématiquement, commencé cette saison 2019 comme la précédente : après quatre Grands Prix, il compte deux victoires, une deuxième place et un score vierge, ce qui lui a permis, cette semaine comme il y a 12 mois, d'arriver au Mans en tête du championnat avec 70 points au compteur. Une différence attire l'œil, toutefois, celle de la proportion de tours qu'il a bouclés en tête sur ces quatre premières courses.
L'an dernier à pareille époque, ils avaient été sept pilotes à mener les épreuves, plus ou moins longtemps. Márquez, lui, avait été le seul à y parvenir sur chacune des quatre courses, bien qu'il y ait eu une nette différence entre le GP du Qatar, où il n'avait pu boucler qu'un seul tour en tête, et celui des Amériques, où en leader incontesté il avait irrémédiablement creusé son avance en filant vers la victoire.
Cette année encore, le numéro 93 a figuré en tête à chacune des courses. Si, une nouvelle fois, il n'a pu tenir les commandes de la course qatarie que durant un seul tour, il a au contraire fait carton plein lors de deux épreuves, en Argentine et en Espagne, et avait le potentiel pour en faire de même au Texas s'il n'était pas parti à la faute à la surprise générale. Contesté en tête de la course par uniquement trois pilotes cette année (Dovizioso au Qatar, Rins au Qatar et au Texas, et Rossi en Espagne), il a d'ores et déjà bouclé un total de 59 tours en tête, soit 64,1% du total possible. Il y a 12 mois, cette proportion était de 48,3% (44 tours). En comparaison des années précédentes, l'évolution est encore plus nette, à ceci près que ses résultats, cette fois, n'avaient pas été les mêmes : il y a deux ans, il n'avait en effet bouclé que 16 tours en tête sur ces quatre premières courses, contre 39 en 2016 ou encore 40 en 2015. Il n'a finalement fait mieux qu'une seule fois, en 2014, alors qu'il était lancé dans une série de dix victoires consécutives.
Année |
Pos. championnat après 4 GP |
Points après 4 GP |
Tours en tête après 4 GP |
2019 | 1er | 70 | 59 |
2018 | 1er | 70 | 44 |
2017 | 3e | 58 | 16 |
2016 | 1er | 82 | 39 |
2015 | 4e | 56 | 40 |
2014 | 1er | 100 | 66 |
2013 | 2e | 77 | 9 |
"C'est vrai que depuis l'Argentine j'ai mené beaucoup de tours", confirme Márquez, qui souligne que cela traduit pour lui un changement de stratégie. "Je ne suis pas habitué à courir de cette façon, mais parfois il faut s'adapter à la concurrence sinon on devient prévisible. Quand j'ai la moto, le feeling, et que je me sens suffisamment fort, alors pourquoi pas ? Si j'ai de nouveau le feeling, pourquoi ne pas faire de nouveau comme cela ici ?" suggère-t-il. "Mais c'est après le warm-up que vous comprenez si cela est possible ou non. C'est en tout cas quelque chose de positif car les concurrents ne peuvent pas savoir quelle stratégie vous allez appliquer dans ce cas."
Une stratégie qui ne doit rien au hasard
Andrea Dovizioso, qui a été son adversaire le plus pugnace depuis deux ans et demi, n'est pas dupe face à cette flexibilité de l'Espagnol, qu'il sait particulièrement attentif à la situation donnée à chaque instant et prompt alors à s'y adapter. "On m'avait dit à Jerez, après le test, que Marc se sent beaucoup mieux avec sa moto et qu'il peut donc désormais gagner en dominant. Mais, à mon avis, Marc est un pilote très, très malin", sourit l'Italien, qui estime que cette progression ne vient pas de la moto, mais bien du pilote. "Il sait lire de nombreuses situations et à mon avis ça n'a pas été un hasard qu'il soit parti devant et qu'il ait creusé l'écart [à Jerez] : il a lu le week-end, il avait la possibilité d'être plus rapide et en faisant cela il a pris moins de risques pour gagner, il a mis les autres en difficulté. Je n'en suis pas surpris, c'est normal."
"Je ne sais pas vraiment à quel point il se sent mieux par rapport à l'année dernière, parce que je ne peux pas le savoir", poursuit le pilote Ducati, qui se refuse toujours à spéculer sur le niveau réel des machines concurrentes. "Je crois que sur les dernières courses il a simplement appliqué une stratégie différente par rapport au passé. Par le passé, il ne l'aurait pas fait. Face à certains pilotes, il a voulu appliquer une stratégie pour essayer de les mettre en difficulté. Je pense que c'est ça [qui a joué], plutôt que le fait qu'il se sente mieux que l'année dernière."
Avec Michaël Duforest
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